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PRÉFET, subst. masc.
A. − ANTIQ. ROMAINE. Titre donné à un très grand nombre de magistrats et de hauts fonctionnaires sous la République et sous l'Empire, chargés de l'administration de Rome ou de fonctions militaires. Préfet de la ville, de l'annone, des vigiles. V. annone ex. 2, cohorte ex. 1.
Préfet (du prétoire*). Gouverneur d'une province. Préfet d'Égypte. Si saint Ambroise fût resté gouverneur de Ligurie, en supposant même qu'il eût eu de l'avancement, et fût devenu, comme son père, préfet des Gaules, il serait maintenant parfaitement oublié (Renan, Avenir sc., 1890, p.454).
B. − HIST. [Sous le premier Empire] Officier de la cour. Préfet du palais (impérial). Le café fut servi, ce soir-là dans la galerie des cartes. Un préfet du palais apporta la tasse de l'empereur sur un plateau de vermeil (Zola, E. Rougon, 1876, p.165).
C. − ADMIN. PUBL. Haut fonctionnaire nommé par le président de la République par décret pris en Conseil des ministres, et représentant l'État et le gouvernement dans chaque département français. Tout d'abord, le préfet prit des mesures concernant la circulation des véhicules et le ravitaillement (Camus, Peste, 1947, p.1281).M. Edgard Pisani, préfet de la Haute-Marne, fera une conférence sur: «Le métier de préfet» (Le Figaro, 19-20 janv. 1952, p.9, col. 6).
Préfet de région. Préfet qui a pour mission de mettre en oeuvre la politique du gouvernement concernant le développement économique et l'aménagement du territoire de sa circonscription dite région de programme:
. En effet, la réforme de mars 1964, en ce qui concerne la région, a prévu que le trésorier payeur général est obligatoirement consulté par le préfet de région, sur l'aspect financier (...) des mesures envisagées et que son avis figure au dossier. Belorgey, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p.309.
Préfet de Paris (av. 1967 préfet de la Seine). Haut fonctionnaire qui avait à Paris les pouvoirs d'un maire sauf en matière de police et d'état civil. Une commission chargée par le préfet de la Seine de faire un rapport sur les fouilles entreprises dans l'ancienne église des Célestins (Hist. sc., 1957, p.1377).Déjà nommé, le préfet de Paris exerce à titre intérimaire les fonctions de l'ancien préfet de la Seine (Belorgey, op.cit., p.416).
Rem. Dep. la loi du 2 mars 1982 relative à la décentralisation, le préfet porte le nom de commissaire de la République, le sous-préfet, celui de commissaire de la République adjoint. Ces nouv. dénominations s'accompagnent d'un transfert du pouvoir exécutif qui passe de l'admin. préfectorale aux mains des élus du suffrage universel: Le rôle du préfet (qu'on appelle désormais commissaire de la République) s'est singulièrement réduit, et les tutelles techniques et administratives qu'il exerçait sur les élus ont été supprimées. Représentant le gouvernement, il a perdu des prérogatives vis-à-vis des assemblées locales et régionales (Le Monde, Dossiers et doc., janv. 1984, no107, p.1, col. 2).
[Dans certaines grandes villes comme Paris, Lyon, Marseille] Préfet de police. Haut fonctionnaire nommé par le gouvernement, responsable de la police municipale, judiciaire et administrative. Dubois, préfet de police, homme d'une assez belle figure et d'une manière assez décidée. Il a l'habitude de parler comme s'il était à la tribune, habitude qu'il a prise durant ses fonctions conventionnelles, quoique lui-même ait très peu parlé. Mais il s'en dédommage dans la Chambre (Constant, Journaux, 1804, p.175).Je reçois, à l'occasion, le gouverneur de la Banque de France, le secrétaire général du quai d'Orsay, le préfet de police, le directeur du service des renseignements (De Gaulle, Mém. guerre, 1959, p.127).
Préfet maritime. Officier général de la marine nationale, généralement vice-amiral, placé à la tête d'une région maritime. Aussi, le Maréchal, ses ministres, le préfet maritime, le commandant en chef de la flotte, paralysés par les conséquences de leur propre abandon, ne trouvent rien à prescrire à ces puissants navires de guerre que de s'envoyer eux-mêmes par le fond (De Gaulle, Mém. guerre, 1956, p.49).
D. − RELIG. CATH. (admin. eccl.).
Préfet apostolique. Ecclésiastique représentant le Saint-Siège à la tête d'une circonscription territoriale en pays de mission (d'apr. Foi t.1 1968).
Préfet des brefs. ,,Prélat, chef des secrétaires du pape chargés d'expédier des brefs`` (Lar. Lang. fr.).
Préfet de congrégation. Cardinal qui dirige une congrégation romaine. Le cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation romaine pour la doctrine de la foi (Le Monde, 28 févr. 1985, p.10, col. 2).
E. −
1. ENSEIGN. [Dans les établissements privés] Préfet (des études). Membre du personnel de direction qui, sous l'autorité du directeur, a la responsabilité de la discipline et des études. Le préfet des études, avec son pouce mouillé sur ses lèvres, feuilleta le registre et puis souligna de son gros index cerclé de noir les lignes tracées en marge du cahier: M. Piédagnel tient des propos inconsidérés (A. France, Orme, 1897, p.16).Plus tard, au collège, il m'arrivera de trouver déserte une salle de classe surpeuplée de camarades anonymes, et je la sentirai se remplir d'une intense présence à la seule entrée du préfet d'études (H. Bazin, Vipère, 1948, p.102).
[En Belgique] Directeur d'un athénée. Il s'était formé pour moi un vocabulaire de somptueux malentendus dont les ambiguïtés commençaient avec le mot même d'athénée (...), pays d'un certain nombre de vocables hermétiques à troublantes ressemblances: le préau et le préfet (M. Thiry, Simul et autres cas, Bruxelles, 1963, p.204).
2. Vieilli. Préfet de congrégation. Responsable d'une confrérie de laïques. −Encore là, Clan? dit-il; un préfet de congrégation ne devrait jamais être en retard. Léonard balbutia, saisi d'un respect craintif: −Je m'en vais, Père, on sort seulement de la messe (Estaunié, Empreinte, 1896, p.12).
Prononc. et Orth.: [pʀefε]. Ac. 1694: prefet ou prefect; 1718: prefect: ,,le c ne se prononce point, et plusieurs ne l'écrivent plus``; dep. 1740: préfet. V. abject. Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1170 prefect «maître, chef» (Rois, éd. E. R. Curtius, XVI, 9); b) α) 1216 Antiq. romaine (Anger, Trad. Vie S. Grégoire, 843 ds T.-L.: li prefect de la cité [Rome]); β) 1876 préfet du palais (Zola, E. Rougon, p.198); 2. a) 1775 préfet du trésor «administrateur d'une région proposée pour une nouvelle division financière de la France» (Pierre André***, Sur les finances, p.90 d'apr. Brunot t.6, p.506); b) α) 1793 «magistrat de département» (Quelques idées sur une constitution populaire pour un grand état, 2 mars ds Révolutions de Paris, publ. pa L. Prudhomme, t.15, no190, p.415); 1800 (Loi du 28 pluviôse, an VIII [17 févr.] ds B. des lois, no17, art. 115 [3esérie, t.1], p.1: Il y aura, dans chaque département, un préfet, un conseil de préfecture, et un conseil général de département); β) 1800 préfet de police (Loi du 28 pluviôse, an VIII, ibid., p.7); γ) 1800 préfet maritime (Loi du 7 floréal, an VIII [26 avr], ibid., no23, art. 158, p.2). B. 1. a) 1668 «celui qui dans un collège religieux, surveille les études et la conduite des élèves» (J. d'Aranton D'Alex, Constitutions et instructions synodales de S. François de Sales, 4 ds Quem. DDL t.15); b) 1690 Prefet des Brefs (Fur.); c) 1714 Prefet Apostolique (Le Père Godefroy Loyer, Relation du voyage d'Issiny ds P. Roussier, L'Etablissement d'Issiny, 1687-1702, Paris, L. Larose, 1935, p.121); 2. 1958 belgicisme (FEW t.9, p.293b). Empr. au lat. praefectus «homme qui est à la tête d'une chose; gouverneur, intendant, administrateur», part. passé subst. de praeficere «mettre à la tête, établir comme chef» (de prae, v. pré- et facere, v. faire). Fréq. abs. littér.: 1951. Fréq. abs. littér.: xixes.: a) 4579, b) 2802; xxes.: a) 3081, b) 1033.