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PARER2, verbe
A. − [Le compl. désigne un inanimé] Parer qqc.
1. Éviter quelque chose en le détournant, en y opposant quelque chose. Henri: (...) Dirige le bouclier pour qu'il pare tous les coups qu'on nous portera (Dumas père, Reine Margot, 1845, iii, 7, p.98).V. parade2ex. 1:
1. ... pour éviter d'être atteint par l'adversaire, on essayera d'arrêter ses poings avec les gants ouverts et de «bloquer» ainsi ses coups. La garde, si elle est serrée, permettra également de parer et de dévier, soit avec les avant-bras, soit avec les bras, les coups qui vous étaient destinés. R. Vuillemin, Éduc. phys., 1941, p.168.
Absol. Comme Levraut s'approchait, il lui adressa seulement un coup de pied (...). Le chien para en rompant (Renard, Lanterne sourde, 1893, p.112).
P. anal.
JEU DE PAUME. ,,Arrêter une balle de volée pour l'empêcher d'entrer dans un ouvert`` (Petiot 1982). Parer la balle (Ac. 1935).
TENNIS. Parer la balle, parer de volée. Renvoyer la balle en la frappant avant qu'elle ne touche terre. (Dict. xixeet xxes.).
ESCR. ,,Se garantir d'une attaque en détournant avec son arme le fer adverse`` (Petiot 1982). Parer une botte:
2. ... comme d'ailleurs l'élève de sir Williams perdait insensiblement son calme et sa présence d'esprit depuis que la botte avait été parée, il fut atteint en pleine poitrine et cloué contre un arbre. Ponson du Terr., Rocambole, t.3, 1859, p.530.
Absol. Parer et porter en même temps (Ac. 1798-1935). Parer de la pointe; parer en quarte. (Ds Littré, Guérin 1892, Rob.). Et puis, il m'avait appris le maniement du sabre pour m'amuser: «Parez! Pointez!» (Lorrain, Phocas, 1901, p.302).Il faut, comme à l'escrime, attaquer sans se découvrir, ou parer sans cesser de menacer l'adversaire (Foch, Princ. guerre, 1911, p.96).
2. MAR. Passer au large; éviter (un obstacle) en le doublant. Parer un cap, un écueil. Nous allons courir au sud pour parer toutes les glaces, puis à l'ouest pour longer les côtes d'Islande (H.-Ph. d'Orléans, À travers banquise, 1907, p.298).Le capitaine Jacquinot (...) fut un instant jeté sur le banc du Dauphin, de manière à voir les pâtés de coraux sous sa quille, et à craindre un moment de ne pouvoir parer ce dangereux écueil (Dumont d'Urville, Voy. Pôle Sud, t.4, 1842, p.58).
Parer un abordage. Éviter un abordage. (Ds Littré, Rob., Lexis 1975).
Parer un grain. ,,Se tenir prêt à carguer ou à amener les voiles à l'approche d'un grain`` (Lar. encyclop.).
3. Au fig. Parer un mauvais coup; parer un danger. Il faudra donc parer deux grands dangers: infection purulente par généralisation des abcès et ouverture de ces abcès (Garcin, Guide vétér., 1944, p.222):
3. ... l'habileté de la parole consiste (...) dans le talent d'esquiver, de parer adroitement avec quelques phrases ce qu'on ne veut pas entendre, et de se servir de ces mêmes armes pour tout indiquer, sans qu'on puisse jamais vous prouver que vous ayez rien dit. Staël, Allemagne, t.3, 1810, p.58.
B. − [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers.] Parer qqn de/contre qqc.Défendre quelqu'un d'une attaque; garantir quelq'un contre un inconvénient, une incommodité. (Dict. xixeet xxes.). Porter un manteau pour se parer de la pluie (Ac. 1798-1878).
C. − [Ds un cont. abstr.] Parer à qqc.Prévoir ce qui va arriver et s'en protéger, s'en garantir; agir de manière à éviter ce qui peut arriver de fâcheux; éviter les inconvénients de quelque chose. Parer au danger, à un inconvénient. C'est moi, c'est votre notaire qui doit parer à vos besoins de tous les jours (Becque, Corbeaux, 1882, iii, 4, p.172).L'agent chargé du relevé et de l'entretien du compteur doit faire chaque mois, le plein d'eau. Pour parer à l'évaporation, on a d'ailleurs imaginé des artifices (Quéret, Industr. gaz, 1923, p.227).
Parer au plus pressé. S'occuper des choses les plus urgentes. Je suis toujours sur le qui-vive, ne connaissant pas mes appareils, redoutant une surprise, il faut parer au plus pressé, prévoir l'incident qui peut surgir (Peisson, Parti Liverpool, 1932, p.76).Pour le reste, l'on pare au plus pressé, et peu importent, après tout, les moyens (Paulhan, Fleurs Tarbes, 1941, p.129).
Parer à toute éventualité. Se prémunir contre tout aléa. Il se mit à la recherche d'une chambre déserte afin de changer de faux-col. Il en avait deux dans sa poche pour parer à toute éventualité (Miomandre, Écrit sur l'eau, 1908, p.60).On refusera donc toute espèce d'indulgence à des hommes d'État qui se sont exposés à une telle éventualité sans y parer et même sans y penser (Maurras, Kiel et Tanger, 1914, p.230).
Ne savoir parer à tout. Ne pas pouvoir tout prévoir et y remédier à l'avance. Les installations mécaniques ne sauraient parer à tout ni surtout corriger une disposition défectueuse des services (Civilis. écr., 1939, p.50-11).
Prononc. et Orth.: [paʀe], (il) pare [pa:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Réfl. 1. ca 1470 se parer de «se justifier de» (G. Chastellain, Chron. ds OEuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t.3, 340), seulement ds Chastellain; 2. 1543 «se protéger au moyen de» (N. Herberay des Essars, Amadis [trad. de l'esp.], IV, 33 ds Hug.: il [Amadis] se para de son escu); 3. 1578 «se protéger contre» (R. Belleau, Petites Inventions, A sa maistresse ds OEuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t.1, p.117). B. Trans. dir. 1. ca 1470 parer (qqn) «(le) justifier» (G. Chastellain, Chron. ds OEuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t.5, p.457), attest. isolée; 2. 1588 parer un coup «l'éviter» ici au fig. (Montaigne, Essais, L. III, chap. 10, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, t.2, p.1015); 3. 1604 parer (qqn) de (qqc.) «l'en protéger» (Montchrestien, La Cartaginoise, II, p.126 ds Hug.); 4. 1641 mar. parer la tempête ici au fig. (Corneille, Pompée, I, 1 ds OEuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t.4, p.31). C. Trans. indir. 1540 parer aux coups (N. Herberay des Essars, Le Premier Livre d'Amadis de Gaule [trad. de l'esp.], éd. H. Vaganay, p.322). D. Intrans. a) 1578 «éviter (une attaque) en se déplaçant rapidement» (R. Belleau, Odes d'Anacréon ds OEuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t.1, p.16); b) 1690 escr. (Fur.). Empr., malgré la légère différence des dates, à l'ital. parare, att. au sens de «se défendre (contre les coups)» dep. début xvies. (L'Arioste ds Tomm.-Bell.), d'abord «préparer, orner, etc.», de même orig. que parer1* (v. entre autres Bl.-W.1-5, EWFS1-2et Hope, p.213), plutôt qu'à l'a. prov. parar qui ne semble att. dans ce sens qu'une seule fois (Blandin de Cornouailles ds Romania t.2, p.188); Wartburg (FEW t.7, p.638a, note 82) appuie cette dernière hyp. sur le fait que l'infl. de l'ital. sur le fr. n'était pas encore très importante à la fin du xves., mais c'est un argument insuffisant: les rapports entre les deux pays s'intensifient dès le milieu de ce siècle.
STAT.Parer1 et 2. Fréq. abs. littér.: 1071. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1818, b) 1364; xxes.: a) 1413, b) 1420.