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POURPRE1, subst. fém.
A.− Substance colorante d'un rouge vif et soutenu, à l'origine tirée d'un coquillage, le murex. C'est sur-tout parmi les animaux sans vertèbres qu'on en observe [des excrétions colorantes]; on doit principalement ranger dans ce nombre, l'encre des Seiches, et la pourpre de beaucoup de Gastéropodes (Cuvier, Anat. comp.,t. 5, 1805, p. 262).Elle avait dans les cheveux une grande plume d'autruche teinte de pourpre et sur les épaules une écharpe de tulle du même rouge (Proust, Guermantes 2,1921, p. 583):
On a perfectionné les moyens de produire, on a obtenu sans plus de frais des produits supérieurs, et par conséquent une plus grande dose d'utilité, lorsqu'on a remplacé la teinture du pastel par l'indigo, le miel par le sucre, la pourpre par la cochenille. Say, Écon. pol.,1832, p. 325.
B.− P. méton.
1. Étoffe, vêtement teint avec de la pourpre; p. ext., étoffe, vêtement de couleur rouge éclatant. Le grand dais de pourpre s'enfonça entre les deux pylônes. Il reparut au premier étage. Salammbô marchait dessous (Flaub., Salammbô,t. 2, 1863, p. 159).Des bœufs caparaçonnés de pourpre (Faral, Vie temps st Louis,1942, p. 110).
2. Vêtement de souverain; p. méton., dignité souveraine symbolisée par ce vêtement. C'était votre aïeul, Celui qui vient de choir de la pourpre au linceul (Hugo, Hernani,1830, i, 3, p. 25).Élever les haillons de l'indigent au-dessus de la pourpre impériale (Lamennaisds L'Avenir,1831, p. 344).Allons! Qu'on me passe ma couronne! Qu'on relève ma pourpre qui traîne! (...) qu'on porte devant moi cette coupe, pour voir comme un roi court après (Gide, Saül,1903, i, 1, p. 248).
En partic.
a) ANTIQ. ROMAINE. Pourpre consulaire. Vêtement et dignité de consul; p. méton., vêtement aux couleurs du consul. Quand je vis Délia pour la première fois, Elle avait sur le Tibre un cortège de rois (...), Et ses rameurs portaient la pourpre consulaire! (Banville, Cariat.,1842, p. 88).Sans doute, Clovis reçut la pourpre consulaire; en fut-il moins roi des Francs? (Larbaud, F. Marquez,1911, p. 124).
b) RELIG. CATH. Pourpre romaine ou, absol., pourpre. Vêtement et dignité de cardinal. Le clergé séculier vient après ces solitaires; quelquefois des prélats revêtus de la pourpre romaine, prolongent encore la chaîne religieuse (Chateaubr., Génie,t. 2, 1803, p. 308).Il briguerait la mitre, la pourpre et la tiare; il accomplirait l'œuvre même de Moïse imposant la loi divine par les sciences de l'initiation (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 391).
c) Au fig., littér. Pouvoir, puissance, richesse. Ceux qui sont nés dans un berceau de pourpre et qui n'ont jamais rien désiré, dit Emmanuel, ne savent pas ce que c'est que le bonheur de vivre (Dumas père, Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 729).Ce pays qu'on nommait l'Ifrikiya (...) était alors gouverné, au nom de l'Empereur de Byzance, par Patrice Grégoire; mais le Patrice s'était rendu à peu près indépendant; il avait pris la pourpre et battait lui-même monnaie (Tharaud, Mille et un jours Islam,i, 1935, p. 140).
3. Littéraire
a) Rouge éclatant. Son rêve de quelque machine colossale, avec ses roues, ses leviers, ses balanciers, entrevue dans la pourpre sombre du charbon flambant sous la chaudière (Zola, Ventre Paris,1873, p. 730).Au fond d'un verger, quelques cerisiers, touchés par les gelées précoces, semblaient revêtus d'un rouge éclatant, pourpre somptueuse qui détonnait dans la nudité des campagnes (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 19).
En partic. Rougeur du visage à la suite d'une vive émotion. Son soulier lascif agaçant le désir Mêle avec le refus ou l'offre du plaisir La pourpre de la honte au sourire crédule (Dierx, Lèvres closes,1867, p. 135).Je n'aurais jamais cru qu'une pourpre aussi subite et aussi intense pût monter au visage d'un homme (Frapié, Maternelle,1904, p. 183).
Rem. Dans cette accept., pourpre est fém. ou masc. (v. pourpre2B).
b) Rare, p. méton. Sang. Le vase où les anges recueillirent la pourpre et l'eau jaillissant de la plaie du Sauveur (Gautier, Guide Louvre,1872, p. 97).
Prononc. et Orth. : [puʀpʀ ̭]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Fin du xes. purpure « riche vêtement d'un rouge foncé » (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 245); b) α) ca 1150 pourpre « étoffe d'un rouge foncé » (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 4220); β) 1647 la pourpre des Roys, la pourpre des Cardinaux (Vaug., p. 58); 2. 1538 « matière colorante d'un rouge foncé extraite du murex » (Est., s.v. murex); 3. 1756 « couleur rouge vif » (Voltaire, Zadig, éd. G. Ascoli, J. Fabre, t. 1, p. 62, 48 : ses joues animées de la plus belle pourpre). Du lat. purpura « pourprier; couleur, vêtement d'un rouge foncé; ornement de pourpre, insigne des hautes magistratures ou de la royauté », du gr., v. porphyre.
DÉR. 1.
Pourprer, verbe trans.,rare, littér. Colorer de rouge. Avec son hardi carmin, Quelle main A pourpré pour les féeries Tes lèvres, ces fruits brûlants, Plus sanglants Que des grenades fleuries? (Banville, Stalact.,1846, p. 293).Vous aviez fui, vive et charmée, par les taillis, en plein soleil; un flot de sang jeune et vermeil pourprait votre joue animée (Leconte de Lisle, Poèmes ant.,1874, p. 303).Empl. pronom. Se teindre de rouge. (Ds Lar. Lang. fr., Lexis 1975). [puʀpʀe], (il) pourpre [puʀpʀ ̭]. 1resattest. a) xves. [ms.] trans. « teindre en pourpre » (Consolacion de Boece, Ars. 2670, fol. 23 rods Gdf. Compl.), b) av. 1872 pronom. « devenir pourpre » (Th. Gautier d'apr. Lar. Lang. fr.); de pourpre1, dés. -er.
2.
Pourprin, -ine, adj. et subst. masc.a) Adj. Synon. vieilli de purpurin. (Ds Littré, Rob., Hachette 1980).b) Subst. masc. ,,Couleur pourpre de certaines fleurs`` (Littré). Le pourprin de la grande sauge (Guérin1892). [puʀpʀ ε ̃], fém. [-in]. 1resattest. a) adj. 1121-34 « de couleur pourpre » (Philippe de Thaon, Bestiaire, 2224 ds T.-L.), b) subst. masc. fin du xiie-déb. du xiiies. « couleur pourpre » (Lapidaires anglo-norm., éd. P. Studer et J. Evans, 404, p. 170); de pourpre1, suff. -in*.
BBG. − Kristol (A. M.). Color. Berne, 1978, pp. 156-158.