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PRÉCIPICE, subst. masc.
A. − Anfractuosité du sol très profonde, aux flancs abrupts et escarpés. Synon. abîme, gouffre.Au bord, au fond du précipice; franchir les précipices; jeter, pousser, rouler dans le précipice; tomber au fond du précipice. La lave qui a coulé a formé des ravins et des précipices (Voy. La Pérouse, t.2, 1797, p.309).La vue d'un précipice ne fait point de mal; mais puis-je concevoir le précipice sans mimer la chute? Cette convulsion et catastrophe intérieure est ce qui fait mal (Alain,Propos, 1922, p.439):
1. Avant d'arriver sur le plateau il fallut l'un après l'autre traverser, sur une espèce de corniche, le long d'un abîme perpendiculaire. Cette corniche était tellement effacée, que les mulets et les chevaux y rampaient plutôt qu'ils n'y marchaient; et pour ne point voir le précipice, ils tournaient la tête vers le flanc de la montagne. Dusaulx,Voy. Barège, t.1, 1796, p.265.
B. − Au fig. Situation dangereuse où l'on risque la catastrophe, le désastre; lieu de perdition. Précipice de l'âme, des passions; entraîner dans un précipice. Quel abyme que son séjour [de l'homme]! Quelle cruauté dans sa maniere de payer les bienfaits de Dieu! Quel suicide continuel pour son ame, que sa conduite! Oh! Homme, puisse la main suprême t'arracher à ce cloaque et à ce précipice toujours ouvert! (Saint-Martin,Homme désir, 1790, p.230).L'homme, espèce d'Oreste à qui manque une Électre, Sous la fatalité de votre regard creux Ne peut rien et va droit au précipice affreux (Verlaine,Poèmes saturn., 1866, p.86):
2. Entre les deux précipices qu'il [Napoléon] avait creusés aux deux bords de sa vie, il alla, par une étroite chaussée, chercher sa destruction au fond de l'Europe, comme sur ce pont que la Mort, aidée du mal, avait jeté à travers le chaos. Chateaubr.,Mém., t.2, 1848, p.401.
Prononc. et Orth.: [pʀesipis]. Ac. 1694, 1718: pre-; dep. 1740: pré-. Étymol. et Hist. 1. Av. 1520 precipice «lieu profond et escarpé» (Cl. de Seyssel, trad. de l'Hist. des successeurs d'Alexandre le Grand, extraicte de Diodore Sicilien, éd. 1530, III, 10, 97 vods Hug.); 1524 principice (G. Briçonnet, Corresp., éd. Ch. Martineau - M. Veissière - H. Heller, t.2, p.137: tumbe en la fosse et principice); 2. 1559 fig. «danger, désastre, malheur» (Amyot, Vies des hommes illustres, Lucullus, fo363 ro: il estoit trop mal aisé de la retenir [la chose publique] qu'elle n'allast en precipice). Empr. au lat. praecipitium «chute d'un lieu élevé; précipice, abîme», sing. formé à l'époque impériale à partir de praecipitia, plur. de praeceps, praecipitis «précipice; danger mortel» (v. Ern.-Meillet). Fréq. abs. littér.: 687. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1734, b) 1555; xxes.: a) 374, b) 382.