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OSTENTATION, subst. fém.
A. − Anton. de discrétion.
1. Attitude, caractère de celui qui cherche à tout prix à attirer l'attention sur lui-même, sur un trait de sa personne, sur sa situation sociale avantageuse. Euripide est un poète tout à fait moderne (...), tout entier à l'idée de faire effet; passant dans ce but d'une opinion à une autre, dévot fanatique, puis impie avec ostentation (Constant,Journaux, 1804, p.78).Le vrai reproche que méritait Caton (...) c'était l'ostentation cynique avec laquelle il aimait à braver, dans les choses indifférentes, le peuple au milieu duquel il vivait (Michelet,Hist romaine, t.2, 1831, p.221).V. affectation ex. 22:
1. Chrétien et surnaturaliste, Gracian (...) oppose volontiers l'homme «substantiel» à l'«homme d'ostentation». Il dit qu'il faut préférer le solide de la substance au vide de l'ostentation, la vraie royauté à la vanité, le réel au luxe des cérémonies. Jankél.,Je-ne-sais-quoi, 1957, p.4.
SYNT. Ostentation de mauvais aloi; magnifique, vaine ostentation; ostentation juvénile, puérile; ostentation d'ivrogne; mettre de l'ostentation à; admirer qqn avec ostentation; porter une toilette, un bijou avec, sans ostentation; être généreux par ostentation; accomplir un acte d'ostentation stoïque; voir de l'ostentation dans la piété de qqn.
P. méton., au sing. ou au plur., vieilli. Manifestation de cette attitude. On lui avait appris comment on dépense l'or en plaisirs frivoles, en ostentation stupide (Sand,Lélia, 1839, p.359):
2. Scholl est décidément amant déclaré; et à le voir (...), descendant, dans la montre de sa joie, aux plus petites ficelles et aux plus misérables ostentations de commis-voyageur montrant à un conducteur de diligence un portrait de femme (...) je songe combien les petites âmes, les âmes du peuple, supportent mal la bonne fortune et combien le succès les fait ridicules. Goncourt,Journal, 1858, p.472.
2. Caractère de ce qui est destiné à être remarqué, de ce qui est trop voyant. La sculpture éginétique ne serait pas éloignée de la perfection, s'il ne lui restait encore de la dureté dans l'accentuation des plans, (...) de l'ostentation dans le rendu des muscles et du convenu dans les mouvements (Ch. Blanc, Gramm. arts dessin, 1876, p.444).Elles habitent de charmantes petites maisons du dix-huitième siècle, exquises de délicatesse et de simplicité. La vraie civilisation américaine est là, dans cette architecture sans ostentation (Green,Journal, 1945, p.67):
3. Dans l'histoire du carrosse, le xviiesiècle ne fut qu'une perpétuelle surenchère dans le luxe et l'ostentation. On surchargea la caisse de sculptures et de dorures, on en tapissa l'intérieur de velours et de soie passementés d'or et d'argent. P. Rousseau,Hist. transp., 1961, p.175.
B. −
1. Ostentation de qqc. (vieilli).Action, volonté délibérée de mettre en évidence, d'afficher, d'exhiber quelque chose.
a) [Le déterm. désigne un inanimé concr.] Rare. Il y avait au mur les éternels chromos évoquant les délices de la table par l'ostentation des gibiers rares et des fruits de Chanaan (Bloy,Femme pauvre, 1897, p.107).
b) [Le déterm. désigne une qualité, un sentiment] Ostentation de confiance, de générosité, d'impartialité, de légalité, de noblesse, de tendresse; ostentation d'indifférence, de (la) souffrance. Il est impossible de regarder comme sincères les marques de douleur et l'ostentation des regrets de Catherine à la mort de Henri II (Balzac,Cath. de Médicis, Introd., 1843, p.43).Dans ce visage d'Odette, un peu rigide, dans ce regard de sombre extase (...) Berthe discernait une ostentation de sérénité et le souci d'affirmer la foi devant l'épreuve (Chardonne,Épithal., 1921, p.342):
4. Les usines vont vers la ville et à leur caractère professionnel s'ajoute un souci d'art. Elles quittent peu à peu leur aspect redoutable où se mêlaient dans un pittoresque barbare la brutalité, la cacophonie et comme une ostentation d'incurie. Arts et litt., 1936, p.10-7.
c) [Le déterm. évoque un type de comportement] Ostentation de parvenu. Quand il faisait beau, il (...) revêtait lui-même [sa mère] d'un châle tenu par une broche ancienne et, non sans quelque ostentation de fils modèle, il la promenait à son bras sur la place (Mauriac,Galigaï, 1952, p.44).
2. Faire ostentation de qqc.Afficher, étaler, exhiber. Synon. faire montre de (v. montre1A loc. verb. b), faire étalage de (fam., v. étalage C).
a) [L'obj. désigne un inanimé concr.] Ces plafonds de Venise qui nous montrent l'âme de Gianbatista Tiepolo, quel tapage éclatant et mélancolique! Il s'y souvient du Titien, du Tintoret, du Véronèse; il en fait ostentation: grandes draperies, raccourcis tapageurs, fêtes, soies et sourires! (Barrès,Homme libre, 1889, p.189).
b) [L'obj. désigne un inanimé abstr.] Faire ostentation de l'ennui qu'on éprouve. M. de Charlus (...) avait fait ostentation de galante amabilité à l'égard d'Albertine (Proust,Prisonn., 1922, p.332).[Les prêtres indigènes] étaient des spécialistes et, comme tous les spécialistes, ils tendaient à la virtuosité, c'est-à-dire à faire ostentation de leur habileté à manier et à amplifier les traditions (Lowie,Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p.331).
Prononc. et Orth.: [ɔstɑ ̃tasjɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1346 ostentacion (ds Ordonnances des rois de France, t.4, p.613); ca 1406 [ms. xves.] péj. obstentacion (Internelle consolacion, éd. A. Pereire, p.242). Empr. au lat. ostentatio, -onis «action de montrer ostensiblement», formé sur le supin ostentatum, v. ostentateur. Fréq. abs. littér.: 205. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 313, b) 119; xxes.: a) 310, b) 353.