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OBSÉDER, verbe trans.
A. − Qqn obsède qqn
1. Vieux
a) [Sans idée d'importunité] Assiéger quelqu'un, faire son siège, l'entourer continuellement pour l'isoler des autres, se l'approprier, emprisonner ses volontés et le gouverner. Synon. être après qqn, hanter, poursuivre qqn.Amant, galant qui obsède une femme. [Mmede Villemer à Caroline:] −Mais on a dû cependant vous obséder beaucoup, jolie comme vous l'êtes? (Sand,Villemer,1861, p.12).Je me suis ré-occupé de la place d'inspecteur des écoles de dessin. C'est à surveiller. Il y a de la chance en obsédant Bardoux (Flaub.,Corresp.,1878, p.124).
[P. méton. du suj.] Il était assez difficile de s'échapper la veille même de son mariage, obsédée comme elle l'était des attentions et des petits soins de M. de Lansac (Sand,Valentine,1832, p.161).
b) En partic. [Le suj. désigne le démon] Tourmenter par d'incessantes suggestions ou tentations. On dit que tout enfant le démon t'obséda Et que des visions funèbres te poursuivent (Hugo,Torquemada,1882, p.45).Emploi abs. passif. Cet homme est obsédé, il n'est pas possédé; il n'est qu'obsédé (Ac. 1798-1878).
2. P. ext., vieilli. Importuner par des assiduités, des demandes incessantes, une insistance continuelle. Synon. accabler, agacer, assommer (fam.), (se) cramponner (fam.), empoisonner (fam.), énerver, ennuyer, enquiquiner (fam.), fatiguer, harceler, persécuter, tarabuster (fam.), tracasser.Obséder qqn par des scènes, des visites. M. de Villèle, obsédé d'un côté par l'opposition royaliste libérale, importuné de l'autre par les exigences des évêques (Chateaubr.,Mém.,t.3, 1848, p.294).Je suis obsédé de quémandeurs et d'escrocs (Harmant,M. de Courpière,1907, i, 4, p.5):
. ... elle fut ce qu'on est si aisément quand on aime, elle fut importune, obstinée, maladroite souvent; elle obséda. Mortifiée sans cesse, elle revint à la charge, ne se rebutant jamais. Sainte-Beuve,Caus. lundi,t.2, 1850, p.75.
B. − Au fig., usuel. Qqc. (p. méton. de qqn) obsède qqn
1. Tourmenter de manière incessante, s'imposer sans répit à l'esprit, à la pensée, à l'inconscient. Synon. devenir une idée fixe*, hanter, obnubiler, poursuivre, tracasser, turlupiner (fam.), tourner* à l'obsession.Chagrin, crainte, ennui, idée, peur, question, remords, souvenir qui obsède. Une seule idée me poursuit, m'obsède (...) Je vois toujours sur cette grève nue le corps de mon frère, noyé, souillé, percé de coups (Dumas père, Tour Nesle,1832, ii, 2, p.42).Dès son enfance il [Byron] est obsédé par son pied bot, que ses parents lui reprochent constamment (Mounier,Traité caract.,1946, p.592).
[P. méton. de l'obj.] Obséder le souvenir. Ah! cet enfer, vraiment, avait rempli sa vie! Plus encore que le Christ, il avait obsédé ses pensées (Estaunié,Empreinte,1896, p.242).
2. [L'obj. désigne les sens] S'imposer à l'esprit en frappant les sens d'une manière continuelle, intolérable. Synon. lanciner.Les lignes soutenues reviennent sans cesse; elles obsèdent le regard et l'esprit. Le regard ne se promène pas sans fatigue sur les blanches rocailles sans eau (Vidal de La Bl.,Tabl. géogr. de Fr.,1908, p.248).Le timbre d'un objet choqué a pu surprendre, séduire, obséder l'oreille (Schaeffner,Orig. instrum. mus.,1936, p.97).
Prononc. et Orth.: [ɔpsede], (il) obsède [opsεd]. Ac. 1694, 1718: obseder, dep. 1740: -sé-. Étymol. et Hist. 1. 1613 «tourmenter sans cesse, s'imposer sans répit à l'esprit» (M. Regnier, Satire XV ds OEuvres, éd. G. Raibaud, 199); 2. 1632 part. passé subst. des obsedez «personnes en proie à une obsession» (F. G. Sagard Theodat, Le grand voy. du pays des Hurons, 193 ds Quem. DDL t.3); 3. 1651 «entourer assidûment quelqu'un pour l'isoler des autres» (Corneille, Nicomède, I, 1); 4. 1663 «importuner par des demandes incessantes» (Molière, Impromptu de Versailles, 3). Empr. au lat. obsidere «assiéger; occuper, envahir (au fig.)», le é de obséder semble dû à l'infl. de posséder*, car on attendrait normalement obsider. Fréq. abs. littér.: 395. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 363, b) 468; xxes.: a)749, b) 667.