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PONCIF, subst. masc.
A. − BEAUX-ARTS, BROD., INDUSTR. TEXT. Feuille de papier comportant un dessin piqué de multiples trous que l'on reproduit en pointillé (sur une surface quelconque) en passant une ponce sur le tracé. À Saint-Savin, ces plis [des draperies] semblent tracés au moyen d'un poncif, tant leur disposition est constante dans la plupart des figures (Mérimée,Ét. arts Moy. Âge, 1870, p.165).Il connut les chemins de croix bâclés au rabais (...), les stores dessinés d'après des poncifs, toutes les besognes basses encanaillant la peinture dans une imagerie bête et sans naïveté (Zola,L'OEuvre, 1886, p.271).
B. − P. ext., vieilli, péj. Dessin conventionnel dans le choix du sujet, la composition, les procédés. Les motifs convenus de la peinture actuelle, et les poncifs qui traînent dans tous les jeunes ateliers (Baudel.,Salon, 1845, p.36).
C. − Au fig., péj. Expression ou oeuvre (littéraire, artistique, etc.), banale, de routine, copiant manifestement un modèle et dépourvue de toute originalité. Synon. cliché, stéréotype, lieu commun*.Roman rempli de poncifs; donner, tomber dans les poncifs. La Normandie est le pays de tous les poncifs: l'architecture gothique, le port de mer, les bateaux, la ferme rustique avec de la mousse sur le toit (Goncourt,Journal, 1866, p.236):
. Toute nouveauté ayant pour condition l'élimination préalable du poncif auquel nous étions habitués et qui nous semblait la réalité même. Proust, J. filles en fleurs, 1918, p.552.
P. méton. Véritable poncif de piété, il émaillait son discours de clichés sacerdotaux. Le bienheureux saint Joseph. Le vénérable curé d'Ars. La très sainte Vierge (H. Bazin,Vipère, 1948, p.98).
REM. 1.
Poncif, -ive, adj. (rare au fém.,parfois inv. au plur.). Qui reprend des idées, des modèles déjà utilisés; qui fait preuve de la plus grande banalité. Style poncif; expressions poncives. Il y a des colères poncif, des étonnements poncif, par exemple l'étonnement exprimé par un bras horizontal avec le pouce écarquillé. Il y a dans la vie et dans la nature des choses et des êtres poncif, c'est-à-dire qui sont le résumé des idées vulgaires et banales qu'on se fait de ces choses et de ces êtres: aussi les grands artistes en ont horreur (Baudel.,Salon, 1846, p.164).C'était un ramassis de vulgarités et de prétentions, une élégie dithyrambique encadrée dans une forme poncive et écrite dans un style médiocre (Murger,Scènes vie jeun., 1851, p.236).Cela devient par trop poncif et ridicule, sous prétexte qu'on est des amants un peu fins, d'écrire Amour et Coeur avec des majuscules (Géraldy,Toi et Moi, 1913, p.23).
2.
Poncis, subst. masc.,synon. vieilli (supra A).Le poncis général est à ce moment employé par morceaux qui se raccordent entre eux (Moreau-Vauthier,Peint., 1933, p.122).V. poncette dér. s.v. ponce ex. de Adeline
3.
Poncivement, adv.,hapax. À la manière d'un poncif. Un homme admirable, après tout, ce Paul de Kock, pour avoir appris de la Révolution à la masse du public tout ce qu'il en pense et tout ce qu'il en sait. Admirable pour avoir immortalisé poncivement tous ces types consacrés, qui traînent dans la mémoire du peuple, toutes ces vieilles connaissances du préjugé populaire (Goncourt,Journal, 1857, p.395).
4.
Poncivité, subst. fém.,rare. Fait d'user, dans une oeuvre littéraire, artistique, de poncifs, de lieux communs. Contre la poncivité de l'École, ce groupe [les peintres de 1740] a protesté en aimant la vie, le familier, le hasard des mouvements (Mauclair,De Watteau à Whistler, 1905, p.44).Je me rappelle le désappointement que me procura ma première lecture d'Atala (...) dont la redondante poncivité sauta au nez de mes quinze ans (L. Daudet,Stup. XIXes., 1922, p.90).
Prononc. et Orth.: [pɔ ̃sif]. Ac. 1694-1835: poncis; 1878: poncis ou poncif, id. ds Littré: poncis ,,on dit aussi, par corruption, poncif`` et ds DG: poncif ,,et vieilli, poncis``; 1935: poncif. Même confusion entre -is et -it que dans adventif, massif, pendentif, plumitif. Étymol. et Hist. 1. 1551 ponsif, beaux-arts, brod., industr. text. (Doc. in Mém. de la Sté des antiquaires de France, 7esérie, t.10, p.338); 1621 [éd.] poncis «id.» (E. Binet, Essay des Merveilles de la nature, p.201); 2. a) α) 1828 «mauvais dessin fait de routine» (Montabert, Traité complet de peinture, I, p.203 ds Fr. mod. t.17, p.300); β) 1828 faire ponsif «peindre sans originalité» (Delécluze, Précis de traité de peinture, pp.247-248, ibid., p.301); b) α) 1833 «banal, démuni d'originalité» (Gautier, Jeunes-France, p.177 ds Mat. Louis-Philippe, p.239: jette-toi dans les latrines [...] si tu trouves les autres genres de mort que je viens de te proposer trop poncifs et trop académiques); β) subst. «idée qui a été exprimée mainte et mainte fois et qui a perdu toute originalité» (Balzac, OEuvres div., t.1, p.405). Dér. de poncer*; suff. -if*. Fréq. abs. littér.: 106.