Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
PUBLICITÉ, subst. fém.
A. − Action de rendre public; résultat de cette action:
1. Ces arrêtés des préfets sont exécutoires par eux-mêmes (...); mais après avoir été portés à la connaissance du public par voie d'affiches, quand ils intéressent toutes les communes, ou bien à son de trompe ou de tambour, surtout dit M. Taudière, depuis l'article 96 de la Loi de 1884, qui rend cette publicité obligatoire pour les arrêtés municipaux, et a fortiori, pour les arrêtés des préfets. Baradat,Organ. préfect., 1907, p. 92.
− Domaine jur.Possibilité pour le public d'assister aux audiences d'un tribunal. Anton. huis clos (v. huis).J'ai dit que j'acceptais le huis clos dans des cas déterminés, mais seulement lorsqu'il y a une raison sérieuse de secret, car le principe de la justice en France est apparemment la publicité des débats (Clemenceau,Iniquité, 1899, p. 196).La loi exige la publicité des débats judiciaires... On doit nous laisser entrer dans la salle des Assises. − Ils ont fait remplir les places du public par des gardes du corps en bourgeois et par des mouchards, avant l'ouverture de l'audience (Adam,Enf. Aust., 1902, p. 472).
B. − Caractère de ce qui est notoire, connu de tous ou au moins du plus grand nombre de personnes. Entourer qqc. de la plus grande publicité; un coup de publicité. Elle s'habillait à ravir, et adorait M. de Chateaubriand. C'était, en termes d'étude, une conquête charmante pour Eugène. Il n'en parlait à personne, mais tout le monde le savait. Cette publicité alla si loin que le mari finit par l'apprendre (Soulié,Mém. diable, t. 2, 1837, p. 67).
Faire de la publicité autour de qqc.; donner de la publicité à. Diffuser une information, faire connaître à tous un événement, un fait. Elle n'a jamais souffert, il faut le dire à sa gloire, qu'un tort du prochain restât ignoré; et, sous le rapport de la publicité la plus étendue donnée à tous les faits et gestes de ses voisins et voisines, elle resta une trompette incomparable (Gobineau,Nouv. asiat., 1876, p. 178).Quel est le journal, je vous le demande, qui ne touche pas de l'argent des villes de jeu? Et croit-on que les villes de jeu le payeraient, cet argent, si elles ne craignaient pas que les journaux fassent de la publicité autour des suicidés? (Goncourt,Journal, 1894, p. 679).Les Soviets n'ont pas, comme on l'a raconté, tenté de duper le monde entier en cachant leur force réelle sous une faiblesse apparente, ils ont au contraire donné le maximum de publicité aux chiffres réels de leur production et de leurs armements (Vailland,Drôle de jeu, 1945, p. 206).
C. − Action, fait de promouvoir la vente d'un produit en exerçant sur le public une influence, une action psychologique afin de créer en lui des besoins, des désirs; ensemble des moyens employés pour promouvoir un produit. Publicité adroite, éhontée, informatrice, mensongère, tapageuse; frais de publicité; faire une campagne de publicité en faveur de qqc.; préparer de la publicité à un produit; publicité par voie de radio-télévision. Des sommes énormes sont dépensées pour la publicité commerciale. Aussi des quantités de produits alimentaires et pharmaceutiques, inutiles, et souvent nuisibles, sont-ils devenus une nécessité pour les hommes civilisés (Carrel,L'Homme, 1935, p. 29).
P. méton.
1. Affiche, annonce, court-métrage, tout support vantant les mérites ou portant le nom d'un produit. Publicité lumineuse. Pour les décider, il déclara: « On vous jouera un sketch. » Lecouvreur arrondit les yeux: « Un quoi? » Mais Gustave qui flairait une bonne publicité pour la « chope » donna une tape sur l'épaule de Raoul: « Ça colle! » (Dabit,Hôtel, 1929, p. 171).Ensemble des moyens publicitaires mis en œuvre. Pendant un mois encore, il se débattit, faisant des miracles; il emplissait l'Europe d'une publicité colossale, affiches, annonces, prospectus, et tirait de l'argent des pays les plus lointains (Zola,Nana, 1880, p. 1454).J'allai les regarder frétiller au creux de ma main mes dollars à la lueur des annonces de Times Square, cette petite place étonnante où la publicité gicle par-dessus la foule occupée à se choisir un cinéma (Céline,Voyage, 1932, p. 257).
Agence, bureau de publicité. Entreprise, service dans lesquels on cherche des moyens pour faire connaître, vanter des produits, dans lesquels on élabore ces supports. Pourquoi une agence de publicité n'exploiterait-elle pas les tombes, comme on exploite les parois des urinoirs ou les plafonds des omnibus? On lirait ainsi l'annonce d'un chocolat nouveau ou d'un dentifrice américain sur les dalles tumulaires (Bloy,Journal, 1894, p. 150).Les directions les plus attentives à contrôler les dépenses de leurs services sont souvent celles qui dépensent le plus largement pour leurs services de publicité car elles savent que le client nouveau ne viendra pas à l'avion si on ne lui montre pas qu'il est de son intérêt d'y venir (Évol. transp. aérien marchand., 1957, p. 19).
2. [Avec l'art. déf.] La publicité. La profession, le domaine des savoirs et des pratiques publicitaires:
2. ... l'image peut davantage; elle peut créer des convictions sans fondement justifiable. N'étant pas contrôlées par la pensée, elles peuvent être arbitraires, même absurdes; le sujet ne s'en aperçoit pas, puisqu'il lui appartient seulement de les enregistrer. La publicité n'a pas été longue à soupçonner ce pouvoir irrésistible et elle n'a pas craint d'en user. Si un produit est destiné à brunir la peau des estivants, la méthode (...) enseignera à montrer un épiderme magnifiquement doré là où s'interposera la bouteille miraculeuse. Huyghe,Dialog. avec visible, 1955, p. 46.
REM.
Pub, subst. fém.,abrév. Ce court-métrage vante la qualité d'un produit sur le mode suave d'une « pub » pour désodorisant (Le Point, 1erjuill. 1974 ds Gilb.1980).
Prononc. et Orth.: [pyblisite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1694 « notoriété publique » (Ac.); b) 1746 « qualité de ce qui est rendu public » (Batteux, Les Beaux-arts, p. 216); 2. a) 1829 « ensemble des moyens utilisés pour faire connaître au public un produit, une entreprise industrielle ou commerciale » (Album Grandjean, 10 nov., III, p. 4 ds Fr. mod. t. 17, 1949, p. 302); b) 1912 publicité lumineuse (Escard, Lampes électr., p. 390). Dér. de public1*; suff. -ité, v. -té. Fréq. abs. littér.: 635. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 837, b) 785; xxes.: a) 968, b) 982. Bbg. Dossiers de mots. Néol. Marche. 1976, n o1, pp. 72-73. − Gall. 1955, pp. XV-XIX. − Haas (C.R.). La Publicité. Paris, Dunod, 1962, 528 p. − L'Inform., par P. Albert, Fr. Balle, J. Cazeneuve... Paris, 1977, p. 43. − Plas (B. de), Verdier (H.). La Publicité. Paris, P.U.F., 1982, 128 p. − Quem. DDL t. 23 (s.v. pub).