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PAILLARD, -ARDE, adj.
A. − Fam. [En parlant d'une pers.] Qui aime les plaisirs de la chair et la joyeuse vie. Synon. débauché, grivois, libertin, viveur et fam. bambocheur, cochon, fêtard; anton. austère, prude, vertueu..Le gros tempérament et l'esprit foncièrement paillard −pardon du mot −de cet auteur [Zola] (Verlaine, OEuvres posth., t.2, Voy. Fr., 1896, p.111).C'était un fort homme, peu respectueux des prêtres, et, s'il ne faut rien cacher, joliment paillard (Bernanos, M. Ouine, 1943, p.1378).
Empl. subst. Il menait une vie de moins en moins régulière, passant au dehors la plus grande partie de ses nuits, hantant des maisons publiques. −C'est un vieux paillard, un vieux coureur, disait Maria, la bonne (Arland, Ordre, 1929, p.356).
B. − Qui a un caractère grivois. Synon. gaulois.Geste, regard, rire paillard; chanson, histoire paillarde. Si on pouvait ouvrir les esprits (...) on trouverait (...) des images paillardes dans celle [la tête] d'un débauché (Maupass., Sur l'eau, 1888, p.255).Broudier eut un rire gras comme s'il découvrait aux paroles de Bénin quelque sens paillard (Romains, Copains, 1913, p.130).
Empl. subst. fém. Récit ou chanson de caractère grivois. Chanter, raconter des paillardes.
REM.
Paillardement, adv.,rare. De manière paillarde. Bardolotti (...) riait, et applaudissait, et bousculait paillardement Dorino, lorsque Cave, tenant Assunta renversée dans ses bras, s'écrasait le museau contre elle (Gide, Caves, 1914, p.801).
Prononc. et Orth.: [paja:ʀ], fém. [-aʀd]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. [1073 lat. médiév. Paliardus anthropon. (Cartul. de Marmoutier d'apr. M. Bambeck ds Mél. Wartburg (W. von) 1968, t.2, p.230); 1160 Paillardus id. (Cartul. de l'abbaye de Noyers, ibid.)] A. 1. Ca 1223 subst. masc. povres cokins paillars «vaurien, fripon» (Gautier de Coinci, Miracles, éd. V. F. Koenig, 1 Mir 32, 192); fin xiiies. «vagabond» (Jakemes, Chastelain de Couci, éd. J. E. Matzke et M. Delbouille, 3964); 2. ca 1380 adj. en parlant d'une personne (Jean des Prés, Geste de Liège, 2436 Scheler, Gloss. philol. ds Gdf.); 1459 (Arch. JJ 190, fol. 13, ibid.); 1532 paillarde vie (Rabelais, Pantagruel, éd. V. L. Saulnier, XX, 124). B. 1. 1266 subst. fém. «femme débauchée» (Vers de la mort, 55, 8 ds T.-L.); 1530 subst. masc. (Palsgr., p.659a); 2. début xves. adj. fém. «(d'une personne) dévergondée, débauchée» (Quinze joies de mariage, éd. J. Rychner, 7, 242); 1643 paillard désir (Saint-Amant, La Rome ridicule, 223 ds OEuvres, éd. J. Lagny, t.3, p.18); Rich. 1680 note: ,,paillarder, paillard, paillarde et paillardise ne se disent que dans le burlesque et dans le satirique le plus bas``. Dér. de paille* (le paillard étant proprement le gueux couchant sur la paille); suff. -ard*. Fréq. abs. littér.: 64.
DÉR.
Paillarder, verbe intrans.,vieilli. Mener une vie de paillard. −Il faut satisfaire sa fantaisie. −Je la satisferai! −Jouer, dépenser, paillarder, mentir, être insouciant, paresseux, charlatan (Borel, Champavert, 1833, p.186). [pajaʀde], (il) paillarde [-aʀd]. Att. ds Ac. dep. 1694. 1resattest. 1461 intrans. «agir en paillard, se débaucher» (Villon, Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 1619), 1606 réfl. se paillarder a «se donner du mal pour» (Béroalde de Verville, Moyen de parvenir, p.71 ds Gdf.), 1690 id. «fainéanter» (Fur.); de paillard, dés. -er.
BBG.Chautard Vie étrange Arg. 1931, p.210.