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PRÉROMANTISME, subst. masc.
HIST. LITTÉR., ARTS. [Spéc. à propos de l'Allemagne, de l'Angleterre et de la France] Expression, dans la littérature et les arts, d'une sensibilité et de thèmes qui annoncent le romantisme; période où apparaissent ces tendances nouvelles (de 1770 à 1820 environ). On peut remonter ainsi des contemporains à Baudelaire et de Baudelaire, à travers le monde, jusqu'à ce «préromantisme» européen qui, pendant plus d'un siècle, en plein règne de l'abstraction classique, renouvelait peu à peu «les notions de vraie poésie» (Bremond, Poés. pure, 1926, p.129).Comparez à cette composition mouvementée [Roi des Aulnes] le morne bas-relief des funérailles d'Atala et vous sentirez la différence qui sépare le préromantisme de Girodet de celui de Prud'hon (Réau, Art romant., 1930, p.24).Il en est peu, dans le préromantisme européen, qui portent aussi bien [que Moritz] la marque d'un sentiment tout nouveau de la nature; les formes n'y sont plus que symboles d'une réalité intérieure, la beauté passe au second plan, le spectacle visuel sert d'expression à des événements de l'âme (Béguin, Âme romant., 1939, p.36).
− HIST. DE LA MUS. Dans le sillage de Rameau et de Couperin, une pléiade d'estimables clavecinistes s'efforcent, vers le milieu du XVIIIesiècle, de maintenir chez nous la grande tradition instrumentale française. Mais le souffle de préromantisme, qui passe alors sur les modes intellectuelles, effleure aussi la musique. Des tendances nouvelles se dessinent. Des voies inconnues s'ouvrent aux artistes épris de liberté (Hist. de la mus., t.2, 1963, p.277 [Encyclop. de la Pléiade]).
Prononc.: [pʀeʀ ɔmɑ ̃tism̭]. Étymol. et Hist. 1923 (Lar. univ.); cf. 1926 ce «préromantisme» européen (Bremond, loc. cit.). Comp. de l'élém. préf. pré-* et de romantisme*.