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PROCHE, adj., adv. et prép.
I. − Adj. [Le plus souvent postposé et pouvant être suivi d'un compl. de l'adj.]
A. − [Dans l'espace] Qui est près ou très près du lieu de référence, à faible distance de. Synon. prochain, voisin; anton. éloigné, lointain.Bruit, lieu proche; maisons fort proches, très proches, toutes proches; planètes proches; les plus proches voisins. Or, puisqu'il [le chien] ne faisait entendre aucun grondement, c'est que le danger n'était ni prochain, ni proche (Verne, Île myst.,1874, p.497).Il était trop tard pour attraper le train de Caudebec: il fallait gagner directement la plus proche station de la grande ligne (Martin du G., Thib.,Belle sais., 1923, p.1034).Leurs visages étaient très proches. Elle attira sur sa bouche la tête de Simon (Druon, Gdes fam.,t.1, 1948, p.155).
Proche de + subst.Café proche de la gare; maison proche de la mer; villes proches, fort proches l'une de l'autre; être proche du but. Du verger, qui est proche de la maison, une odeur de résine, d'abricotier et de cerise, donnait quelque saveur à l'air un peu humide (Bosco, Mas Théot.,1945, p.82).
GÉOGR. Proche-Orient. V. orient rem.
B. − [Dans le temps]
1. Qui est près d'arriver, de se produire; qui vient de se produire, de se dérouler. Anton. lointain.Événements proches; un proche départ; proche avenir; futur proche; l'orage, la tempête est proche; l'heure, le terme est proche; temps proches, tout proches de nous. Le danger proche encore la laissait tremblante, en sueur (Mauriac, Genitrix,1923, p.359).Mais de quoi m'étonné-je? Le passé est beaucoup plus proche de nous que nous ne le croyons, morts et vivants se frôlent les coudes (Green, Journal,1932, p.106).
[P. méton.] D'où vient que celle-ci [une détresse] m'a paru comme un défi intolérable? Le souvenir de ma misérable enfance est trop proche, je le sens (Bernanos, Journal curé camp.,1936, p.1141).
2. [En parlant d'une pers. ou d'un groupe de pers.] Proche de.Qui est près de. Être proche de sa perte. [Une femme enceinte] était proche de la délivrance et ne sortait plus guère (Maurois, Ariel,1923, p.145).Une société est proche de sa fin quand elle laisse s'atrophier ou se dévoyer ainsi ses activités les plus hautes et les plus nécessaires (Huyghe, Dialog. avec visible,1955, p.386).
C. − Au fig.
1. Proche (de).Peu différent (de); qui, par certains aspects ou par l'ensemble des caractères, semble se confondre (avec quelque chose). Synon. approchant, semblable, voisin.Disciplines, sciences proches; sens, termes proches; avoir des conceptions, des goûts, des opinions très proches (de qqn); amour proche de la haine. Cette désillusion si proche de l'écoeurement que donne bientôt la vie en commun de deux êtres (Maupass., Contes et nouv.,t.1, Hérit., 1884, p.483).La tourterelle, colombidé proche du ramier (Vidron, Chasse,1945, p.70).
En partic. [Le subst. désigne un processus] Qui est sur le point d'aboutir à, qui tend vers. État de fatigue tout proche de l'évanouissement (Goncourt, Journal,1875, p.1073).
2. Qui est près par la race, les liens du sang, la parenté. Un cousin proche. Ceci est mon testament: N'ayant ni enfants, ni proches héritiers, je lègue toute ma fortune (...) aux hospices (Ponson du Terr., Rocambole,t.3, 1859, p.260).
Parent* proche ou proche parent*.
Subst. masc. plur. Les proches (de qqn). Les proches parents (de quelqu'un). Les funérailles de ses proches, d'une mère, d'un frère ou d'une épouse chérie (Dusaulx, Voy. Barège,t.1, 1796, p.275).Tel de ses proches fournissait des preuves de sa dureté, tel inconnu citait un trait (touchant, car il avait été évidemment destiné à rester caché) de sa sensibilité profonde (Proust, J. filles en fleurs,1918, p.559).
Au sing. C'était l'enterrement d'un proche, car nous étions tous atteints par ce deuil (Martin du G., Thib.,Épil., 1940, p.817).
P. ext. Ceux qui vivent sous le même toit. Les maisons des malades devaient être fermées et désinfectées, les proches soumis à une quarantaine de sécurité (Camus, Peste,1947, p.1266).
3. Proche (de).Avec qui ou avec quoi on a des affinités intellectuelles ou sentimentales, on communique facilement. Se sentir proche de qqn. Amis (très) proches. Les jeunes filles des villes l'eussent trouvée niaise; mais elle n'était que simple et sincère, et proche de la nature, qui ignore les mots (Hémon, M. Chapdelaine,1916, p.192).Dès qu'Anne n'était plus devant moi, m'apparaissait une Anne plus proche, plus lointaine, à laquelle plus de liens et plus de souvenirs encore m'attachaient (Giraudoux, Simon,1926, p.114).Kate le devinait plus proche encore d'elle depuis qu'il avait tenu, emporté dans ses bras le corps de la petite morte (Peyré, Matterhorn,1939, p.242).
II. − Adverbe
Vieilli. Tout près, à peu de distance. C'est ici proche. Il demeure ici proche (Ac.1798-1935).Son courage cédant alors, cette bruine, ces bois, ces gueux assis tout proche, la petite éclata en sanglots (Pourrat, Gaspard,1925, p.256).
Loc. adv. De proche en proche. En se répandant peu à peu d'un point d'origine vers un lieu voisin ou une personne voisine. Synon. par degrés, graduellement, progressivement.Se propager de proche en proche. Un sourire, qui gagna de proche en proche, vint éclaircir ces figures un instant assombries (Sue, Atar-Gull,1831, p.17).Les blés frémissant d'une onde transmise de proche en proche (Huyghe, Dialog. avec visible,1955p.258).V. étoiler III B 3 b ex. de Pesquidoux:
. ... tout à coup, spontané, soudain, montant d'un coin de la place, gagnant de proche en proche, un chant tumultueux, sauvage, une Marseillaise encore indistincte et confuse, s'enfla, grandit, prit corps et triompha... Van der Meersch, Invas. 14,1935, p.412.
Au fig. L'esprit parcourt des impressions isolées et découvre de proche en proche le sens du tout (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception,1945, p.46).
III. − Prép., vieilli ou littér. Près de. Il acheta proche Chevreuse un château (Sainte-Beuve, Port-Royal,t.2, 1842, p.292).À l'autre bout de la voie, proche la machine attelée, une autre lanterne répétait le signal (Hamp, Marée,1908, p.42).
Loc. prép., vieilli. Proche de. Près de. Dieu a mis proche de nous les instrumens destinés par sa providence à nous conduire vers lui (Lacord., Conf. N.-D.,1848, p.10).
Rem. Cet empl. de proche est actuellement remplacé par celui de l'adj. avec lequel il se confond (supra proche de).
Région. (Canada). Passer proche de (+ inf.). Être bien près de. Il a passé proche de faillir (Bél.1974).
Prononc. et Orth.: [pʀ ɔ ʃ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. [Ca 1210 l'adv. prochet «tout près (dans le temps ou l'espace)» ds T.-L. et 1259 l'adv. a. fr. prochement «prochainement» ds Gdf.; v. FEW t.9, p.451 a, note 6] A. Par la parenté; l'amitié, le sentiment 1. 1330 par la parenté (Hugues Capet, 5 ds T.-L.: Biaus niez, [...] Vous estez ly plus proche de men estracïon); 1549 proche parent (Est.); 1580 les proches plur. (Montaigne, Essais, II, 12, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, p.580); ca 1590 le proche sing. (Id., ibid., I, 7, p.31); 2. id. par l'amitié (Id., ibid., I, 28, p.188: rien des lors ne nous fut si proche que l'un à l'autre). B. Dans l'espace 1. a) ca 1470 loc. prép. proche en, a «à proximité de» (Georges Chastellain, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t.1, p.67: vint droit à Lille et y tint sa résidence [...] pour ce que proche estoit ès marches françoises et à plusieurs autres pays frontiers); 1552 proche de (Baîf, Méline, l. II I, 84 ds Hug.); 1652, 8 sept. prép. proche (La Rochefoucauld, Lettres, 30, A Lenet ds OEuvres, éd. D. L. Gilbert et J. Gourdault, t.3, p.88: proche la porte Saint-Bernard); b) 1662 adv. (Id., Mém., VI, ibid., t.2, p.367); 1679 loc. adv. de proche en proche [en parlant d'une nouvelle qui se répand] (La Fontaine, Fables, IX, Discours à Mmede La Sablière, 43); 2. 1587 adj. proche de (Lanoue, Discours politiques, 387 ds Littré); 1588 fig. proche (Montaigne, op. cit., III, 10, p.1011: La carriere de nos desirs doit estre circonscripte [...] à un court limite des commoditez les plus proches et contigues). C. Dans le temps 1636 adj. (Monet, p.700b, s.v. prochain). Dér. régr. de prochain*. Fréq. abs. littér.: 3075. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1818, b) 2119; xxes.: a) 4565, b) 7645. Bbg. Grundt (L.-O.). Ét. sur l'adj. invarié en fr. Bergen-Oslo-Tromsø , 1972, pp.58-60, 180-181.