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ONDULATION, subst. fém.
I.
A. − [En parlant de ce qui est mobile]
1. Mouvement qui se produit à la surface de l'eau et se propage sous forme d'ondes. Ce roc immobile dont vingt siècles ont commencé l'irrésistible destruction. Les eaux ont fatigué sa base de leurs perpétuelles ondulations (Senancour, Rêveries,1799, p.112).La frégate glissait sans bruit, en laissant derrière elle des ondulations lentes et molles qui s'en allaient mourir au loin sur une mer unie comme un miroir (Loti, Mariage,1882, p.174).V. onde I A.
2. P. anal.
a) Mouvement rappelant ces ondulations et se produisant, en général, sous l'effet du vent ou de l'eau. Synon. ondoiement.Ondulation des oriflammes, des seigles. La brise creusait des ondulations dans l'énormité magnifique des marronniers (Hugo, Misér.,t.2, 1862, p.467).Un chaland dormait sur l'eau, parmi les herbes fluviales, visqueuses et noires, qui entouraient sa coque de leur ondulation (Moselly, Terres lorr.,1907, p.212):
1. Honoré s'étonnait d'une abondance de croupe qui lui apparaissait pour la première fois (...). Le jupon noir se mouvait lentement, avec des ondulations indécises, qui balançaient des ombres denses au fond de la cuisine. Aymé, Jument,1933, p.45.
b) Mouvement souple, fluide, développant une succession de courbes.
[En parlant d'un animal, ou d'une pers., d'une partie de son corps] Ondulation des hanches; ondulations des reptiles. Les gracieuses ondulations de l'oiseau dans l'air (Lamart., Confid.,1849, p.94).D'une seule ondulation du torse, elle se releva (Martin du G., Thib.,Sorell., 1928, p.1244):
2. Alors elle se débattit avec de grands sursauts pour s'échapper (...). Elle glissa entre ses bras par une rapide ondulation de tout le corps, plongea le long de sa poitrine, et, sortie vivement de son étreinte, elle disparut dans l'ombre avec un grand froissement de jupes... Maupass., Contes et nouv.,t.2, Yvette, 1884, p.505.
[En parlant d'un ensemble de pers.] Je m'arrêtai à l'angle d'un carrefour, et bientôt j'aperçus les ondulations d'une foule éclairée par des lumières rougeâtres (Du Camp, Nil,1854, p.10).
c) Au fig.
Changement (de ton, d'accent, d'intensité, de hauteur) dans une phrase musicale, dans l'émission de sons ou de paroles. Il y eut quelques cris de surprise (...) après quoi, plus rien qu'un frémissement, des ondulations de murmures étouffés (Bourges, Crépusc. dieux,1884, p.121).La cloche de Saint-Cyr s'arrêta. Le dernier coup de son battant s'éteignit avec des ondulations (Estaunié, Empreinte,1896, p.2):
3. La musicienne, passant du majeur au mineur, sut instruire son auditeur de sa situation présente (...). Après quelques molles ondulations, sa musique prit, de teinte en teinte, une couleur de tristesse profonde. Balzac, Langeais,1834, p.203.
Alternance d'états différents. Les ondulations de son esprit, son tact, sa souplesse, en un mot, son art (...) se faisaient encore plus sensibles par le contraste même qu'elle offrait avec ce jeune Alsacien, qui ne pouvait rien dire que d'amplement expliqué (Barrès, Serv. All.,1905, p.45).L'âme de Musset, l'âme passionnée est toute ondulation: abattement, puis excitation; affaiblissement après frénésie (Malègue, Augustin,t.1, 1933, p.82):
4. ... pourquoi y a-t-il des ondulations, des oscillations dans la manière de sentir, même quand la situation n'a pas changé? Pourquoi? Parce que nous sommes vivants, et que cette mobilité même est le caractère de la vie. Amiel, Journal,1866, p.338.
B. − [En parlant de ce qui est statique]
1. Ligne, forme sinueuse, composée d'une suite de courbes rappelant les ondulations de l'eau. Ondulation des collines, des toits; ondulations tracées par le vent sur le sable. Je remarquais, sur la lame du petit sabre, des ondulations presque imperceptibles, en forme de nuages (Goncourt, Journal,1875, p.1084).À l'infini, les côtes de l'empire ottoman roses et vertes, aux ondulations douces (Larbaud, Barnabooth,1913, p.58):
5. Selon la surface entière d'un petit toit de zinc que le regard surplombe elle [la pluie] ruisselle en nappe très mince, moirée à cause de courants très variés par les imperceptibles ondulations et bosses de la couverture. Ponge, Parti pris,1942, p.7.
2. En partic. Succession d'élévations et de dépressions du sol, peu marquées et de profil arrondi. Les soldats reviennent par bandes [dans les Fourrageurs de Tabar], montant et descendant les ondulations du terrain avec une désinvolture nonchalante et régulière (Baudel., Curios. esthét.,1859, p.249):
6. Au moment d'entrer à Zafra nous découvrons sur la gauche, au fond d'un vaste terrain dénudé qui est le champ de foire, un camp de gitanos (...). Je pousse la voiture de ce côté sur les ondulations rases du terrain, et nous nous arrêtons au milieu du camp. T'Serstevens, Itinér. esp.,1933, p.180.
P. méton. Partie élevée d'un terrain ondulé. Sommet d'une ondulation. Montsou, bâti sur la pente d'une large ondulation de la plaine (Zola, Germinal,1885, p.1207).
Ondulations d'une chaussée. Déformations plus ou moins régulières du revêtement d'une chaussée qui rappellent la forme des vagues. (Dict. xxes.).
3. [En parlant d'une chevelure] Disposition en ondes souples, en vagues; p. méton., opération généralement effectuée par un coiffeur, qui permet de donner cet aspect à la chevelure. Se faire faire une ondulation. Réjane (...) m'a dit: «Aujourd'hui, je ne suis pas belle, je n'ai pas mon ondulation de dix francs, je vous embrasserai seulement demain» (Goncourt, Journal,1888, p.870).
II. − PHYS., vx
A. − Synon. de onde (v. ce mot II).De même que dans les ondulations sonores il y a des noeuds (...), l'action ne se disperse pas sans retour et sans concentration ultérieure (Blondel, Action,1893, p.245).Le cerveau envoie une partie de lui-même, le nerf optique et la rétine, jusque sous la peau, et y recueille les ondulations électromagnétiques depuis le rouge jusqu'au violet (Carrel, L'Homme,1935, p.76).
Longueur d'ondulation. V. longueur d'onde*.
B. − Théorie des ondulations (de l'éther). Théorie des phénomènes lumineux et électromagnétiques, fondée sur l'hypothèse de mouvements vibratoires transmis dans toutes les directions par un milieu élastique impondérable auquel on donnait le nom d'«éther». La théorie des ondulations de l'éther nous enseignait que la lumière est un mouvement; aujourd'hui la mode favorise la théorie électro-magnétique qui nous enseigne que la lumière est un courant (H. Poincaré, Valeur sc.,1905, p.269).
Prononc. et Orth.: [ɔ ̃dylasjɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1680 phys. «mouvement concentrique dans un fluide» (G. Perrault, Essais de physique, 2, 13 d'apr. FEW t.14, p.31a); 2.1770 «tout mouvement qui imite celui des ondes» (Raynal, Hist. phil., IV, 9 ds Littré); d'où p. anal. av. 1799 «mouvement d'une phrase» (Marmontel, Élém. litt., OEuv., t.VII, p.408 ds Littré); 1834 mus. (Balzac, loc. cit.); 4. 1822 «forme sinueuse faite de courbes alternativement concave et convexe» (Stendhal, Amour, 84: les dernières ondulations de ces collines couronnées de grands arbres); 1833 en parlant des cheveux (Sand, Lélia, p.318). Dér. sav. du lat. tardif undula «petite onde, légère ondulation». Fréq. abs. littér.: 460. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 622, b) 881; xxes.: a)777, b)484. Bbg. Quem. DDL t.16, 25.