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PERSONNALISME, subst. masc.
A. − Vieilli. Défaut de celui qui rapporte tout à sa propre personne; égoïsme. Que de sourires enchanteurs, que de larmes faciles et hypocrites, dont celui qui les prodigue est dupe jusqu'à un certain point, et qui cachent à tous les yeux, même aux siens [de Raymon dans Indiana de G. Sand], un fonds hideux de personnalisme! (Sainte-Beuve,Portr. contemp., t.1, 1832, p.479).Je la déteste pour sa sottise, sa vanité, son personnalisme odieux (Léautaud,Journal littér., 4, 1924, p.364).
B. − PHILOSOPHIE
1. [P. réf. à la philos. de Ch. Renouvier] ,,Doctrine (...) consistant à faire de la personnalité la catégorie suprême et le centre de sa conception du monde`` (Lal. 1968). Une religion philosophique dont l'objet serait de résoudre le problème du mal, de prêcher le relèvement possible de la personne humaine par le culte de la justice (...) cette philosophie-religion, cette religion rationnelle, c'est le Personnalisme (Renouvier,Derniers entr., p.105 ds Foulq.-St-Jean 1962).
2. [P. réf. à la philos. d'E. Mounier et à son Manifeste] ,,Doctrine morale et sociale fondée sur la valeur absolue de la personne`` (Lal. 1968). Ce qu'on appelle aujourd'hui personnalisme n'est rien moins qu'une nouveauté. L'univers de la personne, c'est l'univers de l'homme. Il serait étonnant que l'on eût attendu le XXesiècle pour l'explorer, fût-ce sous d'autres noms. Le personnalisme le plus actuel se greffe (...) sur une longue tradition (Mounier,Le Personnalisme, 1962, p.5).L'art (...) est une activité matérielle et symbolique qui ne se limite pas à l'élaboration d'objets inusuels mais qui s'associe aux modalités les plus diverses de l'action. On ne peut le réduire ni au personnalisme ni au symbolisme (Traité sociol., 1968, p.282).
Prononc.: [pε ʀsɔnalism̭]. Étymol. et Hist. 1. 1737 «vice de celui qui rapporte tout à lui seul» (Argenson, Journal, I, p.246 ds Brunot t.6, p.43, note 15); 2. philos. 1903 «système philosophique fondé sur le sentiment propre d'une personnalité consciente et volontaire» (Ch. Renouvier, Le Personnalisme); 1935, 1eroct. «doctrine morale et sociale fondée sur la valeur absolue de la personne» (Esprit, no37, p.17). Dér. sav. de personnel*; suff. -isme*. ,,On peut signaler un emploi (sans doute oral) de ce terme antérieur à Renouvier: «Le terme de Personnalisme ... s'était offert jadis au choix de P. Janet pour définir sa propre doctrine ... Il l'avait essayé, approuvé, recommandé; mais il n'avait pas pu, quand même, lutter avec succès contre le vieil usage, et il s'était résigné à s'entendre qualifier de spiritualiste, comme son maître V. Cousin`` (Dauriac, B. de la Sté fr. de philos., févr. 1904, p.40, v. aussi personnaliste). Le mot aurait été créé en 1799 par Schleiermacher dans les Reden an die Gebildeten; B. P. Bowne l'aurait employé l'un des premiers en Amérique dans un ouvrage s'intitulant Personalism (1908); J. Grote en Angleterre dans Exploratio philosophica (1865, cf. NED) utilise le mot; en Allemagne on le trouve chez Teichmüller, Neue Grundlegung der Psychologie und Logik (1889). Cf. Lal. Fréq. abs. littér.: 43.
DÉR.
Personnaliste, adj.a) Qui se livre à des attaques personnelles. Journaliste agressif, cherchant le mot volontiers, aimant à plaisamment dire les choses, de plus personnaliste en diable −(ou en Dieu, comme on voudra) −M. Veuillot est un petit journaliste (J. Claretie,La Libre parole, Libr. internat., 1868, p.269).b) Relatif au personnalisme; propre au personnalisme. Une logique personnaliste ne peut pas être non plus une logique de la pure identité (Mounier,Le Personnalisme, 1962, p.94).Empl. subst. masc. Adepte du personnalisme. Les positions esquissées dans ces quelques pages sont discutables et sujettes à révision (...). Qu'elles suivent les progrès de cette découverte, tout personnaliste ne peut que le souhaiter (Mounier,Le Personnalisme, 1962, p.133). [pε ʀsɔnalist]. 1resattest. a) adj. 1868 «qui se livre à des attaques personnelles» (J. Claretie, loc. cit.); 1887 «relatif au personnalisme» (P.A.R. Janet et G. Séailles, Histoire de la philosophie ds Lal., s.v. personnalisme), b) subst. masc. 1894 «égoïste» (Sachs-Villatte, Französisch-deutsches Supplement-Lexikon ds Quem. DDL t.20), 1907 «adepte du personnalisme» (Nouv. Lar. ill. Suppl.); de personnalisme, suff. -iste*; le subst. personalist «adepte du personnalisme» est att. en angl. en 1901 (NED). Fréq. abs. littér.: 27.