Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
PERCHE2, subst. fém.
I.
A.− Longue pièce de bois ou de métal mince, à peu près ronde et de faible section. Perche à houblon, à haricots; perche d'échafaudage. À des perches sortant des étendoirs de teinturiers pendaient, en longs festons, des banderoles d'étamine rouges et bleues (Pourrat, Gaspard,1930, p. 93).Sur le bord du fossé, près des liserons mauves enroulés aux perches de la clôture, un homme dormait, couché à plat ventre (Guèvremont, Survenant,1945, p. 233):
1. Nous remontons en baleinière, mais nous avons le vent contre nous. Pas de rames : Rien que des perches pour pousser, mais ici, par miracle, l'eau est profonde et l'on est presque à bout de bras avant que la perche ne touche le fond. Gide, Voy. Congo,1927, p. 837.
Loc. Planté comme une perche, droit comme une perche. Nous sommes ruinés, noyés, égorgés... Et toi, toi planté comme une perche, que dis-tu? Parle, parle (Lemercier, Pinto,1800, iii, 20, p. 109).[Il] recevait les reproches, droit comme une perche, les yeux fixés sur la terre battue (Queffélec, Recteur,1944, p. 137).
Tendre la perche à qqn qui se noie. Tendre la perche à quelqu'un pour le sauver. P. métaph. Je descends dans l'auditoire. − Vous voulez dire, Monsieur Gémier, que vous descendez mentalement dans l'auditoire. (...) mentalement, constituait évidemment de toute évidence la perche qu'il tendait à Gémier, en recours suprême pour qu'il ne se noyât pas définitivement (Du Bos, Journal,1922, p. 78):
2. De nos jours, les prêtres sont tellement occupés de « questions sociales » qu'ils songent moins à sauver les âmes, comme cela se pratiquait jadis. Ils sont plus discrets, me dit-on. Je ne puis trouver admirable que par discrétion on néglige de tendre la perche à un homme qui se noie! Green, Journal,1950, p. 361.
Expr. fig. Tendre la perche à qqn. Venir en aide à quelqu'un, lui donner l'occasion de se tirer d'embarras. Votre vers est trop nouveau. Il ne se rattache en rien à mes vieilles habitudes d'être ému par le vers. Vous ne me tendez pas la perche. Je ne vous comprends pas (Renard, Journal,1898, p. 460).C'est lui Parapine qui m'a tendu finalement la bonne perche avec une petite place qu'il a découverte pour moi dans l'asile, précisément, où il travaillait et depuis des mois déjà (Céline, Voyage,1932, p. 509).Faites la moindre réserve au sujet de l'œuvre de Cézanne, et vous tendez la perche à tous les officiels prêts à profiter de l'ignorance de la masse (Lhote, Peint. d'abord,1942, p. 127).Saisir la perche (qu'on vous tend). Profiter de l'occasion pour se tirer d'affaire. Cependant le prince d'Agrigente, ayant entendu les mots « je ne suis pas intelligente », trouvait de son devoir de protester, mais il n'avait pas d'esprit de repartie. « Taratata, s'écriait MmeBontemps, « Qu'est-ce que j'entends? » disait le prince en saisissant cette perche (...) » (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 604).
P. anal., fam. Une (grande) perche. Une personne grande et maigre. Philippe parla du prochain mariage de Daguenet avec cette perche d'Estelle (Zola, Nana,1880, p. 1378).Louise examina son nouveau locataire : un fantôme, une grande perche, squelettique et dégingandé, avec un visage hâve et des yeux fiévreux (Dabit, Hôtel Nord,1929, p. 155).
B.− Spécialement
1.
a) CIN., TÉLÉV. Longue tige au bout de laquelle est suspendu le micro que le perchiste (v. ce mot B) tend au-dessus de la personne qui parle, pendant le tournage d'un film, une émission de télévision. En bas, le perchman, l'extrémité de la perche articulée dans la main gauche (Panoramique sur le 7meart, Paris, éd. universitaires, 1968, p. 98).
b) CIRQUE. Longue tige servant à divers exercices d'équilibre et de voltige. Perche au porteur, perche au sol. Artiste travaillant avec un partenaire. L'un porte une perche sur l'épaule ou sur la tête. L'autre, à l'extrêmité [sic] de cette perche, exécute différents exercices acrobatiques (HotierCirque1972, p. 65).
c) SPORTS. Tige flexible et résistante en bois, en métal, ou, plus récemment, en fibre de verre, utilisée par les athlètes qui pratiquent un exercice de saut en hauteur :
3. Il s'agit pour l'athlète de transformer la vitesse acquise par la course d'élan en force ascensionnelle, en utilisant le levier offert par la perche en flexion pour se « catapulter », jambes à la verticale, par-dessus la barre à franchir... Petiot1982.
Saut à la perche, p. ell. perche. Exercice d'athlétisme consistant à franchir une barre placée en hauteur à l'aide de cette tige. Je m'acharnais à faire l'éloge de notre pugilat et de nos sauteurs à la perche! (Giraudoux, Simon,1926, p. 48).L'emploi de la fibre de verre a bouleversé la technique de la perche (Amsler1971).
d) SKI. Synon. de remonte-pente, tire-fesses (fam.).Tenez les bâtons d'une seule main, de l'autre saisissez la perche, le bras replié pour amortir le choc quand elle se déclenchera (J.-Cl. Killy, Skiez avec Killy,1969, p. 176).
e) TRANSP. Perche (de prise de courant). Longue tige métallique fixée sur le toit d'un tramway ou d'un trolley-bus, servant à transmettre le courant d'un câble conducteur. Il parlait de Sérianne, des tramways qu'il s'agissait de transformer, le vieux système à perche était condamné, voyons, l'autobus est un progrès incontestable sur le tram (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 276).
2. VÉN. [En parlant du cerf, du daim, du chevreuil] Chacune des deux tiges principales des bois qui supporte les andouillers. Synon. merrain.Les bois des Cervidés (...) comportent un axe osseux (« perche ») portant des andouillers, relié directement à l'os frontal (Zool.,t. 4, 1974, p. 737 [Encyclop. de la Pléiade]).
II.− MÉTROLOGIE
A.− Ancienne mesure de longueur de dix-huit, vingt ou vingt-deux pieds, selon les provinces. (Dict. xixeet xxes.).
B.− Ancienne mesure agraire, centième partie de l'arpent. Une perche de vigne, six perches de pré (Ac.).Chacun (...) s'inquiétait de savoir (...) s'il vendrait de sa terre cent francs la perche à la commune (Zola, Terre,1887, p. 161):
4. En Normandie le mot hectare est tout à fait incompris, hormis des instituteurs primaires : là, comme sans doute dans les autres provinces, le champ du paysan s'évalue en acres, arpents, journaux, perches, toises, verges et vergées. Gourmont, Esthét. lang. fr.,1899, p. 53.
Prononc. et Orth. : [pε ʀ ʃ]. Homon. perche1. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Début xiies. « longue gaule de bois » (Voyage de Saint-Brendan, éd. E. G. R. Waters, 1212); a) ca 1165 « barre servant à suspendre les vêtements » (Marie de France, Lais, Guigemar, 595, éd. J. Rychner); b) 1170 « bâton horizontal sur lequel se reposent les oiseaux » (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 577); c) 1316 « perche servant à attacher les échalas dans les vignes » (Comptes de Volnay, 9 ds IGLF); d) 1remoitié xives. perche a pescheur (Roques t. 1, Vatican Lat. 2748, 1. 674); e) 1419 banc a perche (Inv. Nicolas de Baye, 51 ds IGLF); f) 1869 « perche utilisée dans des exercices de cirque » (Malot, R. Kalbris, p. 149); 1893 « perche utilisée dans des exercices de gymnastique » (Courteline, Article 330, p. 286); 2. 1640 fig. une grande perche « personne grande et mince » (Oudin Ital.-Fr.); 3. 1867 fig. tendre la perche à qqn (Taine, Notes Paris, p. 271). B. Ca 1165 vén. perches de cerf (Marie de France, op. cit., 92). C. 1294, 5 janv. « mesure agraire » perques (La Ville d'Eu, son histoire, ses institutions, éd. S. Deck, bibliothèque des Hautes Études, 243 fasc., p. 247). Du lat. pertica « perche, gaule ».
DÉR.
Perchette, subst. fém.a) Petite perche qui sert à soutenir un jeune arbre. (Dict. xixeet xxes.). b) Pêche. Synon. de balance (ibid.).− [pε ʀ ʃ εt]. − 1resattest. a) 1225-30 « petite barre de bois sur laquelle on plaçait les vêtements » percheite (Guillaume de Lorris, Roman de la Rose, éd. F. Lecoy, 213), b) 1842 « petite perche qui sert à soutenir un jeune arbre » (Ac. Compl.); de perche, suff. -ette (-et*).
STAT. − Perche1 et 2. Fréq. abs. littér. : 330. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 438, b) 595; xxes. : a) 395, b) 472.
BBG. − Baulig (H.). La Perche et le sillon. In : [Mél. Hoepffner (E.)] Paris, 1949, p. 143. − Lenoble-Pinson (M.). Le Lang. de la chasse. Bruxelles, 1977, pp. 106-107; p. 122, 132. − Uren (O.). Le Vocab. du cin. fr. Fr. mod. 1952, t. 20, p. 214.