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PHARISAÏSME, subst. masc.
A. − HIST. RELIG. [Corresp. à pharisien A] Position religieuse des pharisiens. Considérer, comme on l'a fait longtemps, la religion de Jésus comme une réaction contre le pharisaïsme, paraît de plus en plus clairement une erreur d'opinion. Ce sont en réalité les chrétiens par qui les Évangiles ont été rédigés qui ont imaginé d'opposer si violemment les pharisiens «hypocrites» à Jésus, parce qu'eux-mêmes se heurtaient à la résistance de l'orthodoxie pharisienne dans leur effort pour conquérir l'assentiment des Juifs (Ch. Guignebert, Le Monde juif vers le temps de Jésus,Paris, A. Michel, 1950, p.215).
P. méton. Parti ou peuple pharisien. Quelques années avant 70, c'est au pharisaïsme que passe la direction religieuse d'Israël (Weill,Judaïsme,1931, p.25).
B. − Péj. [Corresp. à pharisien B]
1. [P. réf. aux attaques évangéliques contre les pharisiens et à leur attitude relig.] Jésus vient non pour abolir mais pour accomplir la Loi de Moïse et des prophètes; il s'oppose à tous les pharisaïsmes, qu'ils soient de la lettre ou de l'esprit (Philos., Relig., 1957, p.32-11).À travers la systématisation des évangiles, on reconnaît que Jésus a condamné (...) le pharisaïsme, c'est-à-dire le danger permanent qui menace tout esprit religieux lorsqu'il lie sa quête de Dieu à une pratique de la Loi (Léon1975, s.v. pharisien):
1. ... aujourd'hui, le pharisien est celui qui se glorifie d'être le publicain. Et même s'il dépiste en lui ce pharisaïsme secret et si, fier de cette humilité subtile, il trouve des délices à se noircir, notre faux publicain avance, à son insu, plus profondément encore dans l'orgueil et dans l'hypocrisie. Mauriac,Journal 1,1934, p.34.
2. P. ext., littér.
a) Piété ostentatoire; formalisme hypocrite chez un dévot ou un religieux. Il était catholique, et saint homme par-dessus le marché. Mais il n'était point de ces bilieux collets-montés, de ces dévots constipés qui représentent notre religion comme une école d'ennui, de marasme et de pharisaïsme (Jammes,Mém.,1922, p.175).Aucune trace de chafouinerie, de bigoterie, de pharisaïsme, de componction [chez un novice bénédictin] (Arnoux,Crimes innoc.,1952, p.21).
b) Attitude de celui/celle (caractère de ses actes, de ses idées) qui, croyant incarner la perfection morale, porte des jugements sévères sur l'attitude ou le comportement d'autrui. Les universités, (...) la cour, (...) Paris (...) empêcheront que la bourgeoisie, trop fière de sa moralité, ne dégénère en pharisaïsme (Renan,Réf. intellect.,1871, p.79).Il avait un haut et ferme «caractère moral» (comme il disait); et il en avait le pharisaïsme; il s'en drapait, il s'en vantait (Rolland,Beethoven,t.1, 1937, p.35).V. compte II C 3 c ex. de Mauriac:
2. Se donner bonne conscience en plaignant la situation ouvrière et lutter matériellement contre le communisme en se contentant d'une condamnation morale du capitalisme est la définition même du pharisaïsme d'aujourd'hui. Lacroix,Marxisme, existent., personn.,1949, p.41.
Prononc. et Orth.: [faʀizaism̭]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist.1. 1541 «doctrine des Pharisiens» (Calvin, Instit. de la relig. chrét., l. III, chap.XXIV, § 10, éd. J. D. Benoît, t.3, p.462); 2. 1743 p.ext. «hypocrisie» (Trév.). Dér. de pharisaïque* par substitution de suff. (-isme*). Fréq. abs. littér.: 69.