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ORIFLAMME, subst. fém.
A. − HIST. Étendard de soie rouge orangé, à la partie flottante découpée en pointes, qui fut primitivement celui de l'abbaye de Saint-Denis et que les rois de France adoptèrent comme bannière royale du xiieau xves. De tous les points du pays, vassaux et milices vinrent se ranger autour du roi et de l'oriflamme de Saint Denis (Bainville,Hist. Fr.,t.1, 1924, p.61):
1. Il avait entendu une messe solennelle, célébrée à Notre-Dame pour le succès de ses armes, puis il était allé demander l'oriflamme à Saint-Denis. On avait d'abord fait difficulté de la lui donner; car ce saint étendard ne devait être porté que contre les infidèles ou pour la défense du royaume, jamais pour conquérir d'autres pays. Barante,Hist. ducs Bourg.,t.1, 1821-24, p.346.
P. ext. Étendard d'un souverain. La reine Arda, qui se trouvait dans la ville, croyait avec tous les habitants que le roi avait péri, lorsque le 20 mai, à la surprise générale, une barque apparut au large, qui portait, claquant dans le vent, l'oriflamme personnelle de Baudouin (Grousset,Croisades,1939, p.67).
P. anal. et littér. Une touffe de bambous prestigieuse comme une brassée de lances noires à l'oriflamme piquée de lucioles (Cendrars,Homme foudr.,1945, p.303).
B. − [De nos jours] Bannière d'apparat ou d'ornement, souvent utilisée à l'occasion de fêtes ou de cérémonies. Quand on a vu le départ des lourds navires penchés sous la voilure, les oriflammes claquantes, le mouvement des flots, l'immense étendue grise où naît une incertaine lueur d'or, c'est qu'on a regardé la mer en compagnie des Van de Velde (Faure,Hist. art,1921, p.41).Des dessins de l'époque nous en restituent l'ambiance de fête foraine: tribunes, oriflammes, messieurs en redingote et gibus et dames coiffées d'amples capotes à bride (P. Rousseau, Hist. techn. et invent.,1967, p.261).
HIPP. Pavillon que l'on hisse avant le départ de la course et que l'on amène après son départ. Taisez-vous donc, on lève l'oriflamme... Les voilà, attention!... C'est Cosinus qui est le premier. Une oriflamme jaune et rouge battait dans l'air (Zola,Nana,1880, p.1399).
C. − Au fig. Ce qui symbolise (quelque chose); ce qui constitue un signe de ralliement. Vieux capitaine d'une armée qui a déserté ses tentes, je continuerai, sous la bannière de la religion, à tenir d'une main l'oriflamme de la monarchie et de l'autre le drapeau des libertés publiques (Chateaubr.,Lib. Presse,Marche et effets Censure, 1827, p.238):
2. Les jeunes intellectuels, petits bourgeois orgueilleux, se faisaient royalistes, ou révolutionnaires, par amour-propre froissé et par haine de l'égalité démocratique. Et les théoriciens désintéressés, les philosophes de la violence, en bonnes girouettes se dressaient au-dessus d'eux, oriflammes de la tempête. Rolland,J.-Chr.,Buisson ard., 1911, p.1268.
Prononc. et Orth.: [ɔ ʀiflɑ:m] et [-a-]. V. flamme. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 «petit étendard» (Aiol, 10697 ds T.-L.); 2. 1867 «bannière d'apparat» (Goncourt, Man. Salomon, p.131). Altération, d'apr. flamme*, de l'a. fr. orie flambe «petit étendard» (ca 1100, Roland, éd. J. Bédier, 3093; ca 1150, oriflanble, Charroi de Nîmes, éd. D. McMillan, 865), d'orig. obsc. On y a vu un comp. de l'a. adj. orie «doré», v. oripeau et flambe (du lat. flammula «petite flamme», v. étymol. de flambe2) «bannière», d'apr. le lat. médiév. aurea flamma, auriflamma «bannière du monastère de Saint-Denis» et p. ext. «bannière (en général)» (xiies. ds Du Cange et Blaise Latin. Med. Aev., s.v. auriflamma), cette bannière ressemblant à une flamme (v. Romania t.68, 1944-45, p.450, note 1), mais cette hypothèse se heurte principalement à l'obstacle de la couleur, l'oriflamme des rois de France étant rouge (v. Rom. Philol. t.12 1958-59, note 40). H. et R. Kahane (Rom. Philol., loc. cit.) proposent un laurea flammula «étendard lauré» aboutissant à lorie flambe, puis orie flambe par suite de la chute du l initial due à un rapprochement avec aur- «or». V. Br. Migliorini ds R. roum. de ling. t.20 1975, pp.543-545. Fréq. abs. littér.: 119. Bbg. Burger (A.). Oriflamme. In: [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t.2, p.357. _ Catach (N.), Mettas (O.). Encore qq. trouvailles dans Nicot. R. Ling. rom. 1972, t.36, p.368.