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PÂLEUR, subst. fém.
A. − Aspect (de la peau, du teint, etc.) caractérisé par l'absence de couleur ou par une coloration très faible. Anton. rougeur.Je suis frappé de la pâleur de son visage, de la blancheur un peu exsangue de ses mains (Goncourt,Journal,1889, p.1050).La pâleur du teint faisait ressortir l'éclat des yeux qui possédaient cette expression à demi-endormie et profondément voluptueuse, où certaines Italiennes surpassent les Orientales (Maurois,Ariel,1923, p.268):
1. Darwin a remarquablement décrit les symptômes physiologiques de la fureur. «Les battements du coeur s'accélèrent; la face rougit ou prend une pâleur cadavérique; la respiration est laborieuse; la poitrine se soulève; les narines frémissantes se dilatent. Souvent le corps entier tremble (...)». Bergson,Essai donn. imm.,1889, p.34.
SYNT. Pâleur de la face, du front, des mains; une extrême pâleur; pâleur blême, blafarde, livide; pâleur malsaine, maladive, anémique; une pâleur mortelle; une pâleur de mort.
[Suivi d'un compl. désignant la cause de la pâleur] La pâleur de la souffrance. Les teintes vertes de la souffrance corporelle faisaient place aux tons entièrement blancs, à la pâleur mate et froide de la mort prochaine (Balzac,Lys,1836, p.306).Je fus frappé de sa pâleur, une pâleur presque ostentatoire, qui n'était pas celle de la fatigue ou de la maladie (Gracq,Syrtes,1951, p.262):
2. ... jamais ils [les peintres et les sculpteurs] ne représentent ceux qui font abstinence par choix ou par devoir, comme les avares et les anachorètes, sans leur donner la pâleur de la maladie, la maigreur de la misère et les rides de la décrépitude. Brillat-Sav.,Physiol. goût,1825, p.146.
B. − Faible éclat, faible intensité (d'une lumière, d'une couleur); couleur pâle (d'un objet). La pâleur de l'aube, du soleil, de la lune, du ciel. À travers les fenêtres dont les volets n'étaient pas fermés, le crépuscule mêlait sa pâleur à celle des bougies: la monarchie s'éteignait entre ces deux lueurs expirantes (Chateaubr.,Mém.,t.4, 1848, p.238).Les collines se couvraient d'ombres, les bois étaient couleur de bronze, les champs avaient la pâleur exquise des blés nouveaux (...). On eût dit un tapis de velours de trois couleurs et d'épaisseur inégale (Fromentin,Été Sahara,1857, p.16).Leurs couleurs chatoyantes [de ces poissons], leurs nuances comprises dans la gamme du rouge depuis la pâleur du rose jusqu'à l'éclat du rubis (Verne,Vingt mille lieues,t.2, 1870, p.68):
3. ... la pâleur de ses nuits [de Léningrad] si blanches qu'on peut lire à cette perfide lumière qui n'a pas de source... une ville de somnambules, où la pâleur du jour et de la nuit se confondent, vous confondent... Triolet,Prem. accroc,1945, p.332.
P. méton. Zone, lueur pâle. Il y avait sur la Durande une sorte d'obscurité blanche. On naviguait dans de la pâleur diffuse. On ne voyait plus le ciel et on ne voyait plus la mer (Hugo,Travaill. mer.,1866, p.202).Le mari s'éveilla dès les premières pâleurs du jour (Maupass.,Contes et nouv.,t.1, Vieux, 1882, p.135).Le ciel leur apparut; de vagues pâleurs, entre des abîmes plus sombres, modelaient les nuées par masses formidables (Genevoix,Raboliot,1925, p.249).
C. − Au fig. Manque de force, d'originalité (dans le style, l'expression). Il faut avouer que la pâleur de ses dernières productions [de Casimir Delavigne] n'en justifie que trop le peu de succès (Sainte-Beuve,Portr. contemp.,t.5, 1846-69[1827], p.470).Les épîtres authentiques [de Paul] n'ont jamais été interpolées. Le style de l'apôtre est si individuel (...) que toute addition se détacherait sur le fond du texte par sa pâleur (Renan,St Paul,1869, p.lxii).
P. méton. Expression, passage (d'une oeuvre) pâle, faible. Dans Campistron les défauts par défaillance, les pâleurs de Racine, que celui-ci avec grand soin nous dérobait (Sainte-Beuve,Port-royal,t.1, 1840, p.250).
Prononc. et Orth.: [pɑloe:ʀ]. Ac. 1694 et 1718: pasleur; dep. 1740: pâleur. Étymol. et Hist. 1. 1remoitié du xiies. pallor d'or «couleur jaune (de l'or)» (Psautier Oxford, 67, 14 ds T.-L. [lat.: in pallore auri]); 2. ca 1200 «couleur, aspect d'une personne qui a le teint pâle» (Dialogues Grégoire, 252, 19, ibid.); 3. 1794 de choses (Chénier, Élégies, p.124); 4. 1869 «manque d'éclat, d'originalité» (Renan, loc. cit.). Dér. de pâle*, d'apr. le lat. pallor «pâleur, couleur jaune pâle», d'où «couleur pâle, blême du visage» (voir J. André, Ét. sur les termes de couleur dans la lang. lat., pp.139-147). Fréq. abs. littér.: 1108. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1629, b) 2572; xxes.: a) 1731, b) 901.