Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
PARENTÉ, subst. fém.
A. − Rapport entre individus établi par la naissance; consanguinité. Proche parenté; parenté par le sang; lien de parenté. Un fort grand seigneur de Bourgogne, le sire de Neufchâtel, écrivit même à Messire Juvénal, dont il avait été grand ami et avec qui il avait quelque parenté (Barante, Hist. ducs Bourg., t.4, 1821-24, p.145):
1. ... savez-vous, Monsieur, comment est mort le parrain? (Chez nous, lorsque l'on a des très vieux à la maison, de parenté vague, on leur donne ce nom de parrain, par respect et aussi par tendre pitié). Pesquidoux, Livre raison, 1932, p.239.
1. Lien unissant des personnes qui descendent les unes des autres. Synon. filiation.Parenté naturelle; parenté en ligne directe. La famille moderne, principalement réduite à la parenté directe du couple fondamental (Comte, Philos. posit., t.4, 1839-42, p.451).
P. ext. Parenté adoptive. Parenté légale établie par l'adoption. La parenté à laquelle donne lieu l'adoption ne s'étend pas au delà de l'adoptant et de l'adopté (Durkheim, Divis. trav., 1893, p.187).
2. Lien unissant des personnes qui descendent d'un ancêtre commun. Parenté collatérale, éloignée, proche. René, duc de Bar, avait donc des parentés, des amitiés, des intérêts tout à la fois dans le parti d'Angleterre et Bourgogne et dans le parti de France (A. France, J. d'Arc, t.1, 1908, p.107).Restaient des cousins et cousines de noms variés et le chef était le cousin Jules. La parenté devenait trop lointaine pour que MmeMéridier pût être hébergée comme autrefois. Elle proposa de payer (Malègue, Augustin, t.1, 1933, p.193):
2. À Alphonse succède Saint Ferdinand, contemporain et cousin-germain de Saint Louis, et qui ne dérogea point à cette illustre parenté, puisque comme Louis il réunit toutes les gloires du guerrier chrétien à toutes les vertus du saint... Montalembert, Ste Élisabeth, 1836, p.XXXV.
Degré de parenté. L'acte de décès contiendra (...) les prénoms, noms, âge, professions et domiciles des déclarans; et, s'ils sont parens, leur degré de parenté (Code civil, 1804, art.79, p.17).
Degré de parenté en ligne directe. Nombre de générations séparant l'auteur de son descendant. Degré de parenté en ligne collatérale. Nombre de générations séparant un collatéral d'un autre en remontant les générations depuis l'un d'eux jusqu'à l'ancêtre commun et en les redescendant jusqu'à l'autre collatéral. V. collatéral ex. 3.
Parenté à la mode de Bretagne. V. mode1.
3. P. ext. Rapport entre individus établi par un lien d'alliance. Parenté artificielle, par alliance. La consanguinité n'a nullement l'efficacité extraordinaire qu'on lui attribue. La preuve en est que, dans une multitude de sociétés, les non-consanguins se trouvent en nombre au sein de la famille: la parenté dite artificielle se contracte alors avec une très grande facilité, et elle a tous les effets de la parenté naturelle (Durkheim,Divis. trav.,1902,p.XVII):
3. ... il est probable que si quelque mariage ancien avait noué une parenté entre sa famille et celle de Balzac, il eût ressenti (non moins que Balzac d'ailleurs) une satisfaction dont il n'eût pu cependant s'empêcher de se targuer... Proust, Sodome, 1922, p.1053.
4. P. méton., région. et pop. Ensemble des parents d'une même personne. Synon. famille, lignage.Il s'enferma pour aider Gaspard à finir la caisse de la pauvre morte, tandis que les hommes de la parenté allaient creuser la fosse et sonner les cloches (Pourrat, Gaspard, 1922, p.107).Il avait songé, en revenant au logis, (...) qu'il aimerait montrer Florentine à la parenté Laplante (Roy, Bonheur occas., 1945, p.212).
5. SOCIOL., ETHNOL.
a) Système de parenté ou parenté classificatrice. Système dans lequel un même terme désigne non pas un seul individu mais toute une classe de parents (d'apr. La Sociol., Paris, CEPL, 1970, p.330).
b) Parenté à/de plaisanterie. ,,Parenté plus ou moins mythique entre groupes ethniques qui, à un moment donné de leur histoire, auraient vécu en étroite association; lien qui autorise les membres de ces ethnies à se plaisanter sans ménagements, sans que cela porte à conséquence`` (Invent. Particul. Lex. Fr. Afr. n. 1983, p.357). Il y eut entre Le Goubé et le Bella un pacte de sang. Il s'établit entre les deux hommes une alliance qui est, de nos jours encore, une parenté de plaisanterie entre les Goubé et les Bella (B. Hama,Histoire traditionnelle d'un peuple,1976,ds Invent. Particul. Lex. Fr. Afr. n. 1983, p.357).
B. − P. anal. Caractères communs à des êtres vivants appartenant à la même espèce.
1. [Groupes humains] Les problèmes de la parenté raciale sont purement zoologiques. Donc en étudiant la race, on ne doit tenir compte que des caractères physiques externes et internes et à quelque degré de certains caractères physiologiques (Haddon, Races hum., trad. par A. Van Gennep, 1930, p.1).
2. [Familles du règne animal ou végétal] La parenté entre les batraciens et les poissons en général est pourtant nettement établie (E. Perrier, Zool., t.3, 1925, p.2781):
4. La flore du Crétacé inférieur. −(...) 1. D'une part elle marque la régression des formes qui dominaient à la période précédente (...). 2. D'autre part les Angiospermes sont apparus. (...) Les formes les plus anciennes ne permettent pas l'établissement d'une parenté indiscutable avec les espèces actuelles... Plantefol, Bot. et biol. végét., t.2, 1931, p.621.
C. − Au fig.
1. Similitude de conception, de comportement, entre personnes. Parenté spirituelle, intellectuelle; parenté d'idées, de vues. Il y a donc des parentés d'âme indépendantes de toute consanguinité (Bloy, Journal, 1899, p.354).Victor Hugo s'imaginait (...) qu'il y avait entre le créateur de Gargantua et celui de Quasimodo une parenté, une ressemblance (A. France, Rabelais, 1909, p.245).
2. Éléments, traits communs entre deux choses que l'on compare.
a) Propriétés communes à des corps. On a pu en conclure que le radium avait une parenté étroite avec le baryum (MmeP. Curie, Isotopie, 1924, p.20).
b) LING. ,,La parenté linguistique doit être soigneusement distinguée de la parenté physiologique, du fait que, d'une langue dite langue-mère à une autre dite langue-fille, ainsi du latin au français, il y a passage insensible et changement d'état, non filiation et génération`` (Mar. Lex. 1951). L'observation scientifique de ces analogies permet d'affirmer dans certains cas que deux ou plusieurs idiomes sont unis par un lien de parenté, c'est-à-dire qu'ils ont une origine commune. Un groupe de langues ainsi rapprochées s'appelle une famille (Sauss.1916, p.262).De tous les travaux du néo-latinisme il n'était permis de conclure qu'à la parenté et non pas à la filiation des langues dites néo-latines (Fulcanelli, Demeures philosophales, t.2, 1929, p.111).
c) MUS. Analogie existant entre des sons isolés, des intervalles, des accords, des tonalités, des timbres ainsi que des rythmes, des mélodies, des formes et fondée en général sur une caractéristique quantitative, donc mesurable, d'une part, et une caractéristique qualitative qui est du domaine psychologique, d'autre part (d'apr. Mus. 1976, p.758). Ce principe constitutif [en vertu duquel est formée la gamme] se nomme tonalité. Il réside dans les affinités qui résultent de la parenté des sons (Savard, Mus. et méth. transpos., 1886, p.97):
5. ... principe de l'affinité (ou parenté) des sons, que Helmholtz a énoncé ainsi: deux sons présentent d'autant plus de parenté qu'ils ont plus d'harmoniques communs, et que ces sons communs sont plus intenses. Arts et litt., 1935, p.34-8.
3. Ressemblance plus ou moins vague; rapport plus ou moins éloigné entre deux choses. Air de parenté. Qui ne connaît, d'ailleurs, la parenté étroite des chansons populaires et de la plus grande musique qui leur emprunte ses thèmes et ses rythmes à chaque instant? (Faure, Espr. formes, 1927, p.136).On remarquera la parenté qui existe entre le visage de la Joconde et certaines sculptures égyptiennes (Gilles de La Tourette, L. de Vinci, 1932, p.114).
Prononc. et Orth.: [paʀ ɑ ̃te]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. Ca 1050 subst. masc. «lignage» parentet (Alexis, éd. Chr. Storey, 41); 1463 subst. fém. (G. Chastellain, Chroniques, éd. Kervyn de Lettenhove, III, 105, 11); 2. 1530 «consanguinité, lien du sang» (Palsgr., p.236, s.v. kynred or an ofspring); 3. 1690 dr. «lien juridique unissant des personnes» (Fur.); 4. 1773 fig. «ressemblance entre plusieurs personnes» (Mercier, Du Théâtre, p.205); 5. 1826 parenté des langues (trad. du titre Weinhart, Parenté des Langues, Landshut, 1821 cité ds Balbi, Introd. à l'Atlas Ethnographique, p.68). Du lat. pop. *parentatus «parenté», dér. de parens, parentis «père ou mère». Fréq. abs. littér.: 676. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 573, b) 1198; xxes.: a) 1038, b) 1118. Bbg. Invent. Particul. Lex. Fr. Afr. n., 1983, p.357. _Lévi-Strauss (Cl.). Les Struct. élém. de la parenté. Paris, 1949, passim.