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* Dans l'article "NÉVROSE,, subst. fém."
NÉVROSE, subst. fém.
A. − PATHOL., vieilli. Trouble fonctionnel du système nerveux sans lésion organique de celui-ci, se manifestant par des troubles physiques au niveau d'un organe. Je serais d'accord si l'on veut simplement dire que les névroses sont des lésions qui ne se traduisent pas à nos moyens d'investigation et qu'elles ne détruisent pas l'organe, de manière à ce qu'il peut reprendre subitement ses fonctions (Cl. Bernard, Princ. méd. exp., 1878, p.169).Ils soignèrent Chamberlan le bedeau, pour ses douleurs intercostales, migraine, le maçon, affecté d'une névrose de l'estomac (Flaub., Bouvard, t.2, 1880, p.71).Cette phosphaturie a été imputée par les uns (...) à une névrose sécrétoire du rein (Hudelo dsNouv. Traité Méd.fasc. 11926, p.510).
B. −
1. PSYCHIATRIE, PSYCHOPATHOL. Affection psychique caractérisée par l'absence de lésion ou de trouble organique et ayant ses racines dans l'inconscient du sujet qui présente des troubles mineurs du comportement, conserve la conscience du caractère morbide de ses troubles (contrairement à la psychose, ce qui entraîne généralement une évolution favorable lors du traitement psychothérapeutique). Les névroses de sa mère s'étaient changées chez elle en une phtisie lente qui l'avait peu à peu consumée (Zola, Fortune Rougon, 1871, p.132).Nègres triturant de leur mâchoire des boulettes de pepsine, les yeux absents, atteints d'une névrose de la mastication, mornes comme des orientaux tripotant leur chapelet (Morand, New-York, 1930, p.235).Friandes de fromage, les femmes s'en privent, depuis que la terrible névrose de la maigreur les gouverne (Colette, Pays. et portr., 1954, p.134):
1. Lui qui a poussé la peur du temps perdu jusqu'à la névrose, jusqu'à toujours porter quelque livre dans sa poche pour que cinq minutes de vide ne restent pas inemployées... Montherl., Songe, 1922, p.162.
[Chez P. Janet] ,,Diminution de la vitalité, de la tension psychologique, elle-même support de la «fonction du réel», causée par des conditions héréditaires et l'épuisement dû au surmenage ou aux chocs émotionnels`` (Sill. 1965). Au-delà, nous franchissons les portes de la névrose. Janet a groupé sous le nom de psychasthénie les états dépressifs qui portent le désordre jusque dans les facultés de réflexion et dans la constitution même de l'assentiment (Mounier, Traité caract., 1946, p.271).
Névrose expérimentale. Trouble du comportement provoqué artificiellement chez un animal, au cours d'un conditionnement. L'animal, sollicité par deux actions également nécessaires, tombe dans une sorte de crise nerveuse, qui peut être le point de départ d'une névrose expérimentale (J. Rostand, La Vie et ses probl., 1939, p.92).
2. PSYCHANAL. [Chez Freud et ses continuateurs] ,,Affection psychogène résultant d'un conflit inconscient entre les désirs du sujet et les interdits qui s'opposent à leurs réalisations`` (Virel Psych. 1977). Névrose narcissique, obsessionnelle, phobique, traumatique, hystérique. Cette forme semble si importante que certains auteurs, comme M. Freud, ont voulu en faire une maladie spéciale, distincte de l'obsession et de la neurasthénie, sous le nom de névrose d'angoisse (Janet, Obsess. et psychasth., 1903, p.217).Il y a des symptômes sexuels à l'origine de toutes les névroses, mais ces symptômes, si on les lit bien, symbolisent toute une attitude, soit par exemple une attitude de conquête, soit une attitude de fuite (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception, 1945, p.185).Ce groupe des névroses institutionnelles, qui présente une grande importance en caractérologie clinique, s'oppose au groupe des névroses événementielles, qui apparaissent comme la conséquence d'un traumatisme (Delay, Psychol. méd., 1953, p.161):
2. Entre le simple affaiblissement de la personnalité et les psychoses, il y a une longue série d'états intermédiaires. Quelques névroses donnent à leurs victimes le sentiment de la dissolution de leur personnalité. Carrel, L'Homme, 1935, p.294.
Rem. C'est S. Freud qui au début du siècle a établi la distinction clinique entre les psychoses et les névroses, établissant également une classification des névroses: phobies, hystérie, obsessions, angoisse. La psychanal. mod. a décrit depuis d'autres types de névroses correspondant à des attitudes très particulières: névrose d'échec, caractérielle, dépressive, traumatique. Mais le souci majeur de Freud n'est pas alors de délimiter névrose et psychose, c'est de mettre en évidence le mécanisme psychogène dans toute une série d'affections. Il en résulte que l'axe de sa classification passe entre les névroses actuelles où l'étiologie est cherchée dans un dysfonctionnement somatique de la sexualité et les psychonévroses où c'est le conflit psychique qui est déterminant (Lapl.-Pont. 1967).
Névrose de transfert. ,,Névrose thérapeutique substituée à la névrose clinique au cours du traitement psychanalytique`` (Moor 1966):
3. Nous sommes redevables de ces résultats à l'utilisation de la notion de libido du moi ou libido narcissique, qui nous a permis d'étendre aux névroses narcissiques les données que nous avait fournies l'étude des névroses de transfert. Freud, Introd. psychanal., trad. par S. Jankélévitch, 1959 [1922], p.459.
REM. 1.
Névrosisme, subst. masc.a) ,,Tendance aux réactions névrotiques, sans symptôme net de névrose cliniquement confirmé`` (Méd. Biol. t.3 1972). b) Synon. désuet de neurasthénie (Méd. Biol.t.3 1972).
2.
Névrosité, subst. fém.État de névrose. Mais lui restait éperdu, d'une névrosité ombrageuse, d'une inquiétude qui se tournait en exaspération, au moindre heurt (Zola, Débâcle, 1892, p.579).
Prononc. et Orth.: [nevʀ ο:z]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. a) 1785 neurose (Ph. Pinel, Institutions de méd. pratique, t.2, p.493); b) 1895 en partic. dans la théorie psychanalytique (Freud, Obsessions et phobies ds R. neurologique, t.3, p.30 ds Quem. DDL t.29: névrose anxieuse). Dér. du gr. ν ε υ ̃ ρ ο ν «nerf» (v. neuro-, névro-) à l'aide du suff. -ose; d'apr. NED, ce serait le médecin écossais Cullen qui aurait proposé de classer sous le terme de neurose ces affections pathol. dans son ouvrage First Lines Pract. Physic, 1776-1784. Fréq. abs. littér.: 186.