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OUTRANCE, subst. fém.
A. − Caractère de ce qui est outré (dans les paroles, le comportement). Synon. démesure, exagération.L'outrance du langage. Dans cette puissante serre chaude parisienne, les vertus et les vices, de même que les talents, se développent avec une sorte d'outrance (Feuillet,Paris., 1881, pp.1-2).Mon cher ami, lui expliquai-je, l'outrance seule du fait dont tu parles est un indice certain de son invraisemblance (Courteline,Ronds-de-cuir, Homme qui boit, 1890, p.222).
B. − Action, chose excessive, exagérée. Synon. excès.On crut l'empêcher de parler au procès Zola. Il parla (...). Ni faiblesses ni outrances en ses paroles (A. France,Bergeret, 1901, p.195).La sculpture-moulage nous rend chères les outrances expressives de Rodin (Hourticq,Hist. art, Fr., 1914, p.440).Par ses outrances comme par ses reculs, il [le surréalisme] a donné sa dernière et somptueuse expression à une théorie pratique de la révolte irrationnelle (Camus,Homme rév., 1951, p.107).
C. − Loc. À outrance
1. [Détermine un verbe] Jusqu'à l'excès, avec exagération. Synon. à mort, jusqu'à la gauche (fam.).Vous avez affaire à de mauvaises gens qui ne transigeront point, ils veulent poursuivre à outrance pour avoir la ferme des Bordières, lui dit l'avoué (Balzac,U. Mirouët, 1841, p.192).
Vieilli. À toute outrance. Jusqu'à l'extrême. [Lui] qui proposait de transiger à l'amiable, s'avise de nous envoyer une citation et veut plaider à toute outrance contre moi (Picard,Théâtre, t.4, M. Musard, 1804, p.221).Je viens de voir un auditoire de Marseillais et de Marseillaises en colère. On venait de siffler à toute outrance un acteur, horriblement laid et vieux, qui veut jouer le gamin; l'orage avait duré vingt minutes (Stendhal,Mém. touriste, t.3, 1838, p.233).
2. [Détermine un subst. ou un adj.]
a) (À caractère) excessif. Il n'en revenait pas qu'elle fût si forte, et, dans un de ces vifs retours qui sont l'attrait de ces caractères à outrance, il prenait à deux mains cette tête raisonneuse (A. Daudet,N. Roumestan, 1881, p.54).
b) Avec exagération. Durant la première partie de la nuit on avait joué, comme on jouait en ce temps-là, lorsque peu de gens étaient riches, mais l'étaient à outrance (Feuillet,Onesta, 1848, p.286).Ce Borrow a fait un livre très amusant intitulé Bible in Spain. C'est dommage qu'il mente comme un arracheur de dents et qu'il soit protestant à outrance (Mérimée,Lettres ctessede Montijo, 1845, p.135).
c) [En parlant d'un combat, d'une lutte] D'une opiniâtreté sans répit jusqu'à l'élimination de l'adversaire. Prenons à témoin tous ceux ici présents, que nous te défions au combat à outrance (...), soit à l'épée seule, soit à la dague et au poignard (Dumas père, Henri III, 1829, II, 4, p.155).Je préfère les combats à mort à ceux où l'on se contente de harceler les taureaux (...) il y a la même différence qu'entre les combats à outrance et les tournois à lances mornées (Mérimée,Mosaïque, 1833, p.253).
Prononc. et Orth.: [utʀ ɑ ̃:s]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Loc. adv. a) 1220 mener a outrance «mettre hors combat, vaincre» (Mort Artu, éd. J. Frappier, § 152, 5); ca 1280 metre a outrance (Girart d'Amiens, Escanor, 15530 ds T.-L.); fin du xives. combatre a outrance (Eustache Deschamps, OEuvres, III, 101, 48 ds T.-L.); b) 1458 a outrance «fortement» (Arnoul Greban, Mystère de la Passion, éd. O. Jodogne, 951: le sang de ton frère a oultrance Crye a moy pour avoir vengeance); 2. 1543 [éd.] oultrance «chose outrée, excès» (Marot, Epître du Coq à l'âne, p.31). Dér. de outrer*; suff. -ance*. Fréq. abs. littér.: 293. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 214, b) 643; xxes.: a) 438, b) 455. Bbg. Quem. DDL t.15.