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PLEURARD, -ARDE, subst. et adj.
Fam. et péj.
A. − Subst. et adj. (Celui, celle) qui pleure ou pleurniche sans cesse, qui se lamente ou se plaint à tout propos. Synon. chialeur (pop.), geignard, pleurnicheur, pleurnichard.−Oui, mademoiselle; quand je suis allée m'informer ce matin pourquoi il ne venait pas, ce vieux pleurard m'a dit: Je ne peux pas me lever, j'ai mal partout (Kock, Pucelle, 1834, p.263).Le dimanche, elle avait un petit frère pleurard à traîner dans les toujours mêmes rues aux boutiques fermées (Romains, Hommes bonne vol., 1939, p.126):
. Quatre-vingt-treize est bien mort, il n'y a plus de républicains. Maintenant, les hommes d'en haut sont des avocats pleurards; les hommes d'en bas, des voyous faisant de la casse politique, brisant tout dans un état, comme dans la maison où ils entrent en gardes nationaux. Goncourt, Journal, 1870, p.691.
B. − Adjectif
1. [En parlant des attitudes, des expressions, du comportement de qqn] Qui exprime l'affliction, qui cherche à susciter la compassion. Synon. plaintif, geignard.Intonation, face pleurarde; oeil, visage pleurard. [Henriette] s'était docilement résignée à épouser cet homme de cinquante ans, vigoureux, débrouillard, autoritaire, à la mine pleurarde, qui l'adorait (L. Daudet, Songe, 1920, p.219).Il ne reprit conscience qu'au bruit de ses pas dans le vestibule −bruit qui, au premier étage, déclencha un gémissement; une voix pleurarde et ensommeillée appela Cadette (Mauriac, Baiser Lépreux, 1922, p.153).Il perd contenance et ses grosses lèvres s'avancent d'un air pleurard. Puis il baisse la tête et regarde une dizaine de cartes postales sans dire mot (Sartre, Nausée, 1938, p.54).
2. P. anal. [En parlant d'une sonorité, d'une ligne mélodique] Qui rappelle le gémissement plaintif des pleurs. On entendait les sons pleurards de l'orgue de Barbarie, arrivant par bouffées, avec le vent (Moselly, Terres lorr., 1907, p.44).
3. P. anal. [En parlant d'une chose, en partic. d'un vêtement] Qui a une apparence miséreuse, lamentable. Son châle à franges maigres et pleurardes semblait couvrir un squelette, tant les formes qu'il cachait étaient anguleuses (Balzac, Goriot, 1835, p.18).
C. − Adj., au fig.
1. [En parlant d'un créateur, d'une oeuvre artist., d'une production littér.] Qui cherche par des moyens faciles à susciter l'émotion, qui traite de sujets larmoyants. Style pleurard. La race ridicule des incompris, des poëtes pleurards dont la muse a toujours les yeux rouges et les cheveux mal peignés (Murger, Scènes vie boh., 1851, p.9).J'ai pour ces Hugo, ces Lamartine la plus respectueuse admiration, une admiration que je voudrais dire filiale, mais ils n'obligent pas ma raison. Ils sont de grandes forces sentimentales. Je ne les admire pas s'ils deviennent de grandes forces pleurardes (Barrès, Cahiers, t.6, 1908, p.334).
2. [En parlant d'une idée, d'un sentiment] Qui est empreint de sensiblerie, larmoyant. Nous ne voudrions pas frotter nos habits à leurs haillons, notre ennui tranquille à leur tristesse pleurarde et bête (Vallès, Réfract., 1865, p.8).La sentimentalité pleurarde, dont il faisait étalage, ne ressemblait en rien au sentiment (Gyp, Raté, 1891, p.150).
Prononc. et Orth.: [ploeʀa:ʀ], fém. [-aʀd]. Att. ds Ac. dep. 1835 (1835 et 1878 au masc.). Étymol. et Hist. 1552 (Rabelais, Quart Livre, éd. R. Marichal, chap.21, p.116). Dér. de pleurer*; suff. -ard*. Fréq. abs. littér.: 65.