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PORT2, subst. masc.
Action ou fait de porter.
A. − [Corresp. à porter11resection I]
1. [Corresp. à porter11resection I A 1 a]
a) Cour. Hors de l'école, certains enfants sont exposés à des déformations vertébrales; ce sont ceux qui sont employés prématurément à des travaux trop durs, travaux de ménage, repassage, port de fardeaux, etc., qui devraient leur être interdits (Macaigne, Précis hyg.,1911, p.182).
ART MILIT., vieilli. Port d'armes. Action de soulever son arme, spécialement son fusil (tenu jusque-là appuyé crosse à terre), pour la tenir contre le corps, l'extrémité opposée à la garde ou à la crosse à hauteur de la tête, notamment pour rendre les honneurs; p.méton., position ainsi prise. Exécuter un port d'armes. V. fagotage ex. de Courier:
1. ... au moment où la garde nationale et les pompiers s'y déployaient [devant la mairie], tambour battant, et marquant le pas. −Balancez! cria Binet. −Halte! cria le colonel. Par file à gauche! Et, après un port d'armes où le cliquetis des capucines se déroulant, sonna comme un chaudron de cuivre qui dégringole les escaliers, tous les fusils retombèrent. Flaub., MmeBovary,t.1, 1857, p.160.
Au port d'armes. Dans la position immobile et figée de la manoeuvre du port d'armes. Se mettre au port d'armes. Les pieds dans les étriers et le sabre au port d'armes (..) pour faire le salut militaire (Erckm.-Chatr., Hist. paysan,t.1, 1870, p.115).La foule se resserre derrière la haie grise des fantassins roumains au port d'armes (Vercel, Cap. Conan,1934, p.35).P. compar. Un gros garçon joufflu (...) qui sifflait en tenant son fouet comme un fusil au port d'armes (Balzac, Méd. camp.,1833, p.106).Il reste debout et poitrinant comme au port d'armes, la tête droite, les bras allongés le long du corps, les mains recourbées en arrière (Claudel, Otage,1911, iii, 3, p.289).
P. anal. Dans une position verticale raide et figée. [En parlant d'un être animé] Aussi devant elle se tenait-il au port d'armes et immobile (Balzac, Illus. perdues,1837, p.82).Le chien se met au port d'armes pour regarder (Claudel, Tobie et Sara,1940, ii, 2, p.1243).[En parlant d'une chose] Tous ces ceps [de la vigne], l'échalas droit, sont au port d'armes (Renard, Hist. nat.,1896, p.205).Lewis regarda l'heure au cadran de Westminster (...). Il allait être minuit, les deux aiguilles bientôt au port d'armes (Morand, Lewis,1924, p.156).Au fig. Quand il arrête sur moi son oeil profond, quand je vois qu'il me voit, il y a quelque chose en moi qui se met au port d'armes (Claudel, Soulier,1929, 3ejournée, 6, p.794).V. aligner ex. 21.
b) Rare. Fait de supporter quelque chose. Ces quinze années m'ont appris la patience, la résignation, et surtout le port de la misère (Balzac, Lettres Étr.,t.2, 1844, p.385).
2. [Corresp. à porter11resection I A 1 b α, à propos d'armes] Le port des pistolets de poche est puni de trois ans de galère à Parme (Stendhal, Chartreuse,1839, p.224).Interdiction pénalement sanctionnée des menaces ou promesses, du port d'armes dans les salles de vote ou à proximité (Vedel, Dr. constit.,1949, p.366).
Permis de port d'armes. (Document reconnaissant l')autorisation pour quelqu'un de porter une arme:
2. saint-réjant: C'est un petit baril dans lequel il y avait une livre, une livre et demie de poudre. Plusieurs individus avaient apporté cette poudre; cela n'est pas étonnant, parce qu'ils avaient un permis de port d'armes: quand on a des armes, il faut avoir de quoi les charger. le président: Ils avaient un permis de port d'armes? saint-réjant: Du préfet de leur département. Procès Conspir. 1erConsul,t.1, 1801, p.76.
P. ell. Pour toi, je ne dresserai pas de procès-verbal, tu serais en récidive, et tu n'as pas de port d'armes! (Balzac, Méd. camp.,1833, p.136).Le gouvernement impose aux chasseurs l'obligation de prendre un port d'armes qui coûte une drachme (90 centimes) pour trois mois (About, Grèce,1854, p.150).
DR. PÉNAL. Port d'armes contre la France. ,,Crime de trahison qui consiste, de la part d'un Français, à prendre du service dans une armée étrangère opérant contre la France`` (Cap. 1936).
3. [Corresp. à porter11resection I A 1 b β] Port de gants chauds; port du casque obligatoire (sur un chantier); port de décorations, de l'uniforme. Puisque les chefs d'industrie rendent obligatoire le port du masque à gaz, les femmes (...) ont fait, de l'étui cylindrique, un objet de goût personnel (Colette, Pays. et portr.,1954, p.240).Un prêtre me disait qu'il est contre le port de la soutane. Il voudrait que les ecclésiastiques s'habillent en clergymen (Green, Journal,1957, p.358).
Rare. Manière de porter. Ces personnes qui, le jour, se différenciaient violemment dans la rue par le port de leur chapeau, la manière d'avachir leur jaquette et l'exubérance inégale de leurs opinions politiques (Miomandre, Écrit sur eau,1908, p.50).
4. [Corresp. à porter11resection I A 2 a]
a) [À propos d'une production pileuse modifiable ou d'un élément artificiel] Fait d'avoir comme partie intégrante de soi-même. Le port de la barbe. Un front fuyant, qu'exagère le port des cheveux noirs, plantés haut, et rejetés en arrière (Martin du G., J. Barois,1913, p.229).Je me rappelais que le nom d'employé est, comme le port de la moustache pour les garçons de café, une satisfaction d'amour-propre donnée aux domestiques (Proust, J. filles en fleurs,1918, p.800).Le port d'un dentier entraînant une déformation de la bouche (Quillet Méd.1965, p.314).
b)
α) [À propos d'un animé, surtout d'une pers.]
[Avec un compl. subst. introd. par de désignant le corps ou une partie du corps, usuellement la tête] Manière de tenir (le corps ou la partie du corps). Tout homme qui, dans le port du corps et de la tête, a quelque chose du renversement du dindon, on peut assurer que c'est une foutue bête, insupportable de prétention et d'orgueil (Goncourt, Journal,1887, p.654).V. harmonie ex. 6:
3. Habituellement, les hommes d'étude inclinent la tête. Quiconque a lu la Physiologie du goût doit se souvenir de cette expression: le nez à l'ouest, comme M. Villemain. En effet, ce célèbre professeur porte sa tête avec une très-spirituelle originalité, de droite à gauche. Relativement au port de la tête, il y a des observations curieuses. Le menton en l'air à la Mirabeau est une attitude de fierté qui, selon moi, messied généralement. Balzac, Théor. démarche,1833, p.635.
Port de tête. Des sourires de dénigrement répondaient aux ports de tête orgueilleux (Flaub., Éduc. sent.,t.2, 1869, p.9).De l'orateur de tempérament, Dréard avait la voix dominatrice, le port de tête impérieux, le geste large, le masque à la Mirabeau (Bourget, Actes suivent,1926, p.91).
DANSE. Port (de bras). Position donnée au(x) bras. Les bras du danseur et ses poignets flottent, ceux de la femme encadrent la tête brune par des «ports» anguleux ou fluides (Levinson, Visages danse,1933, p.250).On a coutume de concevoir la danse comme une savante combinaison de mouvements de jambes, accompagnée de certains ports de bras (Bourgat, Techn. danse,1959, p.74).
[Sans compl. subst. désignant le corps ou une partie du corps] Manière naturelle de se tenir, propre à chacun, lorsque l'on est debout, immobile ou en mouvement. Le port du prince, sa manière de se tenir n'étaient point sans majesté (Stendhal, Chartreuse,1839, p.104).Elle était instruite, beaucoup plus que les personnes de son sexe n'ont accoutumé, ayant beaucoup lu, voyagé même, dont elle gardait dans le port de la dignité et un peu de froideur (Toulet, Mariage Don Quichotte,1902, p.109).Je puis imiter parfaitement bien le port, la tenue, les gestes d'une personne, mais aurai-je fait oeuvre d'artiste? (Lifar, Traité chorégr.,1952, p.133).
[Avec adj. ou compl. subst. à valeur qualificative] Port fier, impérial, majestueux, noble, seigneurial; port de roi. Madame Grandet, avec son port de reine, sa rare beauté, son immense fortune, sa conduite irréprochable (Stendhal, L. Leuwen,t.3, 1835, p.360).Dans ce salon étouffant, je revois ma mère, son port altier, son fin profil alourdi par une bouche un peu forte (Chardonne, Attach.,1943, p.78).
β) P. anal. [À propos d'un végétal] Forme et disposition d'ensemble propre à ce végétal. Port arborescent, buissonnant, traînant; port de mousse. Des forêts majestueuses et imposantes par leur étendue presque sans limites, ainsi que par le nombre, la grosseur et le port magnifique des arbres (Crèvecoeur, Voyage,t.2, 1801, p.263).Non seulement elle avait fini par se procurer, patiemment, pour chaque variété les plus beaux exemplaires, mais la présentation de chacun de ceux-ci [dans un herbier] était merveilleuse: de minces bandelettes gommées fixaient les plus délicates tigelles; le port de la plante était soigneusement respecté (Gide, Si le grain,1924, p.367).Après une période de repos, un oeil donne naissance à une pousse où le port en rosette a disparu (Boulay, Arboric. et prod. fruit.,1961, p.55).
[À propos d'une partie du végétal] Leur tronc [d'arbres], le port de leurs branches, les formes neuves et étranges de leurs cimes coniques, échevelées, pyramidales (Lamart., Voy. Orient,t.2, 1835, p.76).C'est un eucalyptus; un arbre importé d'Australie −et elle me fit observer le port des feuilles, la disposition des ramures (Gide, Si le grain,1924p.435).
5. [Corresp. à porter11resection I B]
a) [Corresp. à porter11resection I B 1 a β] Tout yacht doit observer les règlements internationaux pour la prévention des abordages en mer ou les règles nationales concernant les signaux de brume et, tout au moins, le port de feux pendant la nuit (Jeux et sports,1967, p.1557).
b) MAR. Port (en lourd). Différence, aujourd'hui exprimée habituellement en tonnes métriques, entre le déplacement du navire lège et son déplacement en charge, à ses marques de charge (d'apr. Le Clère 1960). Dans l'espace de quatre ans, dix brigantins furent sciés et alongés, et (...) leur port, qui n'étoit que de 895 tonneaux, se monta à 1410 en conséquence de cette opération (Crèvecoeur, Voyage,t.3, 1801, p.267).Le port en lourd des automoteurs est inférieur à celui des péniches (240 tonnes à l'enfoncement de 1 m 80, et 290 tonnes à l'enfoncement de 2 m 20) (Nav. intér. Fr.,1952, p.3).Port en lourd utile. ,,Nombre de tonnes que le navire peut porter`` (Le Clère 1960).
6. [Corresp. à porter11resection I C 4] Le port d'un nom quelconque entraîne, pour les deux sexes, une répartition en deux groupes (Lévi-Strauss, Anthropol. struct.,1958, p.163).
B. − [Corresp. à porter11resection II]
1. [À propos d'un objet déplacé]
a) Action, fait de porter en un lieu de destination ou à une personne destinataire. Tu sais que le port ne coûte que deux sous (Rivière, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1907, p.228).Beaucoup lui payaient le port d'un paquet d'un coup de vin (Pesquidoux, Livre raison,1928, p.84).Dans le pays où elle [la poste] était le plus perfectionnée, le Saint-Empire, elle n'était ouverte officiellement au public que depuis 1574 et, dans les autres États, le port des lettres privées n'était encore que toléré (P. Rousseau, Hist. transp.,1961, p.190).
Prix du/de port. Je ne t'ai point encore envoyé le livre que tu me demandes, parce que j'ai pensé que si la dame qui doit venir à Paris veut bien s'en charger, ainsi que du cachet et de l'écusson peint, cela t'épargnera des frais de port (Hugo, Corresp.,1823, p.380).
b) P. méton. Prix payé pour le transport. Port à percevoir; rembourser le port de qqc. La mère Rolet réclama le port d'une vingtaine de lettres (Flaub., MmeBovary,t.2, 1857, p.199).En France, il est vrai, le port d'un imprimé de 5 grammes n'est que de 1 centime, mais de 20 à 50 grammes il est de 5 centimes (Pradelle, Serv. P.T.T. Fr.,1903, p.195).
Franc/franco de port. V. franc3et franco1.
En port dû. Le port étant à la charge du destinataire. Lors de mon dernier passage à Saint-Pétersbourg j'avais eu l'occasion d'embarquer ces caisses sur un cargo à destination d'Anvers, en port dû (Cendrars, Bourlinguer,1948, p.71).En port payé. Le port étant payé par l'expéditeur. Je vous préviens, madame, que je vous renvoie, en port payé, tous les soi-disant cadeaux que vous m'avez faits (Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p.53).
2. MUS. (chant). Port de voix. ,,Passage effectué d'un son à un autre en franchissant d'un glissement léger de la voix l'intervalle qui les sépare`` (Mus. 1976). Après avoir reconnu comment madame Pasta (...) nuance les ports de voix (...) je ne fais nul doute que Rossini ne consente à lui sacrifier une partie de son système (Stendhal, Rossini,t.2, 1823, p.139).Il convient d'apporter la plus grande attention à soutenir le son, et à comprimer l'air, en passant de la note inférieure à la note supérieure, sans se permettre ni choc, ni port de voix, et cependant sans interruption d'un son à l'autre (Holtzem, Bases art chant,1865, p.121).
P. anal. J'en prendrais un exemple dans son exécution de l'ouverture du Tannhauser, où il [M. Nikisch] oblige les trombones à des «ports de voix» (Debussy, M. Croche,1926, p.77).
Rem. L'empl. du mot au plur. est peu fréq., sauf dans qq. cont. ou dans certains domaines comme la danse ou la musique.
Prononc. et Orth.: [pɔ:ʀ]. Homon. porc, pore, port1, port3. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A 1 a) Ca 1165 «droit de passage ou revenus d'un port» (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 18294); b) ca 1180 «ravitaillement, approvisionnement» (Jehan Le Nevelon, La Vengeance d'Alexandre, 802, Elliott Monographs); c) 1468 «poids maximum que peut porter un navire» (Bronnen tot de geschiednis van den handel met Frankrijk, éd. Sneller et Unger, I, 132 ds Fonds Barbier); 2. a) 1530 «fait de porter sur soi» (Marot, tr. Métamorphoses, I, 1 ds Hug.); b) 1532 port d'armes «coup de force fait inopinément» (Bouchard, Chron. de Bret., fo84a ds Gdf.); 1636 «action de porter les armes» (Monet); spéc. 1819 «attitude du soldat qui porte les armes» (Courier, Lettres Fr. et Ital., p.885); 3. 1560 «prix payé pour le transport d'une chose» (Du Bellay, IV, 48 verso ds Littré); 4. 1690 mus. port de voix (Fur.). B. 1. xiiies. «manière naturelle de se tenir» (Isopet de Lyon, 605 ds T.-L.); 1661 en parlant d'un animal (Molière, Facheux, II, 6, 530); 2. 1721 bot. (Trév.). Déverbal de porter*. Fréq. abs. littér.: 5008. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 9772, b) 10645; xxes.: a) 3816, b) 4960. Bbg. Duch. Beauté 1960, p.124.