Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
OBÉISSANCE, subst. fém.
A. − [Correspond à obéir I]
1. [Valeur subjective] Obéissance (de qqn à/envers qqn, qqc.)
a) Action d'obéir
à quelqu'un. Mais au moins reconnoîtra-t-on à l'église entière assemblée en concile, le pouvoir qu'on refuse au pape? Y aura-t-il une autorité à qui l'église gallicane doive obéissance? (Lammenais, Religion, 1826, p.174).De même enfin que la femme et l'enfant doivent au père obéissance et respect, le citoyen doit obéissance et respect au magistrat de la cité (Lacord., Conf. N.-D., 1848, p.215).Une fringale d'obéissance et de complète soumission à la volonté capricieuse de son époux (Aymé, Nain, 1934, p.38).
à quelque chose. Une scrupuleuse obéissance envers les supériorités intellectuelles et morales (Comte, Philos. posit., t.4, 1839-42, p.495):
1. Même l'obéissance aveugle à la mode, même le fait banal de porter la toilette imposée par le grand couturier, sont des mécanismes de défense contre le sentiment d'insécurité. Choisy, Psychanal., 1950, p.125.
SYNT. Entière, parfaite, prompte obéissance; obéissance absolue, filiale, servile; forcer l'obéissance de, exhorter à l'obéissance; contraindre, réduire à l'obéissance; manquer d'obéissance; devoir, refus d'obéissance; obéissance passive (v. passif B 1).
b) P. méton., au plur. Marques de respect, de dévouement soumis. Quand donc ouvriront-ils les yeux, ces êtres aux obéissances moutonnières (Loti, Vertige mond., 1917, p.218):
2. ... il voyait la logette de la Esmeralda, il la voyait souvent elle-même avec sa chèvre, quelquefois avec Quasimodo. Il remarquait les petits soins du vilain sourd, ses obéissances, ses façons délicates et soumises avec l'égyptienne. Hugo, N.-D. Paris, 1832, p.436.
Vx. [Dans une formule de politesse] Synon. civilités.Je (...) vous prie de présenter mes sentiments les plus distingués à M. de Hanski, en agréant mes plus affectueux hommages et mes obéissances (Balzac, Lettres Étr., t.1, 1834, p.100).
c) Disposition à obéir, habitude d'obéir. La douceur triste, l'obéissance infinie de la vraie religieuse (Taine, Philos. art, t.2, 1865, p.21).L'esprit monastique, foudroyé d'obéissance (Alain, Propos, 1935, p.1286).La première vertu à enseigner aux filles, dit-il, est l'obéissance: car les femmes ont été faites pour obéir (Faral, Vie temps st Louis, 1942, p.128).V. obéir ex. 2.
2. [Valeur objective] Vx. Obéissance (de qqn).Fait d'être obéi. Ah! si je n'avais pas, pour me maintenir dans votre obéissance, le souvenir de ces yeux pleins de mépris et de caresses (Toulet, Tendres mén., 1904, p.183).
En partic. Synon. de obédience.Tous les peuples de l'obéissance française célébrèrent cette naissance par des fêtes (Barante, Hist. ducs Bourg., t.4, 1821-24, p.417).Dans les pays de l'obéissance du roi Charles la sainte inquisition poursuivait curieusement le mal hérétique (A. France, J. d'Arc, t.2, 1908, p.200).
B. − [Correspond à obéir II] Obéissance (de qqc. à qqn/qqc.).Action d'obéir.
1. [À propos d'inanimés concr.] Anton. de résistance.La navigation à la vapeur a cela d'admirable qu'elle discipline le navire. Elle diminue l'obéissance au vent et augmente l'obéissance à l'homme (Hugo, Travaill. mer, 1866, p.194).Vous trouvez cette pierre [le granit] trop dure, vous rêvez de la mollesse de la cire, et de l'obéissance de l'argile? (Valéry, Variété[I], 1924, p.70).
2. [À propos d'inanimés abstr.] Le fait est le serviteur de l'idée. S'il se présente incomplet, le devoir du poëte est de le compléter. De cette obéissance du réel à l'idéal résulte la vérité suprême (Hugo, Torquemada, 1882, p.161).
Prononc. et Orth.: [ɔbeisɑ ̃:s]. Ac. 1694: obeïssance; 1718: -béï-; dep. 1740: -béi-. Étymol. et Hist. 1. 1270 «juridiction» (Ord., I, 282 ds Gdf.); 2. 1283 «domination, autorité» (Philippe de Beaumanoir, Coutumes de Beauvaisis, 1506, éd. Am. Salmon, 2, p.259); 3. 1316 «action de celui qui se soumet aux volontés d'autrui» (Jehan Maillart, Le Roman du Comte d'Anjou, 445, éd. M. Roques); 4. ca 1393 «soumission, disposition à obéir» (Ménagier de Paris, I, 102 ds T.-L.). Dér. de obéir*; suff. -ance*. Fréq. abs. littér.: 1395. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2651, b) 1492; xxes.: a) 1484, b) 1978.