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POLITESSE, subst. fém.
A.− Au sing.
1. Respect des bonnes manières, des règles de la bienséance; bonne éducation. Anton. impolitesse.Au dîner, elle ne parut pas avant le second service, entra, toute fardée, avec un petit chien de six semaines qu'elle fit laper dans son assiette. Tante Aurélie, doucement, lui représenta que cela choquait la politesse (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 446).Elle ne lui écrivait plus que de loin en loin, des lettres de dix lignes où elle disait par politesse : « J'espère que tu vas bien », mais sans s'inquiéter outre mesure (Dorgelès, Croix de bois,1919, p. 307):
1. Il ne faut pas croire que la politesse ne consiste que dans des vains usages. La véritable politesse prend sa source dans les qualités les plus estimables du cœur : elle nous apprend à contenir les passions haineuses; elle donne l'habitude de s'occuper des autres; elle exclut tout ce qui peut blesser; elle apprend à nous oublier nous-mêmes, et l'expression de l'estime d'autrui se trouve toute faite, soit en démonstration, soit en parole. Bonstetten, Homme Midi,1824, pp. 178-179.
Politesse du cœur (v. cœur II D 3 c). Respect des bonnes manières non seulement dicté par les usages mais par des sentiments sincères. La fille Mireille et les étrangers se saluent dans les termes de cette simple et modeste familiarité, politesse du cœur de ceux qui n'ont pas de temps à perdre en vains discours (Lamart., Cours litt.,1859, p. 253).
SYNT. Manuel de politesse; code de la politesse; politesse affectée, appliquée, appuyée, cérémonieuse, distante, enjouée, exagérée, excessive, exquise, glacée, glaciale, parfaite, stricte, surannée; politesse britannique, française, orientale; se découvrir par politesse; visite de politesse.
Formule* de politesse.
[P. allus. à la phrase favorite de Louis XVIII : L'exactitude est la politesse des rois] V. exactitude ex. 2.
GRAMM. Futur* de politesse, pluriel* de politesse;
Loc. Brûler* la politesse à qqn; fausser* (la) politesse à qqn.
2. Vx. Civilisation, culture, raffinement d'une société. La politesse mondaine. Un Athénien vantoit les arts et la politesse d'Athènes, un Spartiate demandoit la préférence pour Lacédémone (Chateaubr., Martyrs,t. 1, 1810, p. 279).
B.− P. méton., souvent au plur. Action, propos dénotant une bonne éducation, le respect des règles de la bienséance. Politesses embarrassées, exagérées; dire, faire une/des politesse(s) à qqn; échanger des politesses. Fontenelle, âgé de quatre-vingts ans, s'empressa de relever l'éventail d'une femme jeune et belle, mais mal élevée, qui reçut sa politesse dédaigneusement (Chamfort, Caract. et anecd.,1794, p. 113).Il nous invite à nous asseoir et nous demande s'il peut nous offrir quelque chose. Nous pensons bien qu'il ne s'agit pas d'un cercueil, aussi le remercions-nous de sa courtoisie. Pendant ces politesses est entrée une femme corpulente (T'Serstevens, Itinér. esp.,1963, p. 55):
2. ... il se montra fort aimable. Rien n'était plus facile que de recommander son jeune ami au garde des sceaux. On serait trop heureux de l'avoir; et il termina ses politesses en l'invitant à une soirée qu'il donnait dans quelques jours. Flaub., Éduc. sent.,t. 1, 1869, p. 199.
Se confondre* en politesses.
Rendre la, une, sa politesse à qqn; rendre des politesses à qqn. Avoir à l'égard de quelqu'un le même comportement que celui qu'il a eu à notre égard. Synon. rendre la pareille.Je vais essayer de vous rendre à Paris votre gracieuse politesse de Rome, et mettre mon coupé à votre disposition jusqu'à ce que vous ayez eu le temps de monter vos équipages (Dumas père, Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 611).Le soir, comme il revenait du travail le premier, il promenait les enfants, sur le boulevard extérieur. Gervaise, pour lui rendre ses politesses, montait dans l'étroit cabinet où il couchait, sous les toits; et elle visitait ses vêtements, mettant des boutons aux cottes, reprisant les vestes de toile (Zola, Assommoir,1877, p. 417).V. galanterie A 1 ex. de Musset.
Prononc. et Orth. : [pɔlitεs]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1578 « état de ce qui est lisse, uni » (La Boderie, L'Harmonie du monde [trad. de l'ital.], Ep. ds Gdf.); 2. 1664 « ensemble des caractères sociaux, intellectuels et moraux qui caractérisent une civilisation » (La Rochefoucauld, Maximes, éd. J. Truchet, maxime supprimée apr. la 1reéd., 52, p. 146); 3. 1678 « respect des règles de la bienséance; bonne éducation » (Id., ibid., 99, p. 29). Empr. à l'ital. pulitezza, politezza « propreté » (dep. xives., Fr. Da Buti), également « élégance, raffinement (d'une œuvre d'art, d'une œuvre littéraire, etc.) » (id.) et « culture, civilisation » (dep. 1600, G. de' Bardi ds Tomm.-Bell.), dér. de polito « lisse, poli; propre », du lat. politus « lisse; brillant; orné » (cf. poli). Fréq. abs. littér. : 2 183. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 219, b) 2 889; xxes. : a) 2 784, b) 3 314. Bbg. Hope 1971, p. 217. − Quem. DDL t. 11. − Siccardo (F.). Police. Genova, 1979, p. 8, 146.