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PROSÉLYTE, subst.
A. − RELIGION
1. ANTIQ. HÉBRAÏQUE. Personne ayant renoncé au paganisme pour adhérer au judaïsme. Des prosélytes, c'est-à-dire des gens d'origine non israélite, affiliés au judaïsme à des degrés divers (Renan, Apôtres, 1866, p.109).
2. Personne nouvellement convertie à une religion, (en l'occurrence, le plus souvent au catholicisme). Synon. converti, néophyte.La Réforme (...) avait trouvé comparativement beaucoup plus de prosélytes dans les châteaux que dans les chaumières (Mérimée, Mél. hist. et littér., 1855, p.307).Mais quand le christianisme eut pénétré dans les hautes classes de la société et fait des prosélytes parmi les avocats et les rhéteurs (A. France, Vie littér., 1892, p.247):
. Daudet me contait son dernier accès de catholicisme. Il (...) allait trouver le père Félix, (...) un petit homme carré et commun qui, pour se débarrasser de son jeune prosélyte, ne trouvait rien de mieux que de lui donner ses livres. Goncourt, Journal, 1892, p.289.
Empl. adj. La religion étant sociale, tendant même à être prosélyte, comporte nécessairement deux aspects (Philos., Relig., 1957, p.32-11).
B. − P. ext. Personne récemment gagnée à une opinion, une doctrine, un parti. Synon. adepte, partisan.Vers le milieu du dix-huitième siècle, quelques principes sur la source des richesses, mis en avant par le médecin Quesnay, firent un grand nombre de prosélytes (Say, Écon. pol., 1832, p.24).Je n'aime pas les haricots verts. La querelle des végétariens et des carnivores se rallume aussitôt. Jusserand fait des prosélytes. Larseneur accepterait de se nourrir de légumes, exception faite, toutefois, pour les haricots verts qu'il ne peut décidément pas souffrir (Duhamel, Désert Bièvres, 1937, p.187).
Empl. adj. Cette humeur prosélyte, l'enflure de ses pensées, et son tour moralisant poussent fréquemment le paranoïaque à l'humanitarisme (Mounier, Traité caract., 1946, p.553).
Prononc. et Orth.: [pʀ ɔzelit]. Ac. 1694-1740: -se-, dep. 1762: -sé-. Étymol. et Hist.1. 1remoit. xiiies. proselite «païen converti au judaïsme» (Chrétien, Evangile de Nicomède, éd. G. Paris et A. Bos, 295); d'où 1611 «nouvel adepte d'une religion» (Cotgr.); 2. 1611 «étranger converti aux coutumes d'un autre pays» (ibid.); puis 1752 (Trév.: Prosélyte, est aussi un Étranger admis et reçu aux Lois d'un Pays); 1762 (Ac.: Prosélyte. Il se dit par extension des Partisans qu'on gagne à une secte, à une opinion). Empr. au b. lat. eccl. proselytus «païen converti au judaïsme» (iiies. ds Blaise Lat. chrét.) et «étranger» (ves., ibid.), gr. π ρ ο σ η ́ λ υ τ ο ς «nouveau converti», d'abord «nouveau venu», comp. tardif de ε ̓ λ ε υ ́ σ ο μ α ι qui sert de futur à ε ρ χ ο μ α ι «venir, aller» et π ρ ο σ- «vers». Fréq. abs. littér.: 41.
DÉR.
Prosélytique, adj.Relatif au prosélyte, au prosélytisme; empreint de prosélytisme. Si les livres paroissent dans des circonstances favorables, (...) s'ils ont pour eux le fanatisme prosélytique d'une secte nombreuse et active, ou, ce qui passe tout, la faveur d'une nation puissante, leur fortune est faite (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb., t.1, 1821, p.514).Le père Leloir qu'il respectait mais dont il trouvait excessif le zèle prosélytique (Green, Journal, 1946, p.16).Le loisir −jeu, activité physique, artistique, intellectuelle ou sociale −(...) n'est fondamentalement soumis ni à la fin lucrative du travail professionnel ni à la fin utilitaire des besognes domestiques, ni à la fin idéologique ou prosélytique des devoirs politiques ou spirituels (Dumazedier, Ripert, Loisir et cult., 1966, p.44). [pʀ ɔzelitik] 1reattest. 1821 (J. de Maistre, loc. cit.); de prosélyte, suff. -ique*. L'angl. proselytical de même sens est att. dep. 1581 ds NED.