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ORAISON, subst. fém.
A. − RELIG., LITURG.
1. RELIG., vx. Oraison (mentale). Prière méditative centrée sur la contemplation divine. La prieure se tut, remua un moment les lèvres, comme pour une oraison mentale (Hugo,Misér.,t.1, 1862, p.637).Madame, je ne vous oublie en aucune de mes oraisons, tant matinales que vespérales. Et je dis à Dieu... (A. France,Lys rouge,1894, p.326):
1. Un jour qu'elle avait été en butte de la part de ses persécuteurs à un affront dont la nature nous est restée inconnue, (...) elle chercha un refuge dans l'oraison: elle se mit à prier avec instance et en versant d'abondantes larmes pour tous ceux qui l'avaient insultée, en suppliant le Seigneur de leur conférer un bienfait pour chacune des injures qu'elle en avait reçues. Montalembert,Ste Élisabeth,1836, p.163.
Être en oraison, faire oraison. Prier, se recueillir. On voit bien, mon ami, lui dit-il, que ces hommes-là ne font pas oraison (Renan,Souv. enf.,1883, p.213).Dans l'oratoire même, où l'évêque était encore en oraison (Zola,Rêve,1888, p.185).
En esprit d'oraison. Avec piété, recueillement. C'est une grande et sainte étude. Elle doit être faite en esprit d'oraison, sur un cahier à part (Dupanloup,Journal,1851, p.131).
Oraison dominicale*, jaculatoire*.
2. LITURG. Invocation collective qui termine les heures canoniales ou qui ponctue une célébration liturgique. Oraison de la messe (collecte, secrète, postcommunion). Il était temps de dire l'heure canoniale de primes. Nicolas (...) commença en qualité d'homme, la soeur disant alternativement son verset, et lui le capitule, l'oraison et tout ce qui est du ressort du célébrant (Nerval,Illuminés,1852, p.136).Le choeur répond «Amen» comme à la fin de chaque oraison (Dupré,Manuel accompagn. plain-chant grégor.,s.d., p.39).
B. − GRAMM., RHÉT.
1. GRAMM., vx. Discours parlé ou écrit formé par une suite de mots organisés suivant les règles grammaticales. Dans l'oraison, on fait plus d'attention à la matière physique de l'énonciation, et aux signes vocaux qui y sont employés (Lav.Diffic.1846).
Parties d'oraison, de l'oraison. ,,Parties du discours`` (Mar. Lex. 1951).
Lieux d'oraison. Nous commencerons par les lieux d'oraison dont on peut citer des traits courts et détachés, (tels que le sublime et les comparaisons) (Chateaubr.,Génie,t.1, 1803, p.552).
2. RHÉT. Discours prononcé en public. Du Bruel me regarda d'un air victorieux, il ne se souvenait pas de la moindre de ses oraisons contra Tullia (Balzac,Prince Bohême,1840, p.392):
2. J'imagine que vous recevez le Moniteur à Berne et que vous y aurez lu mon discours au Président et la réponse de celui-ci. Je ne vous donne pas mon oraison pour une pièce de haute éloquence, mais comme un exercice d'équilibre dans lequel j'espère avoir passablement réussi. Tocqueville,Corresp.[avec Gobineau], 1850, p.152.
Oraison funèbre. Éloge funèbre, discours louant les mérites d'un défunt illustre. Les frais asiles où Bossuet écrivait l'oraison funèbre de Mademoiselle Henriette de France (Gozlan,Notaire,1836, p.83).
REM.
Oration, subst. fém.,rare et littér., synon. (supra A).[Le rosaire] lui permet [à l'âme] de souffler, de se délasser, dans des orations où elle peut se dispenser de réfléchir et se déprendre (Huysmans,En route,t.2, 1895, p.286).
Prononc. et Orth.: [ɔ ʀ εzɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 oraisun «prière» (Alexis, éd. Chr. Storey, 308); 2. ca 1210 orison «assemblage des mots dont est composé le langage» (Dolopathos, éd. Ch. Brunet et A. de Montaiglon, p.48, 1348); fin xives. oroison «discours, propos» (ds Roques t.2, B.N. Lat. 13032, 8525); spéc. 1511 «discours d'un orateur» (Jean Lemaire de Belges, De la différence des Schismes et des Conciles, éd. J. Stecher, t.3, p.280); 1569 oraison funèbre (Fr. Richardot, Oraison funebre de Madame Elisabeth de France). Empr. au lat. eccl. oratio, -onis «prière» (début iiies. ds Blaise Lat. chrét.), att. dès la période class. au sens de «discours» qui apparaît en fr. plus tardivement; le lat. oratio est formé sur le supin oratum de orare «parler, dire» d'où «parler comme un orateur» et «implorer, solliciter» et en lat. eccl. «prier» (début iiies. ds Blaise Lat. chrét.), sens le plus fréq. dans la latinité et celui qui s'est maintenu dans les lang. rom., v. Ern.-Meillet. Fréq. abs. littér.: 847. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 797, b) 1309; xxes.: a) 1618, b) 1246. Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p.260. _ Merk (G.). Prière et oraison. In: [Mél. Gossen (C. T.)]. Bern-Liège, 1976, t.2, pp.595-634.