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PAPILLOTE, subst. fém.
A. − HIST. DU COST. Paillette d'or ou d'argent brodée sur une étoffe, un vêtement. (Dict. xixeet xxes.). Synon. paillon.
B. −
1. Vieilli. Petit morceau de papier tortillé en son milieu. Synon. papillon.Papillotes d'une queue de cerf-volant. (Ds Logos).
a) Petit morceau de papier ou feuille très mince d'autre matière tortillé(e) ou roulé(e), servant à rouler une mèche de cheveux pour la fixer en boucle ou pour la friser. Papier (brouillard) à papillotes; mettre ses papillotes; fer à papillotes. Gisette (...) ôte ses papillotes et se coiffe, en longues anglaises, qui tombent de petits frisons coquins sur le front (Goncourt,Journal, 1860, p.717):
1. Pour les (...) enfants (...) même (...) ceux dont les cheveux frisaient du bout, (...) on mettait des papillotes. On roulait en anneau la mèche de cheveux que l'on entortillait ensuite dans un papier très léger, assorti à la couleur des cheveux, et qui s'appelait du papier brouillard. Gyp,Souv. pte fille, 1927, p.71.
Vieilli, fam. Être en papillotes; mettre ses cheveux en papillotes. Avoir, mettre des papillotes sur la tête. Il m'arrive souvent de rester en papillotes quand les enfants ont été méchants. Ma toilette dépend de leur humeur (Balzac,Mém. jeunes mariées, 1842, p.332).Le matin, encore en papillotes, elle arrosait ses fleurs elle-même (Flaub.,1reÉduc. sent., 1845, p.27).
b) P. méton. Mèche ainsi frisée, boucle mince en accroche-coeur. Synon. anglaise, bouclette, frison, frisette.Une vingtaine de jeunes gens, (...) en chapeau rond, avec de longues papillotes tombant sur leur visage (Tharaud,An prochain, 1924, p.178).V. aimé ex. 70:
2. Elle était nu-tête, de longues papillotes à l'anglaise, d'un blond cendré, tombaient avec une grâce exquise sur ses épaules décolletées... Flaub.,1reÉduc. sent., 1845, p.74.
En papillote. En forme de tortillon. [Un insecte] se roule en papillote, et se maintient dans cette situation, en fixant ses deux godets supérieurs sur la partie postérieure et supérieure de son corps (Voy. La Pérouse, t.4, 1797, p.63).P. anal. Ces jolies phrases tortillées en papillotes (A. Daudet,Rois en exil, 1879, p.292).
2. CONFISERIE
a) Papier d'emballage fantaisie, tortillé ou frangé aux bouts, enveloppant certains bonbons ou certaines douceurs. Bonbon enveloppé dans sa papillote:
3. L'on peut se fier à lui pour les coups d'escopette visés et savourés cinquante ans d'avance. La balle arrivera même tout enveloppée, comme les berlingots, de papillottes [sic] bleues et roses où seront tracées des maximes morales. Romains,Hommes bonne vol., 1939, p.9.
En partic. Enveloppe d'une surprise. Il y eut un partage des «surprises». Les enfants, en quittant la table, emportaient chacun une des grandes papillotes dorées, dont ils se hâtaient de déchirer l'enveloppe; et ils sortaient de là des joujoux, des coiffures grotesques en papier mince, des oiseaux et des papillons (Zola,Page amour, 1878, p.898).
b) P. méton. Variété de bonbon (fondant ou chocolaté) ainsi enveloppé, et dont le papier d'emballage, présentant un rébus ou une devinette, contient parfois un pétard. Une livre de papillotes (Ac.). Papillote détonante (Ac. Gastr. 1962). Un peu de fulminate, un peu de fin gravier ou de sable, le tout enveloppé dans un papier à papillotes (Gide,Si le grain, 1924, p.421):
4. la comtesse: −Elle nous donnait en guise d'étrennes, à chacun, une papillote de chocolat... Elle en avait un tas dans une coupe de Chine... Hermant,M. de Courpière, 1907, I, 5, p.6.
3. CUISINE
a) Papier (beurré, huilé, sulfurisé ou d'aluminium) dont on enveloppe certains légumes, poissons, viandes à griller au four ou à cuire, à l'étouffée; p.méton., mets ainsi préparé. Cailles, rougets en papillotes; papillotes de veau. P. ext. Façon de présenter ces mets dans leur emballage. Les ailes de perdrix furent servies en papillote (Brillat-Sav.,Physiol. goût, 1825, p. 86).Voulez-vous un gigot d'agneau ou un foie gras frais ou en papillotte? (Rustica, 2-8 sept. 1981, no 610, p. 28).
b) Papier d'ornement façonné et dentelé dont on entoure le manche d'un gigot ou d'une côtelette pour les présenter, les servir à table (d'apr. Davau-Cohen 1972 et Chaud. 1970). Rangez les navets autour, mettez une papillote au manche du gigot (Gdes heures cuis. fr., J. Gouffé, 1877, p. 184):
5. ... nous n'épuisâmes pas les cahiers vergés (...). Ma mère s'y employait pourtant (...): «Comment, il y en a encore? Il m'en faut pour les côtelettes en papillotes (...)» Colette,Sido, 1929, p. 123.
C. − Loc. verb. au fig., fam.
1. Cela n'est bon qu'à faire des papillotes, tu peux en faire des papillotes. Cet écrit, ce texte est bon à jeter, n'a aucune valeur. Malvina dévorait ces turlupinades, tandis qu'elle se faisait des papillotes de mes Fleurs du Sahara (Reybaud,J. Paturot, 1842, p. 9):
6. Julien toucha le cahier qu'Henri avait posé sur le comptoir: «Qu'est-ce que c'est que ça? Des documents secrets? −Un roman de jeune homme. −Dis à ton jeune homme d'en faire des papillotes pour sa petite soeur; qu'il se mette bibliothécaire, comme moi, (...) c'est plus sain (...)» Beauvoir,Mandarins, 1954, p. 158.
2. Avoir les yeux en papillotes. Avoir les yeux mal ouverts, gonflés de sommeil. On dort sur un lit de camp, on marche au tambour, on croise la baïonnette contre les caniches réfractaires, (...) on sort de là les yeux en papillotte [sic] et le pantalon crotté (Reybaud,J. Paturot, 1842, p. 160).
D. − Arg., au plur. ,,Billets de banques`` (France 1907) ,,dans lesquels les gens aussi riches que galants enveloppent les dragées qu'ils offrent aux petites dames`` (Delvau 1866, p. 282).
Prononc. et Orth.: [pij t]. Att. ds Ac. dep. 1694. -otte (supra Romains, loc. cit., Rustica, loc. cit. et Reybaud, op. cit., p. 160). Étymol. et Hist. 1. 1408 papillotte «paillettes d'or ou d'argent» (Graves, Deux inventaires de la Maison d'Orléans, p. 103 ds IGLF); 2. 1617 «petit morceau de papier dont on enveloppe les cheveux divisés en mèches pour les friser» (Doc. ds Sources du droit du canton de Genève, 3, 606 d'apr. FEW t. 7, p. 578a); 3. a) 1735 côtelettes de veau en papillotes (Le Cuisinier moderne, II, p. 90 ds Quem. DDL t. 6); b) 1803 dragée en papillote (Boiste); 4. 1771 servir à faire des papillotes «ne rien valoir» (Du Deffand, Lettres écrites à Horace Walpole, 7 mars, éd. 1824, Paris, t. 2, p. 157). Issu, par substitution de suff., de papillon*; les paillettes étant comparées aux ailes chatoyantes des papillons (cf. FEW t. 7, p. 581a). Fréq. abs. littér.: 100. Bbg. Greimas Mode 1948, p. 63. _ Quem. DDL t. 16.