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ORATEUR, subst. masc.
A. − Personne qui parle en public.
1. Personne que sa fonction conduit souvent à prononcer des discours devant un public. Il n'était pas un grand orateur, mais mieux, c'est-à-dire un prédicateur excellent (Sainte-Beuve,Port-Royal,t.1, 1840, p.470):
1. −Messieurs, permettez, permettez... Enfin, il obtint un silence relatif. −J'invite l'orateur, dit-il, à expliquer le mot qu'il vient de prononcer. L'orateur se penchant, s'appuyant sur le bord de la tribune, répéta sa phrase avec une affirmation entêtée de menton. Zola,E. Rougon,1876, p.358.
SYNT. Admirable, bon, habile, illustre, talentueux orateur; orateur brillant, convaincant, éloquent, persuasif.
[Suivi d'un adj. ou d'un compl. déterm. précisant la particularité du discours prononcé ou le cadre dans lequel l'orateur exerce] Orateur judiciaire, politique, de la Chambre, de la tribune. Il était trop élevé et trop serein pour être orateur parlementaire ou orateur populaire; il ne parlait pas, il pensait à la tribune (Lamart.,Confid.,1851, p.293).
Orateur sacré. Prédicateur. Je crois qu'un orateur sacré ferait bien d'écrire et de penser toujours comme aurait écrit et pensé Bossuet (Joubert,Pensées,t.2, 1824, p.68).
En partic.
a) HIST. DU THÉÂTRE. Orateur de la troupe. Acteur d'une troupe de comédiens qui présentait le spectacle en haranguant les spectateurs. Molière fut longtemps l'orateur de sa troupe (Ac.1935).
b) [Au sein du Parlement anglais] Président de la Chambre des Communes. Il a été orateur de la Chambre des Communes à la satisfaction générale (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène,t.2, 1823, p.349).
c) [Dans la franc-maçonnerie] ,,Officier de la loge chargé de veiller au respect de la Constitution et des réglements généraux`` (Faucher 1981).
d) Vx. Prosateur. (Dict. xixeet xxes.).
2. Personne qui parle au nom des autres; porte-parole. Monsieur, dit l'orateur de la boucherie, on vous a appelé pour tuer une bête qui faisait du ravage dans la ville (Champfl.,Bourgeois Molinch.,1855, p.14).Monsieur Jacques, dit en substance l'orateur de la troupe, nous venons vous trouver rapport à l'élection (Vogüé, Morts,1899, p.93).
B. − [Avec une valeur caractérisante, gén. dans une constr. attributive] Personne éloquente, qui est capable de prendre la parole en public. C'est un orateur, pensait Jacques, il parle son plaisir et sa peine (Vogüé, Morts,1899p. 147).J'admirai sa diction, ses ralentis opportuns, le ton varié d'un orateur musicien [de Jean Cocteau] (Colette,Fanal,1949, p.92):
2. Et quelle impertinence dans sa voix chantante, quand il dit: «Mais que me disait-on, citoyen, que mon adversaire n'était pas un orateur! Je l'écoute, je l'admire; je vais essayer de lui répondre.» Barrès,Cahiers,t.1, 1897, p.139.
REM. La forme fém. oratrice est att. dans la plupart des dict. du xixeet du xxes. qui soulignent sa rareté.Je gage, mesdames, car j'ai mon coup d'oeil, que vous êtes des religieuses défroquées. −Hélas! monsieur, me répondit l'Oratrice de la troupe, vous avez deviné juste (MercierNéol.1801, p.155).Quant à la question d'émancipation, j'opine qu'à ce point de vue l'oratrice que je viens de citer n'a plus rien à désirer (Le Journal amusant,22 nov. 1890, p.6b ds Quem. DDL t.17).Le drapeau saluait furieusement l'oratrice (B. Imann,Les Nocturnes,p.94 ds Dupré 1972).
Prononc. et Orth.: [ɔ ʀatoe:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1355 «celui qui présente une requête» (Bersuire, ms. B.N. 20312 ter, fo38 rods Littré) −1611, Cotgr.; 2. xives. oratour «homme éloquent» (Vie de St Evroul, éd. F. Danne, 203); fin xives. orateur (Roques t. 1, B.N. 13032, 8527). Empr. au lat. orator, -oris «id.», dér. de orare «parler; prier». Fréq. abs. littér.: 1326. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2566, b) 1984; xxes.: a) 1710, b) 1357. Bbg. Barb. Loan-words 1921, p.140.