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PITEUSEMENT, adv.
A. − Vx. De manière à faire pitié, à susciter la compassion. Il se lamentait piteusement. Il criait piteusement (Ac.1798-1878).Nous venons très piteusement, mes compagnons et moi, demander à notre droiturier et souverain seigneur l'oubli et le pardon de tous les crimes, fautes et délits que nous avons pu commettre (Péguy, J. d'arc,2epièce, 2epart., ii, 1897, p.407):
1. Regnault dégaina son épée, et ce fut −signez-vous d'horreur! −pour en bailler plusieurs coups au travers le corps de son cousin, qui vida les étriers (...). Notre-Dame! quelle pitié! (...) Devant Dieu soit l'âme d'Hubert, sire de Maugiron, piteusement meurtri le troisième jour de juillet, l'an quatorze cent douze... Bertrand, Gaspard,1841, p.150.
B. − Fam. D'une manière piteuse, qui présente quelqu'un sous un jour défavorable. Synon. lamentablement, minablement.S'en aller, s'excuser piteusement. Sans demander son reste, Gaspard baissa le nez, fila piteusement le long du mur, ouvrit la grille et s'échappa sans bruit (Sandeau, Sacs,1851, p.30).Les malheureux qui ont (...) désorganisé l'état-major de l'armée, ont cherché à nous effrayer de la guerre. Cette manoeuvre a piteusement échoué (Clemenceau, Vers réparation,1899, p.148).En fuyant Londres si piteusement, le roi a laissé le gouvernement à l'archevêque Reynolds (Druon, Louve Fr.,1959, p.350):
2. [Claude Bernard] échoue piteusement à l'agrégation: sa leçon sur le sang a été jugée insuffisante par un jury qui ne prévoyait certes pas qu'il publierait quinze ans plus tard ses célèbres Leçons sur les propriétés physiologiques et les altérations pathologiques des liquides de l'organisme. Bariéty, Coury, Hist. méd.,1963, p.661.
[L'adv. modifie un adj.] Il s'était tiré de l'aventure avec quelques semaines d'hôpital et une claudication légère, un traînage de la quille gauche qui lui donnait un balancement de grosse cane, ajoutait un je-ne-sais-quoi de piteusement misérable à ce qu'avait déjà sa personne de grotesque et de repoussant (Courteline, Train 8 h 47,1888, 1repart., 2, p.20).
Prononc. et Orth.: [pitøzmɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. a) 1174-76 pitusement «avec compassion» (Guernes de Pont-Sainte-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 5218), seulement au Moy.-Âge, v. Gdf. et T.-L.; b) 1176 piteusemant «d'une manière qui excite la pitié» (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 4399); 2. ca 1470 «d'une manière qui provoque le mépris» (Georges Chastellain, Chronique, éd. Kervyn de Lettenhove, t.3, p.337). Dér. de piteux*; suff. -ment2*; a signifié également pieusement (xiiie-xvies., v. Gdf.). Fréq. abs. littér.: 120.