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PLACARD1, subst. masc.
A. − MENUISERIE
1. Vieilli. ,,Ensemble des pièces de menuiserie qui forment la porte d'une armoire`` (Chabat 1881).
Placard double. Revêtement de menuiserie garnissant les deux faces d'une porte. Porte à placard double (Rob.).
Placard feint, lambris à placard. Porte factice pratiquée sur un lambris et destinée à faire symétrie avec une porte d'armoire ou une porte d'entrée. Un lambris dit à placard formé d'un cadre et de panneaux correspondants à ceux de la porte elle-même (Notes et Formules de l'architecte, Paris, Albin Michel, t.2, 1920, p.315).
2. P. méton., usuel. Armoire fixe aménagée dans une niche, un renfoncement de cloison; p.ext., construction de menuiserie contre un mur, du plancher au plafond, et équipée de tablettes, de porte-manteaux. Il ouvrit les trois grands placards, qui descendaient du plafond jusqu'au parquet (Erckm.-Chatr., Ami Fritz, 1864, p.163).Un grand placard, rayonné dans le haut seulement, est d'une grande commodité: on range dans le bas les balais, balayettes (...); sur les rayons, les paniers à provisions (Lar. mén.1926, p.466).L'amateur (...) enterra (...) sa collection dans des placards tout exprès aménagés dans les murs (Lhote, Peint. d'abord, 1942, p.50).V. gaze ex. 2.
SYNT. Placard profond; placard bien agencé; placard de cuisine; placard à linge, à vaisselle; placard à balais, à bouteilles, à provisions; placard aménagé en bibliothèque; placard servant de penderie; explorer un placard; fouiller dans un placard; ranger un placard; se cacher dans un placard.
Loc. fig., fam. (Avoir) un cadavre/un squelette dans son placard. (Détenir) un lourd secret; en partic., (avoir) un délit, un crime sur la conscience. L'image de McGovern est sans taches. Il n'a pas, selon l'expression américaine, de «squelette dans son placard» (Réalités, oct. 1972, p.83, col. 2).C'est l'Europe, avec des cadavres dans son placard, des petites filles éventrées (Le Monde, 15 mai 1984, p.22, col. 3).
En compos. ou en appos. [Le 2eélém. indique l'aménagement du placard, l'usage auquel il est destiné] Placard bibliothèque, placard sèche-linge, cuisine-placard. L'un des placards-vestiaires camouflés de miroirs (Colette, Chatte, 1933, p.77).Le placard égouttoir au-dessus de l'évier dont le fond est laissé libre pour que la vaisselle s'égoutte dans l'évier (La Maison de Marie-Claire, avr. 1973, p.1, col. 2).Pour les deux autres chambres ouvertes sur le balcon: un grand dégagement (...) et un vaste placard-penderie (L'Express, 25 févr. 1974, p.13).
B. − P. anal. ou au fig.
1. Arg. Prison. Être au placard. ,,Être en prison`` (Nouguier, Notes manuscr. Dict. Delesalle, 1900, p.220). On les filait si fréquemment au placard pour des broutilles (Simonin, Cave se rebiffe, 1954, p.165).
2. Situation d'une personne qui se voit mise à l'écart après avoir exercé certaines responsabilités, à la suite d'un changement de direction. Les téléspectateurs vous croyaient mort et, miracle, Séveno réapparaît, après treize années de silence. Et puis replongeon, vous redisparaissez après avoir dirigé pendant un an le journal de FR3. Que s'est-il passé? Une mise au «placard»? (Le Matin de Paris, 15 juill. 1983, p.29, col. 1).Je [un journaliste de T.V.] ne me considère pas comme relégué dans un placard. Les placards ont d'ailleurs toujours existé. Ce n'est pas la gauche qui les a inventés, et je le dis d'autant plus sincèrement que je ne suis pas de gauche (Télé 7 jours, 17-23 mars 1984, no1242, p.114).La bonne, elle, qui surveille le spectacle depuis la cuisine, se dit qu'après tout, la météo serait un bon tremplin (sauf, évidemment, si c'est pour finir comme Gillot-Pétré dans un placard de la Cinq) (J.-Y. Bellay, Yves, Marie, France, Claude, Anne, les autres... et nousds Études, t.366, no4, av. 1987, pp.511-513).
REM.
Placarder, verbe trans.a) Construire, aménager un placard. (Dict. xixeet xxes.). b) Masquer par un placard, transformer en placard. Placarder une alcôve, une encoignure (Lar. Lang. fr.). c) Part. passé en empl. adj. Cadres régionaux mutés, présentateurs ou responsables nationaux placardés voire licenciés (L'Événement du Jeudi,5-11 févr. 1987,no118, p.42, col. b).
Prononc. et Orth.: [plaka:ʀ]. Homon. et homogr. placard2. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. a) α) 1364 «lettre ou pièce quelconque dont le parchemin n'est pas plié» (Archives du Nord, B 10292, fo4 ds IGLF); β) 1428 en placard «(document, lettre) qui n'est pas plié» (Archives du Nord, B 113, fo91 vo, ibid.); b) α) 1444 «écrit qu'on affiche sur un mur, un panneau, pour donner un avis au public» (ap. J. Haust, Glossaire philologique des régestes de la cité de Liège, 3 d'apr. FEW t.16, p.630a); β) ca 1552 [éd. 1568] «écrit injurieux et séditieux qu'on affiche dans les rues, qu'on fait circuler dans le public» (Du Bellay, Poésies diverses, II, 304 ds OEuvres poétiques, éd. H. Chamard, t.5, p.250); c) 1832 impr. (Raymond); 2. a) 1549 «enduit dont on revêt un mur» (Est.); b) 1831 «plaque, couche épaisse» (Kock, Cocu, p.278); c) 1859 mar. «pièce de toile de renfort cousue à l'endroit où une voile est usée» (Bonn.-Paris); 3. a) 1572 «assemblage de menuiserie qui s'élève au-dessus du chambranle et va ordinairement jusqu'au plafond» (doc., Toulouse ds Gdf. Compl.); b) 1676 portes en placart (Félibien); c) 1792 «enfoncement, recoin de mur, de cloison fermé par une porte et constituant une armoire fixe» (Inventaire du château de Chavaniac ds Havard). Dér. de plaquer, suff. -ard*. Au sens 3 c, placard est att. dep. 1785 à Marseille (Achard ds FEW t.16, p.629b) et pourrait être un empr. à l'occitan (FEW t.16, p.631b, note 16). Bbg. Archit. 1972, p.223.