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OMELETTE, subst. fém.
A. − [Plat cuit à la poêle] Mets fait avec des oeufs battus, additionnés ou non d'éléments divers, et cuit à la poêle avec un corps gras (beurre, huile ou graisse).
[Mets servi en entrée ou comme plat principal] Il faisait lui-même les omelettes, des omelettes retournées des deux côtés, plus rissolées que des crêpes, si fermes qu'on aurait dit des galettes (Zola,Assommoir,1877, p.609).Il nous reste à vous entretenir de l'omelette (...). Il faut une certaine habitude pour la faire moelleuse, ni trop cuite ni trop baveuse, et roulée avec soin (Pellaprat,La Cuisine en 20 leçons,Paris, 1966, p.108):
1. ... il attaqua l'omelette, qui était ronde, ventrue, et cuite à point. Au premier coup de la cuiller, la panse laissa échapper un jus lié qui flattait à la fois la vue et l'odorat... Brillat-Sav.,Physiol. goût,1825, p.314.
SYNT. Omelette dorée, fourrée, garnie, succulente; omelette aux champignons, aux croûtons, aux fines herbes, au fromage, aux fruits de mer, au jambon, au lard, au naturel, aux pommes de terre, aux rognons, au thon (du curé), aux truffes; omelette chasseur, mousseline, paysanne; omelette basquaise, portugaise, à l'alsacienne, à l'espagnole, à la lyonnaise, à la lorraine; battre, faire (sauter), retourner une omelette; battre les oeufs en omelette.
[Mets servi sucré en entremets ou comme dessert] Omelette aux fruits, aux pommes, au sucre; omelette à la célestine, à la dijonnaise; flamber une omelette. Il l'emmena déjeuner rue de Chartres, chez Parly; et comme il avait besoin de se refaire, il se commanda deux plats de viande, un homard, une omelette au rhum, une salade, etc., le tout arrosé d'un Sauternes 1819, avec un Romanée 42 (Flaub.,Éduc. sent.,t.2, 1869, p.146).On mangeait fort passablement (...) l'immanquable chou-rouge, au fromage, et pour dessert la rituelle omelette aux confitures, spécialité de la maison (Ambrière,Gdes vac.,1946, p.327).
Spéc. [Plat passé au four]
Omelette norvégienne; omelette surprise. Glace enveloppée de meringue, sur plateau de génoise, et passée au feu vif ou flambée. Pendant un moment, j'eus l'impression pénible d'être un bloc de glace enveloppé de feu, une omelette-surprise (Sartre,Nausée,1938, p.148).
Omelette soufflée. Entremets fait avec des jaunes d'oeufs travaillés avec du sucre vanillé (ou diversement parfumé), mélangés avec des blancs d'oeufs battus en neige et qui est passé au four doux. Ma grand'mère, qui était d'une friandise extrême, bien que très-petite mangeuse, avait aussi des théories scientifiques sur la manière de faire une crème à la vanille et une omelette soufflée (Sand,Hist. vie,t.2, 1855, p.316).
Loc. proverbiale. On ne saurait faire/peut faire une omelette sans casser des oeufs (vieilli); on ne fait pas d'omelette sans casser les/des oeufs. On n'obtient rien sans un minimum d'efforts, de sacrifices, de risques. On voit des individualistes qui ne sont même pas des individus, et tous ces éternels cocos qui veulent faire des omelettes sans casser les inévitables oeufs (Valéry,Corresp.[avec Gide], 1898, p.308):
2. Ils voulaient bien faire des grèves corporatives qui eussent un caractère révolutionnaire; mais ils ne voulaient pas qu'on les traitât en révolutionnaires. Ils n'avaient aucun goût pour les baïonnettes. Ils eussent voulu battre l'omelette sans casser d'oeufs. En tout cas, ils aimaient mieux que les oeufs cassés fussent ceux du voisin. Rolland,J.-Chr.,Buisson ard., 1911, p.1291.
B. − Amas d'oeufs cassés accidentellement et, p. anal. ensemble d'objets fragiles cassés, renversés. Faire une omelette; attention à l'omelette. Toine Brûlot voulut coller son oreille contre le mur, et, oubliant ses oeufs, il fit un brusque «va-t-au nord» qui le coucha sur une omelette (Maupass.,Contes et nouv.,t.1, Toine, 1885, p.182).−Monsieur garde son pardessus? −Non, mon ami, le voilà. Mais ne faites pas d'omelette dans mes poches (Martin du G.,Devenir,1909, p.32).
Prononc. et Orth.: [ɔmlεt]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1548 homelaicte (Rabelais, Quart Livre, éd. R. Marichal, chap. 9, p.67, 71); 1561 omelette (J. Du Fouilloux, Receptes pour guarir les chiens de plusieurs maladies, éd. G. Tilander, chap. 73, p.159). Altération, prob. d'orig. méridionale (cf. la localisation des formes en au- ds FEW t.5, p.136a) sous l'infl. de mots issus du lat. ovum «oeuf», de amelette «omelette» (19 févr. 1480, Reg. des compt. de l'hôtel de ville de Tours, A. Tours ds Gdf. Compl.) par métathèse de *alemette, var. de alumecte «id.» (1remoitié xves. [date ms.], Ménagier de Paris, éd. G. E. Brereton et J. M. Ferrier, p.244, 33), par substitution de suff. de alumelle «id.» (ibid., p.245, 5), issu de lemelle forme anc. de lamelle*, avec agglutination du -a de l'article, v. aussi al(l)umelle, la forme aplatie de l'omelette ayant été comparée à celle d'une lame. Fréq. abs. littér.: 245. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 279, b) 452; xxes.: a) 438, b) 297. Bbg. Bosshart (B.). Die Benennungen der Omelette auf französischen Sprachgebiet. Diss. Zürich, 1932, 74 p.