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PROPRETÉ, subst. fém.
[Correspond à propre2] Caractère de ce (celui, celle) qui est propre, net(te), sans trace de souillure.
A. − [Appliqué à une pers. ou à son aspect extérieur]
1. [Gén. accompagné d'un adj. ou suivi d'un compl. déterminatif] État d'une personne qui pratique une hygiène corporelle stricte, dont la mise est nette et soignée. Anton. malpropreté.Simple dans sa mise et d'une exacte propreté, il sentait le savon de Marseille (A. France, Pt Pierre, 1918, p.113).Ses vêtements râpés, mais d'une propreté méticuleuse, annonçaient un de ces métiers qui exigent d'abord de la tenue (Bourget, Actes suivent, 1926, p.121):
1. ... il négligeait la propreté à un degré tout à fait choquant. Dans son cours, son vieux manteau et les manches de sa soutane servaient à essuyer les instruments et en général à tous les usages du torchon... Renan, Souv. enf., 1883, p.236.
SYNT. Propreté admirable, corporelle, douteuse, excessive, extrême, exquise, individuelle, maniaque, minutieuse, parfaite, physique, raffinée, remarquable; une grande propreté; la propreté du corps, des vêtements; une propreté de chatte.
Avec propreté. Proprement, avec soin, d'une manière convenable. On mangeait à la maison avec une rare propreté et des soins recherchés. On me recommandait par exemple de ne faire aucun bruit avec la bouche (Stendhal, H. Brulard, t.1, 1836, p.114).
Au plur., rare. Soins de la toilette. Elle devenait (...) d'une saleté de peigne, étant comme beaucoup de filles du peuple qui ne se livrent à de discrètes propretés que lorsqu'elles ont un homme (Huysmans, Soeurs Vatard, 1879, p.53).
En partic. [Appliqué à un jeune enfant] État d'un enfant ayant acquis le contrôle de ses fonctions naturelles. (v. propre2A 1). Dressage à la propreté. Au cours de cette période appelée sado-anale, l'enfant montre un certain intérêt pour ses excréments (...). Mais c'est aussi l'époque des premiers interdits. On lui impose la propreté (Choisy, Psychanal., 1950p.49).
2. Subst. + de propreté
a) (Mesure, action) destinée à conserver ou développer une propreté plus grande chez les individus. Soins de propreté, observer les règles de propreté. Il y eut une rapide inspection de propreté. Quelques enfants furent envoyés au lavabo (Frapié, Maternelle, 1904, p.21).Le bain, mesure de propreté et d'hygiène, est aussi un plaisir, et il est devenu l'occasion d'assez curieux usages (Faral, Vie temps st Louis, 1942, p.192).
b) Instrument de propreté. Accessoire de toilette facilitant le nettoyage de certaines parties du corps. J'apportai mon nécessaire. J'atteignis tous les petits instruments de propreté qu'il contenait: une brosse à ongles, une brosse à dents neuve (Maupass., Contes et nouv., t.1, Soeurs, 1884, p.1268).
3. Sens gén. La propreté. Qualité d'une personne qui est propre par habitude, tant sur elle que dans les soins qu'elle apporte à son ménage et aux objets qui l'entourent. Oui, la propreté est la dignité du pauvre, c'est par elle qu'il se montre supérieur à sa destinée et plus digne de vivre dans les palais que les fainéants qui les possèdent (Sand, Hist. vie, t.1, 1855, p.190).«La propreté avant tout» disait-elle en me regardant avec intention, comme le représentant d'un pays sale, d'un continent érotique, microbien et contaminé (Morand, Champions du monde, 1930, p.152).
B. − [Appliqué à une chose, à un endroit]
1.
a) Caractère de ce qui est net, propre, rangé, sans trace de saleté. La propreté du linge, de la maison, d'une habitation; éclatant, (re)luisant de propreté; luire de propreté; avoir un air de propreté; propreté flamande, hollandaise. La table servie, deux réchauds d'argent, le bouton des portes en cristal, le parquet et les meubles, tout reluisait d'une propreté méticuleuse, anglaise (Flaub., MmeBovary, t.2, 1857, p.155).De la propreté, des parquets cirés; aucun ustensile domestique ne traînait: on ne trouvait ni un balai, ni une lampe ou un torchon hors des armoires. Tous les meubles étaient recouverts de housses blanches, bien rangés (Duranty, Malh. H. Gérard, 1860, p.169):
2. Il prit, dans le buffet, des serviettes, des assiettes, des fourchettes et des couteaux, deux verres. Tout cela était d'une propreté extrême, et il s'amusait à ces soins de ménage, comme s'il eût joué à la dînette, heureux de la blancheur du linge... Zola, Bête hum., 1890, p.7.
b) TECHNOL. Propreté (d'un moteur). Caractère non polluant d'un moteur (v. propre2A 6 b). Automobiles électriques. Propreté, douceur de roulement, fonctionnement silencieux, démarrage facile (Soulier, Gdes applic. électr., 1916, p.174).
2. Subst. + de propreté
a) (Action) destinée à rendre une chose, un endroit plus propre, plus net. Ulrich Kunsi se chargeait des nettoyages, des lavages, de tous les soins et de tous les travaux de propreté (Maupass., Contes et nouv., t.2, Aub., 1886, p.1077).Pris d'une fringale de propreté, il raclait, émondait, récurait, imbibait, séchait à tour de bras (Huysmans, Là-bas, t.1, 1891, p.238).
ARM. (mar.). Poste de propreté. Poste affecté à un homme de l'équipage pour le nettoyage et la mise en ordre du navire. Et Yves me quitta en disant, comme s'il se fût agi de la chose du monde la plus naturelle: −Ah!... je m'en vais à mon poste de propreté (Loti, Mon frère Yves, 1883, p.148).
b) TECHNOL. Plaque de propreté. Plaque de protection, en verre, métal ou matière plastique englobant la poignée et la serrure d'une porte. La série de miroiterie (...) prévoit tous les travaux (...) pour les plaques de propreté ou glaces (Robinot, Vérif., métré et prat. trav. bât., t.6, 1930, p.89).
C. − P. anal. et au fig.
1. Netteté, soin rigoureux apporté dans l'exécution d'un ouvrage d'art (peinture, littérature) ou un morceau de musique. Aquarelle (...) supérieure à celle de Cochin par la propreté, la clarté, la gaieté, la transparence (Goncourt, Art XVIIIes., 1882, p.215).On y admire [dans les improvisations de piano de Johnson] un rythme solide, une grande propreté d'interprétation (Panassié, Jazz hot, 1934, p.154).
2. Au fig.
a) Propreté (morale). Qualité d'une personne qui se conduit avec honnêteté, intégrité, franchise. Je pensais, cette nuit, qu'une des causes des implacables inimitiés littéraires que je rencontre était la propreté de ma vie (Goncourt, Journal, 1895, p.724).Écoutez, Portal, vraiment, si les mots désuets que j'employais tout à l'heure −droiture, propreté morale, dignité personnelle −ont jamais été applicables à quelqu'un, c'est bien à Luce! (Martin du G., J. Barois, 1913, p.327).
b) Manière convenable, juste, dont se déroule une action. La justice d'alors se souciait fort peu de la netteté et de la propreté d'un procès au criminel (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p.387).
Prononc. et Orth.: [pʀ ɔpʀ əte]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. 1538 «manière convenable de (s'habiller, se comporter...)» (Est.); 2. 1671 «netteté» (Pomey). Dér. de propre*; suff. -eté*. Fréq. abs. littér.: 554. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 782, b) 1071; xxes.: a) 925, b) 557. Bbg. Lalande (J.-N.). Ét. lexico-sém. du mot propriété... Grammatica. 1979, no7, p.18.