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OBSCURÉMENT, adv.
A. − Sans répandre, sans recevoir de clarté. Je remarquai la lampe (...) qui brûlait obscurément avec une longue mèche pressée et comme étouffée par l'air froid et malsain (Janin,Âne mort,1829, p.182).Du côté de la terre, la lune éclairait obscurément des espaces paisibles (Gracq,Beau tén.,1945, p.186):
. L'ombre était nuptiale, auguste et solennelle; Les anges y volaient sans doute obscurément, Car on voyait passer dans la nuit, par moment, Quelque chose de bleu qui paraissait une aile. Hugo,Légende,t.1, 1859, p.86.
B. − Au fig.
1. Domaine intellectuel.[Dans l'expression écrite ou orale] D'une manière incompréhensible. Dans ses réponses il ne s'explique jamais clairement, il parle obscurément, comme l'oracle de Delphes (Chateaubr.,Essai Révol.,t.2, 1797, p.344).
2. Domaine affectif.D'une manière vague, indistincte. Synon. confusément.Deviner, percevoir, pressentir obscurément qqc. Ah! n'être pas lâche, se satisfaire, enfoncer le couteau! Obscurément, cela avait germé, avait grandi en lui (Zola,Bête hum.,1890, p.258).Je comprenais que la petite fille avait enfin trouvé là le compagnon qu'elle attendait obscurément (Alain-Fournier,Meaulnes,1913, p.363).
3. Domaine soc.D'une manière anonyme; sans gloire. Synon. humblement, modestement.Mon père a honoré ce pays par des travaux dont la science française est justement fière; je l'ai servi plus obscurément, dans la laborieuse carrière d'éducateur (Vogüé,Morts,1899, p.422).Mon amie, la pauvre Catherine Houdoire, qui est morte obscurément, sans Marseillaise et sans discours (Duhamel,Maîtres,1937, p.229).
Prononc. et Orth.: [ɔpskyʀemɑ ̃]. Ac. 1694: obscurement; dep. 1740: -ré-. Étymol. et Hist. 1. Ca 1170 oscurement «d'une façon peu intelligible» (Marie de France, Lais, éd. J. Rychner, Prol. 12, p.1); 1213 obscurement (Fet des romains, éd. L. F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, 651, 27); 2. ca 1280 «d'une manière peu claire» (Girard d'Amiens, Escanor, 15941 ds T.-L.); 3. 1306 «d'une façon imprécise, vague» (Guillaume Guiart, Royaux lignages, Prol., éd. Wailly et Delisle, 159); 4. ca 1460 «sans être connu, sans éclat (de la conduite d'une personne)» (Georges Chastellain, Chronique, éd. K. de Lettenhove, II, p.166); 5. 1770-83 «d'une manière foncée (en parlant des couleurs)» (Buffon, Oiseaux, éd. Lanessan, t.6, p.120). Dér. de obscur*; suff. -(e)ment2*. Fréq. abs. littér.: 406. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 323, b) 254; xxes.: a) 735, b) 872.