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OPACITÉ, subst. fém.
A. −
1. État, qualité de ce qui est opaque; propriété d'un corps de ne pas transmettre certaines radiations ou certains rayons. Opacité du cristallin. C'est dans cette base gélatineuse que se dépose, par degrés, le phosphate de chaux, qui doit donner aux os leur opacité et leur consistance (Cuvier,Anat. comp., t.1, 1805, p.104):
. Ils s'installèrent au bout de la presqu'île, dans une herbe haute et touffue, à l'ombre d'un orme qu'ombrageaient de lourds feuillages, l'eau immobile avait le poli et l'opacité d'une laque verte. Aymé,Uranus,1948, p.125.
2. [En parlant d'un corps, d'une substance] Propriété, naturelle ou acquise, d'absorber certaines vibrations électromagnétiques et de ne pas se laisser traverser par certains rayons. Opacité aux rayons X; opacité d'un film. La radio. Bande ombrée au sommet droit, sans limites nettes. Diaphragme immobilisé. Diminution générale de la transparence, mais pas de collection décelable. Si c'était un autre abcès, il y aurait opacité complète de la région suspecte, avec limites nettes, bien arrondies (Martin du G.,Thib., Épil., 1940, p.1009).
B. − P. anal.
1. Littér. Absence partielle ou totale de lumière ne permettant pas de distinguer les formes. Synon. ténèbres, obscurité.La brume se soulevait, et retombait plus dense. Parfois l'opacité était complète. Le navire était pris dans une vraie banquise de brouillard (Hugo,Travaill. mer,1866, p.204).Peu à peu l'ombre m'avait enveloppé, et son opacité en ces lieux était telle que j'avais l'impression d'être engagé dans la matière même des ténèbres jusqu'à faire corps avec elles (Bosco,Mas Théot.,1945, p.107).
P. méton. [La Loge, par Renoir] c'est un régal de tonalités assourdies, de subtils ivoires, un poème de transparences alternant avec des opacités (Mauclair,Maîtres impressionn.,1923, pp.114-115).Celle-ci partageait la pièce en noires opacités capricieuses, refoulées par des sortes de golfes d'une faible couleur d'or marron et de contour imprécisable (Malègue,Augustin, t.2, 1933, p.320).
2. [En parlant des sons] Dans une langue que nous savons, nous avons substitué à l'opacité des sons la transparence des idées. Mais une langue que nous ne savons pas est un palais clos (Proust,J. filles en fleurs,1918, p.583).
C. − Au fig. Caractère de ce qui est difficilement compréhensible, de ce qui est impénétrable ou obscur. L'Anneau du Nibelung s'éclaire brusquement [à la lumière de la philosophie de Schopenhauer] jusque dans ses opacités composites, jusque dans ses rouages secondaires et pourtant combinés selon d'impérieuses exigences (Pourtalès,Wagner,1932, p.213).Oh! L'opacité des mots, leur aspect de petits cailloux bizarres, détachés, inutiles, quand on se met à réfléchir avant de les employer! (Druon,Gdes fam., t.1, 1948, p.67).La «nuit des temps» s'éclairait (...) jusqu'au moment où les fouineurs, en présence du XIesiècle et de son opacité, durent avouer leur échec (La Varende,Contes fervents, Meyerdorff, 1948, p.28).
Prononc. et Orth.: [ɔpasite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1512 «ombre» (Jean Lemaire de Belges, Illustrations de Gaule, éd. J. Stecher, t.1, p.173: souz lopacité des vmbrages qui sont fraiz et gracieux); 2. 1667 «qualité des corps opaques» (Rosnel, Mercure indien, p.28). Empr. au lat. opacitas, -atis «ombre», également att. en lat. médiév. au sens 2: ca 1360 ds Latham, dér. de opacus «opaque». Au sens 2 l'angl. opacity est att. dep. 1634 ds NED. Fréq. abs. littér.: 123.