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PARRAIN, subst. masc.
A. − Celui qui présente un enfant à la cérémonie du baptême, affirme sa foi en son nom et a mission de veiller sur lui, en particulier en ce qui concerne son éducation religieuse. Parrain et filleul; parrain et marraine; avoir, choisir pour parrain. Ma femme est bellement accouchée (...) d'une petite fille à petite bouche, dont Sainte-Beuve est le parrain, que nous nommons Adèle et que nous baptisons dimanche (Hugo, Corresp., 1830, p.478).J'eus pour parrain, comme on le voit dans mon extrait de baptême, mon frère, et pour marraine la comtesse de Plouër (Chateaubr., Mém., t.1, 1848, p.29).V. marraine ex. 1:
1. césar: Si par hasard il s'appelait Panisse, en tout cas, il s'appellerait Marius Panisse. César-Marius Panisse. panisse: Ça, si tu veux, puisque tu serais le parrain. Comme ça, tu ne le perdrais pas, tu t'occuperais de lui tant que tu voudrais. Pagnol, Fanny, 1932, II, 8, p.163.
[Empl. comme terme d'adresse] Il prenait un de mes doigts dans sa petite main chaude et sèche et il me disait: −Parrain, il faut que tu me contes une histoire (A. France, Bonnard, 1881, p.507).
P. ext. Personne pour laquelle on éprouve affection ou respect. Chez nous, lorsque l'on a des très vieux à la maison, de parenté vague, on leur donne ce nom de parrain, par respect et aussi par tendre pitié (Pesquidoux, Livre raison, 1932, p.238).
[Empl. comme terme d'adresse] Parrain, tu ne regardes pas mon portrait? cria Clorinde. Elle l'appelait parrain, par amitié (Zola, E. Rougon, 1876, p.80).
P. anal. Celui qui lors du baptême d'une cloche, du lancement d'un nouveau navire est choisi pour lui donner son nom. 18 octobre. Baptême de la cloche, à Champagne. Son inscription porte: Mon nom est Jeanne-Victoire. Mon parrain est M. Alfred de Vigny, membre de l'Académie Française, Institut (Vigny, Journ. poète, 1850, p.1274).V. baptiser ex. 4.
B. − P. anal.
1. Parrain (de qqn)
a) HISTOIRE
Celui qui présentait le novice à sa réception dans la chevalerie. Olivier parut, tenant par la main Zemni, vêtu de blanc. Le parrain et le novice, également émus et troublés (...) s'approchèrent de l'autel, et se mirent à genoux (Genlis, Chev. cygne, t.3, 1795, p.134).
Celui qui servait de témoin à chacun des combattants au cours d'un combat singulier. Moi, Louis de Clermont, seigneur de Bussy d'Amboise, me déclare ici parrain et second de Paul Estuert de Saint-Mégrin; offrant le combat à outrance à quiconque se déclarera parrain et second de Henri de Lorraine (Dumas père, Henri III, 1829, ii, 4, p.155).
P. anal. Ruse, applique-toi, joue serré! lui dirent ensemble les deux laurés, en le laissant seul au milieu de la lice (...). Force regards, sitôt que ses parrains eurent décampé, s'appesantirent sur lui, car nombre d'amateurs étaient curieux de bien étudier sa performance (Cladel, Ompdrailles, 1879, p.188).
b) Celui qui reçoit quelqu'un dans un ordre honorifique et lui en remet les insignes. (Dict.xixeet xxes.).
c) À l'Académie française, ,,chacun des deux académiciens qui accompagnent le récipiendaire le jour de sa réception en séance publique`` (Ac. 1935). Les deux discours académiques de Prévost-Paradol et Guizot, assaut de courtoisie et passe d'armes de chevalerie littéraire, entre un récipiendaire de trente-sept ans et un parrain de soixante-dix-neuf (Amiel, Journal, 1866, p.183).L'Académie fait son entrée. D'abord c'est le bureau (...) puis le récipiendaire, M. Dumas, entre, suivi de ses deux parrains (Zola, Doc. littér., Dumas fils, 1881, p.193).
d) Celui qui présente quelqu'un dans une compagnie, un cercle, une institution en lui servant de répondant:
2. Il fallait deux parrains pour être inscrit au cercle [de jeux], et payer un louis. Le premier soir, Carlotta avait eu la chance de trouver là M. Alexandre, qui lui avait permis de faire admettre Edmond. Aragon, Beaux quart., 1936, p.395.
2. Parrain (de qqc.).Celui qui donne un nom à quelque chose, qui est le promoteur d'une idée, d'une théorie, d'une thèse, la caution morale d'une initiative ou d'une entreprise quelconque. Tite-Live, le parrain le plus brillant de cette histoire demi-fabuleuse de Rome au berceau, a été aussi le principal auteur du doute (Sainte-Beuve, Portr. contemp., t.3, 1839, p.447).Cette thèse ne manque pas d'illustres parrains. C'est la thèse de Kant Critique du jugement et de Schiller (Arts et litt., 1935, p.62-8).
Prononc. et Orth.: [paʀ ε ̃]. La variation [a], [ɑ] est ds DG, Passy 1914. Fouché Prononc. 1959, p.85 ,,l' [ɑ] ne fait que se survivre``. Martinet-Walter 1973 [a], [ɑ] (16/1). Étymol. et Hist.1. a) a/) Début xiies. parain «celui qui tient un enfant sur les fonts baptismaux et qui ensuite veille à son éducation religieuse» (St Brendan, éd. I. Short et Br. Merrilees, 89; var. du ms. A [début xiii]: parin, v. éd. E. G. R. Waters); b/) 1690 p.anal. (Fur., s.v. parrein: les cloches qu'on baptise ont aussi des parreins et marreines); b) av. 1615 «celui qui donne un nom à un ouvrage, à une chose» (E. Pasquier, Recherches de la France, éd. 1621, p.880: Un Tribonian parrain de cette nouvelle oeconomie de Droict); 2. a) 1740 «chevalier qui présente le novice à sa réception» (Ac.); b) 1867 «celui qui présente quelqu'un dans un cercle, dans une société savante» (Baudel., Curios. esthét., p.93); c) 1866 «chacun des deux membres de l'Académie française qui accompagnent le récipiendaire» (Amiel, loc. cit.). Issu, par substitution du suff. -anus au suff. -inus, du lat. pop. *patrinus «celui qui tient un enfant sur les fonts baptismaux» (att. à partir du viiies., v. Du Cange), dér. du lat. patruus «oncle paternel». La forme par(r)in est plus répandue que par(r)ain en a. fr. (v. Gdf. Compl. et T.-L.) et la suffixation en -inus s'est maintenue dans de nombreux dial. (v. FEW t.8, p.22b) ainsi que, p.ex., en ital. padrino, esp. id., cat. padri et port. padrinho. De même que marraine* a évincé commère*, parrain a évincé compère*. Voir FEW t.8, pp.22b-23b. Fréq. abs. littér.: 524. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 578, b) 1032; xxes.: a) 1222, b) 446. Bbg. Sain. Arg. 1972 [1907], p.102.