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PARI, subst. masc.
A. −
1. Convention entre deux ou plusieurs parties soutenant des opinions différentes à propos d'une même réalité (passée, présente ou future) où les perdantes sont tenues de fournir une prestation à celle qui aura raison après vérification. Synon. gageure (vieilli).Accepter, engager, faire, gagner un pari; conditions, objet, suite d'un pari. Un bon Anglais ne plaisante jamais, quand il s'agit d'une chose aussi sérieuse qu'un pari (Verne, Tour monde, 1873, p.15).Ils s'assirent sous un grand arbre, au bord de la Loire, et ouvrirent des paris sur ce que contiendrait le bac que l'on voyait quitter l'autre bord (Boylesve, Leçon d'amour, 1902, p.156):
1. Il y a deux ans, au milieu d'un souper, j'ai parié avec un de mes amis que je mourrais avant lui. La somme engagée est très-considérable, et le pari est connu dans les trois royaumes. Et comme la mort n'a pas voulu venir à moi depuis ce temps, si je ne suis pas allé à elle dans une heure, j'aurai perdu mon pari... et je veux le gagner... Murger, Scènes vie jeun., 1851, p.10.
Tenir le pari. Accepter le pari. Celui qui gagne embrasse la patronne! −C'est cela! dirent de grosses voix amusées. Qui est-ce qui tient le pari? (R. Bazin, Blé, 1907, p.305).
2. JEUX
a) Jeu d'argent où le gain dépend de l'issue d'un autre jeu, d'une épreuve, d'une compétition sportive à propos de laquelle on a misé une certaine somme. Organiser, prendre les paris. Voilà des boxeurs à Paris: Courons vite ouvrir des paris, Et même par-devant notaire (Béranger, Chans., t.1, 1829, p.130):
2. ... aujourd'hui, seuls de tristes tripots et des officines de paris, ces paris plus nécessaires à l'âme des Anglo-Saxons que les boissons fortes à leur palais, permettent de jouer à toutes les courses, à tous les jeux de hasard... Morand, Londres, 1933, p.188.
Loc. verb. fig. Les paris sont ouverts [À propos d'une affaire dont l'issue est incertaine]. Garcin le lâche tient dans ses bras Estelle l'infanticide. Les paris sont ouverts. Garcin le lâche l'embrassera-t-il? (Sartre, Huis clos, 1944, 5, p.167).
b) En partic. [Le pari concerne une course de chevaux] Un jeune homme qui lui parlait de courses et d'un pari qu'il avait engagé sur Finette, une pouliche superbe (Huysmans, Marthe, 1876, p.106).−J'ai cent francs à mettre sur un dada, dit-il. Vous les prenez? −Oui. Qui? −Peau-de-Pou dans la troisième. −Ça ira dans les vingt contre un s'il gagne. −J'espère bien. Il allongea le billet et Monsieur Georges nota le pari sur un petit bout de papier (Queneau, Loin Rueil, 1944, p.65).
Pari à la cote. V. cote I D.
Pari mutuel. Pari organisé par un groupement officiel qui répartit le montant total des enjeux entre les différents gagnants (proportionnellement à la mise de chacun) après avoir effectué le prélèvement légal. Il est dommage que les passions du pari mutuel empêchent de s'intéresser uniquement à la course même (Alain-Fournier, Corresp.[avec Rivière], 1907, p.161).Avec amusement, les amis eussent vu le jeune homme jouer au pari mutuel; avec complaisance, courir les filles (Montherl., Bestiaires, 1926, p.389).V. aussi P.M.U. ex. de Zitrone.
Pari Mutuel Urbain (abrév. P.M.U.). Groupement officiel qui organise les paris dans des agences situées dans toutes les villes de France. Le pari tiercé (...) a insufflé une vie nouvelle à l'institution des courses en drainant aux guichets du Pari Mutuel Urbain des sommes prodigieuses (Zitrone, Courses, 1962, p.45).Pari (mutuel) jumelé*. Pari (mutuel) tiercé, quarté et p. ell., tiercé*, quarté*. Pari (mutuel) couplé et p.ell., couplé, subst. masc. ,,Le pari couplé (au P.M.U.) ou jumelé (sur l'hippodrome). Il s'agit de désigner les deux premiers d'une course`` (Zitrone, Courses, 1962, p.44).
3. P. méton. Enjeu du pari. Toucher un pari. Un dîner offert par Nathan, qui payait un pari perdu (Balzac, Splend. et mis., 1839, p.266).Or, ce petit ange-là avait par lui-même trois cent mille francs de rente, et Tomy Sternett (...) soldait tous ses paris de courses de l'année (Lorrain, Phocas, 1901, p.379).L'homme qui paie un pari et qui ne paie pas son tailleur (Alain, Propos, 1932, p.1063).
B. − Au fig.
1. Engagement à faire triompher une idée, une conception issue d'un choix dont on mesure les risques, les limites. Synon. gageure.Il y a un plan bien suivi pour rétablir (...) la disposition d'esprit étroite et soumise qui favorise le catholicisme (...). C'est un pari de certains hommes contre l'esprit humain (Constant, Journaux, 1804, p.57).On dirait qu'elle a fait le pari de me dégoûter de moi en me ressemblant (J. Bousquet, Trad. du silence, 1935, p.18):
3. C'est par le choix des points majeurs de la croissance et par le pari, qui en résulte, en faveur de la structure nouvelle de l'économie nationale, que les nations modernes ont les meilleures chances de maximer au cours d'une période déterminée la croissance de leur produit. Perroux, Écon. XXes., 1964, p.236.
Tenir le pari. Accepter un pari. «Je vous fais un pari: vous ne resterez pas un an en Italie. −Je tiens le pari», dit Nadine vivement (Beauvoir, Mandarins, 1954, p.550).
Tenir le/son pari. Exécuter ce que l'on a promis de faire. Difficile si ce n'est impossible de tenir le pari des 5 % d'inflation sur l'année. D'autant que Jacques Delors s'attend à de mauvais résultats tout au long du premier semestre (Libération, 14 mars 1984, p.12).
2. Faire le pari que. Être certain que. Je fais le pari qu'après une annonce d'une série de Daumier au Charivari, si on donne un dessin d'Albert Dürer, il n'y a pas dix personnes qui disent: «Ce n'est pas un Daumier» (Goncourt, Journal, 1864, p.10).Dans dix mille ans d'ici, je vous fais le pari que cette guerre (...) sera complètement oubliée... (Céline, Voyage, 1932, p.83).
3. PHILOS. Pari de Pascal. Argument employé par Pascal dans lequel il essaie de convaincre logiquement les non-croyants qu'en optant pour l'existence de Dieu ils ont tout à gagner et rien à perdre. C'est la règle du pari proposé par Pascal. C'est dire: qu'est-ce que vous risquez? (Barrès, Cahiers, t.2, 1899, p.157).Cette autre vie n'est qu'une hypothèse. Y adhérer, c'est risquer le pari de Pascal. Choisir, comme lui, c'est déjà croire (Bourget, Actes suivent, 1926, p.40).
Prononc. et Orth.: [paʀi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1640 (Oudin Ital.-Fr.: Scommessa, gageure, pary); 2. 1688 (Rich. t.2: Pari, s. m. Ce qu'on gage [le pari est considérable, il est de cent pistoles]). Déverbal de parier*. Fréq. abs. littér.: 484. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 363, b) 1397; xxes.: a) 480, b) 710.