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PARFUMER, verbe trans.
A. − Remplir, imprégner d'une odeur agréable.
1. Qqn parfume qqc.1(de, par, etc., qqc.2).Le linge peut être parfumé, au cours du blanchissage, à l'aide de chapelets d'iris ou de poudre d'iris (Lar. mén.1926, p.752).
[L'obj. dir. désigne l'atmosphère ambiante] On peut parfumer sa chambre [du malade], non pas avec des résines que l'on brûle (...) mais (...) avec la vapeur chaude d'une décoction de plantes vulnéraires (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p.281).
2. Qqc.2parfume qqc.1Les plantes à l'envi parfument vos cheveux, La pierre et le métal en forment les parures, Ils reçoivent du vent les plus souples aveux (Muselli, Travaux et jeux, 1914, p.17).
[L'obj. dir. désigne l'atmosphère ambiante] Mais ce n'est pas assez avoir dit de l'orange que d'avoir rappelé sa façon particulière de parfumer l'air et de réjouir son bourreau (Ponge, Parti pris, 1942, p.19):
1. Il tendait le cou, humait l'odeur qui montait de la cocotte. Il aurait fallu du thym dans la sauce. «Té, l'ail remplace tout!» s'écria Pluche. Il alla chercher le panier à salade (...). Le lapin mijotait et une bonne odeur parfumait la chambre... Dabit, Hôtel Nord, 1929, p.145.
P. métaph. L'intention pieuse allait parfumer les plus vénéneuses manigances (Bloy, Hist. désobl., 1894, p.144).
B. − Imprégner de parfum (v. ce mot B).
1. Qqn parfume qqc.1(de, par, etc., qqc.2).Parfumer son mouchoir. Ici, point de soeur qui parfume mes cendres et pleure, les cheveux épars, devant mon tombeau (Barrès, Cahiers, t.3, 1904, p.271):
2. Il prit une brosse et du savon et en quelques minutes rendit la carapace de sa tortue brillante comme un petit bouclier, imbriqué d'écailles blondes, puis il la parfuma en la frottant d'essence de lavande, l'odeur favorite de Jeannette, et enfin la reposa sur le guéridon. Miomandre, Écrit sur eau, 1908, p.32.
Empl. pronom. La journée lui parut fort longue. Il la passa en partie à se bichonner et à se parfumer (Maupass., Contes et nouv., t.1, M. Parisse, 1886, p.732).Père Ubu: (...) Avant, à huit heures du matin elle était ronde et elle se parfumait à l'eau-de-vie. Maintenant qu'elle se parfume à l'héliotrope elle ne sent pas plus mauvais. Ça m'est égal. Mais maintenant il n'y a plus que moi à être rond! (Jarry, Ubu, 1895, v, 1, p.85).Elle se parfumait, se mettait de la peinture sur les ongles, du rouge sur les lèvres (Queneau, Pierrot, 1942, p.27).
P. métaph. Des Lupeaulx faisait ménage avec tout le monde. Il restait l'ami des ministres déchus en se constituant leur intermédiaire auprès de ceux qui arrivaient, embaumant ainsi la dernière flatterie et parfumant le premier compliment (Balzac, Employés, 1837, p.33).
2. Qqc.2parfume qqc.1Le faste russe des fourrures Que parfume le vétyver (Gautier, Émaux, 1858, p.70).Sa chevelure clairsemée sentait bon la pommade, et de la brillantine parfumait sa barbe rare (Verlaine, OEuvres posth., t.1, Hist. comme ça, 1896, p.312).
C. − Donner aux mets, aux boissons, aux desserts un parfum (v. ce mot C).
1. Qqn parfume qqc.1(à, de, par qqc.2).Incorporer (aux mets, aux boissons, aux desserts) une substance aromatique agréable au goût. On parfume également ces gimblettes au zeste de citron (Gdes heures cuis. fr.,Carême,1833, p.148).Rien ne vaut l'omelette magique de la Gironde, qui se parfume au fenouil et conjure à la fois la faim et les sorts! (Devigne, Légend. de Fr., 1942, p.22).
P. ell. du compl.:
3. Les pastilles de gomme, les pastilles de réglisse et les pâtes pectorales sont des bonbons composés exclusivement de gommes naturelles, de sucre et de glucose, parfumés et colorés. Après cuisson, on parfume et on colore, puis on coule dans des moules métalliques légèrement huilés. Brunerie, Industr. alim., 1949, p.32.
2. Qqc.2parfume qqc.1Quand les truffes auront suffisamment parfumé l'intérieur de ladite volaille, venez la manger avec nous (Sand, Corresp., t.3, 1850, p.220).
Prononc. et Orth.: [paʀfyme], (il) parfume [paʀfym]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. xives. trans. «fumiger» (Moamin, Traité de fauconn. [texte écrit par un aut. ital.], éd. H. Tjerneld, IV, 13, p.242); 2. 1528 «imprégner d'un parfum» (Comptes royaux ds Gay: gands perfumez); 1532 (Rabelais, Pantagruel, éd. V. L. Saulnier, chap. 9 bis, p.73: une paire de gants, parfumez à la chandelle de noix); 1567 réfl. (Amyot, Pericles, éd. L. Clément, p.46). Mot formé à partir du lat. fumare (fumer1*) et per «à travers» et prob. empr. à une lang. du Bassin méditerranéen que l'on ne peut préciser: l'ital. perfumare, bien que n'étant att. que dep. 1640 (Oudin Ital.-Fr.) à côté de profumare (dep. 1508 d'apr. DEI), est vivant dans les dial. (v. FEW t.3, p.859b, note 10); l'a. prov. perfumar est att. dep. ca 1500 dans un texte contenant de nombreux gallicismes (Myst. de St Pons ds R. Lang. rom. t.31, p.321) mais son déverbal perfum est att. en 1397 (Pansier); le cat. perfumar est att. dep. le xives. (ds Alc.-Moll), l'esp. dep. 1490 (d'apr. Cor.-Pasc.), le port. dep. le xvies. (d'apr. Mach.). Fréq. abs. littér.: 328. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 552, b) 570; xxes.: a) 600, b) 254. Bbg. Hope 1971, pp.213-214. _Kohlm 1901, p.24. _Quem. DDL t.5.