Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
PATACHE, subst. fém.
A. − MAR. Bâtiment léger servant à divers usages.
1. [Au xixes.] ,,Bâtiment léger que l'on employait au service des grands navires, soit pour porter des ordres, soit comme éclaireur`` (Gruss 1978):
1. Nous étions amarrés au fond du bassin parmi les écraseurs de crabes, les vieilles bailles, les vieilles pataches, des pontons et autres débris qui avaient jadis navigué, entre le Confundulum, un cargo panaméen (...) et le Pathless, un grand trois-mâts (...) dont l'étambot, curieusement encorbellé, nous dominait en plein... Cendrars, Bourlinguer, 1948, p.231.
2. Navire que les fermiers généraux mouillaient à l'entrée des ports pour percevoir les taxes d'ancrage (d'apr. Le Clère 1960). P. ext. [Auj.] ,,Vedette qui amène les douaniers à bord des navires sur rade`` (Le Clère 1960). J'étais sur la jetée pour voir rentrer la patache de la douane (Malot, R. Kalbris, 1869, p.11).
3. [Jusqu'au déb. du xxes.] ,,Ponton servant de local de police pour les bâtiments sur rade`` (Le Clère 1960). Le poste de garde de la patache; conduire à la patache un homme en état d'ivresse (Le Clère 1960).
4. Petit bâtiment, souvent en mauvais état, faisant le service du courrier et des passagers. La Balancette, patache qui faisait le service entre Bastia et Toulon, le reçoit à son bord (Chateaubr., Mém., t.3, 1848, p.372).
P. ext. Vieux bateau. L'autre grand bateau, la Baleine, une patache pourrie, appartenait à Rouget (Zola, Cap. Burle, 1883, p.238).
B. − P. anal.
1. Mauvaise diligence à deux roues, mal suspendue, et dans laquelle on voyageait à peu de frais. Supposons, en effet, (...) que le chemin de fer porte son tarif à 25 centimes, (...) tout le monde reviendra à la Malbrouk, à la patache, s'il faut. On désertera la locomotive (Proudhon, Syst. contrad. écon., t.1, 1846, p.93).Les diligences de Châteauroux à Orléans étaient d'affreuses pataches si mal servies, que le plus prompt était de faire le voyage à cheval à petites journées (Sand, Hist. vie, t.1, 1855, p.151):
2. ... il faut croire qu'en dépit de l'accroissement du commerce et de l'accélération des échanges en ce début du xixesiècle, les gens n'étaient pas tellement pressés puisque, aux chariots à vapeur d'Evans et de Trevithick, aux quasi-autocars que d'autres inventeurs leur proposaient, ils préféraient toujours leurs pataches bringuebalantes, tractées par des bêtes épuisées ou déchaînées et par des postillons hilares, gueulards et généralement entre deux vins. P. Rousseau, Hist. techn. et invent., 1967, p.254.
2. Fam., vieilli. Mauvaise voiture privée ou publique, inconfortable et de modèle désuet. Elle put sortir, deux jours plus tard, pour accompagner son amie à la patache automobile qui faisait le service de Meknès à Casablanca (Tharaud, Bien-aimées, 1932, p.263):
3. Claudine! Ne crois-tu pas que nous devrions finir par grimper dans cette patache un jour ou l'autre? demande Renaud (...) Je le rejoins dans l'omnibus (...) Le père Racalin est ivre comme autrefois, et conduit son véhicule grinçant d'un fossé à l'autre... Colette, Cl. ménage, 1902, p.28.
Prononc. et Orth.: [pataʃ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. Mar. a) [1566 «petit navire employé au service des grands navires pour aller à la découverte ou pour arraisonner les navires qui entrent dans le port`` (Le Challeux, Discours et hist. de ce qui est advenu en la Floride, 20 ds Fr. mod. t.26, 1958, p.55: trois Patences qui vindrent mouiller l'ancre)]; 1573 «id.» (Arch. hist. de la Gironde, 10, 248 ds R. Ling. rom. t.20, 1956, p.83: deulx pataches toutes prestes à faire voille); b) 1774 «barque au service des douanes» (Doc. ds Isambert, Rec. gén. des anc. lois fr., t.23, p.117); 2. a) 1793 «diligence peu confortable où l'on voyage pour un prix très modique» (Actes du Comité du Salut public, 5 avr., t.III, p.11 ds Brunot t.10, p.900); b) 1862 «mauvaise voiture» (Hugo, Misér., t.1, p.301). Empr. à l'esp. pataje «navire, bateau de guerre léger» (1526 ds Cor.-Pasc., puis, sous l'infl. du fr.: patache en 1591, ibid.), prob. empr. à l'ar. baṭăs «bateau à deux mâts» qui est lui-même sans doute un empl. subst. de l'adj. baṭās̆ «rapide». V. FEW t.19, pp.30b-31a. Fréq. abs. littér.: 72. Bbg. Herbillon (J.). Élém. esp.en wallon et dans le fr. des anciens Pays-Bas. Liège, 1961, pp.99-100. _Kemna 1901, p.219. _Reinh. 1963, p.145. _Sain. Sources t.3 1972 [1930] p.129. _Spitzer (L.). Z. fr. Spr. Lit. 1917, t.44, p.218. _Vaganay (H.). Pour l'hist.du fr. mod. Rom. Forsch. 1913, t.32, p.122.