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NOUVELLE1, subst. fém.
A. − Annonce d'un événement, généralement récent, à une personne qui n'en a pas encore connaissance; événement dont on prend connaissance. Les hommes étaient gaillards, bavards, joyeux. D'ailleurs, une nouvelle admirable courait les rangs: la révolution venait d'éclater en Allemagne (Benjamin,Gaspard,1915, p.31).Anne cria d'un bout de la pièce à l'autre: −Une grande nouvelle! devinez quoi... Mahaut et Séryeuse sont cousins (Radiguet,Bal,1923, p.106):
1. Vers midi, une nouvelle affreuse avait écrasé Madame Hugon. Philippe était en prison de la veille au soir, on l'accusait d'avoir volé douze mille francs à la caisse de son régiment. Zola,Nana,1880, p.1437.
SYNT. Colporter, confirmer, divulguer, transmettre, publier, apprendre une nouvelle; connaître, savoir la nouvelle; la nouvelle circule, se transmet de bouche à oreille; une nouvelle sûre, de bonne source, de première main; nouvelle inventée; fausse nouvelle; nouvelle officielle, officieuse; nouvelle importante, grave, sensationnelle, insignifiante, minime; nouvelle alarmante, fâcheuse, inquiétante, lamentable; mauvaise, triste nouvelle; nouvelle rassurante; bonne, heureuse nouvelle.
[Nouvelle + compl. déterminatif (de + subst. ou prop. introduite par que) précisant la nature de l'événement] La nouvelle d'un mariage, d'un divorce, d'une visite; la nouvelle de la victoire. Dans la nuit du 9 au 10 août, la nouvelle fâcheuse de la perte de Mulhouse me parvint (Joffre,Mém.,t.1, 1931, p.255).Un jour je fus saisi par la terrible nouvelle que Pujol était mort (J. Bousquet,Trad. du silence, 1936, p.185).
P. iron. Belle nouvelle! Ce n'est pas une nouvelle. Je n'en puis plus, dit un des soldats (...) −Belle nouvelle! Nous en sommes tous logés là, dit le caporal (Stendhal,Chartreuse,1839, p.54).
[Marquant la surprise] (C'est la) première nouvelle. Lambercier: (...) pas plus tard que demain, j'irai à Paris régler cet homme. (...) Robert: À Paris? C'est la première nouvelle. Tu vas demain à Paris? Quoi faire? (Hermant,M. de Courpière,1907, iii, 5, p.24).Ah! il s'appelle Gontran. Première nouvelle. On en apprend tous les jours (Queneau,Pierrot,1942, p.181).
En partic. La bonne nouvelle. L'Évangile. On ne nous a pas dit que la bonne nouvelle seroit crue par-tout. On nous a dit que par-tout elle seroit prêchée (Saint-Martin, Homme désir,1790, p.70).L'ensemble du récit était ce qu'on appelait «la bonne nouvelle», en hébreu besora, en grec évangélion, par allusion au passage du second Isaïe: «(...) Jéhovah m'a sacré pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres...» (Renan,Évangiles,1877, p.85).
Au plur. Tout ce que l'on apprend, sur les sujets les plus variés, par la presse, la radio, la télévision, la rumeur publique. Les nouvelles du jour; dernières nouvelles; des nouvelles fraîches; les nouvelles de l'armée; les nouvelles du Moyen-Orient; écouter les nouvelles à la radio; commenter les nouvelles; aller, envoyer qqn aux nouvelles. Les communiqués français (...) étaient donnés avec un mois de retard et certaines retouches. Mais cette vérité altérée, ces nouvelles refroidies passionnaient encore (Van der Meersch,Invas. 14,1935, p.202).L'Écho des Sables ne paraissait qu'une fois par semaine, sur quatre pages, contenant surtout des nouvelles locales et des annonces (Simenon,Vac. Maigret,1948, p.138):
2. La panne d'électricité nous prive de toutes nouvelles de la radio, vraies ou fausses; mais on s'attend à une violente offensive américaine sur Tunis. Gide,Journal,1943, p.161.
En appos. ou en compos., vx. L'Empereur m'a fait demander; il était avec le grand-maréchal, qui lui lisait les papiers-nouvelles depuis le 9 jusqu'au 16 octobre; cela ne finissait pas (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène,t.1, 1823, p.284).
Vx. Nouvelles à la main. Nouvelles manuscrites, souvent satiriques, qui étaient distribuées avant la généralisation des journaux; p. ext., anecdotes souvent scandaleuses paraissant dans les journaux (d'apr. Voyenne 1967 et Carabelli [Lang. journ.], s.d.). Berr a fait une «nouvelle à la main» ridicule. −Elle est vraiment drôle! dit Calmette. Renard, vous devriez bien nous faire des nouvelles à la main (Renard,Journal,1898, p.468).
B. − Gén. au plur.
1. Renseignements concernant la situation, l'état de santé d'une personne que l'on n'a pas vue récemment. Je n'eus plus de nouvelles pendant les jours suivants. La maladie s'aggravait sans doute (Jouve,Scène capit.,1935, p.228).Elle s'était rendue dans la famille du pêcheur y prendre de ses nouvelles et le remercier (Queffélec,Recteur,1944, p.128):
3. J'ai été à Paris ces jours-ci et j'ai vu M. Mérimée qui m'a donné de vos nouvelles et M. de Rémusat qui en avait aussi. Gobineau,Corresp.,[avec Tocqueville], 1859, p.304.
SYNT. Savoir des nouvelles de qqn; avoir de bonnes/mauvaises nouvelles de qqn; n'avoir aucune nouvelle; être sans nouvelles de qqn; demander, faire prendre des nouvelles de qqn; recevoir des nouvelles de qqn; envoyer de ses nouvelles.
Expressions
Pas de nouvelles, bonnes nouvelles. Si on ne reçoit pas de nouvelles de quelqu'un, il est probable qu'il va bien (v. Rey-Chantr. Expr. 1979).
N'avoir ni vent, ni nouvelle. Ne rien savoir. Les royalistes étaient tombés sur les canonniers en arrière et les avaient exterminés; (...) Marc Divès, (...) Jean Rat et cinq ou six autres de notre connaissance se trouvaient dans le nombre, et (...) depuis la compagnie n'en avait eu ni vent ni nouvelles (Erckm.-Chatr.,Hist. paysan,t.2, 1870, p.196).
[Pour menacer] Vous aurez/tu auras de mes nouvelles. Cela ne se passera pas comme ça, vous entendrez parler de moi. Tu as agi par traîtrise avec moi (...). Tu auras bientôt de mes nouvelles, sois tranquille (Proust,Guermantes 1,1920, p.179).
2. P. anal. Renseignements concernant quelque chose. Demander des nouvelles d'une affaire, d'un projet, d'un procès. Je n'ai encore aucune nouvelle de Salammbô! Dès que le marché sera fait, je vous en préviendrai, puisque vous vous intéressez à ce lourd colis (Flaub.,Corresp.,1862, p.37).
Expr. Vous m'en direz/tu m'en diras des nouvelles. Vous m'en direz du bien, vous m'en féliciterez. Passez donc par la salle à manger. J'ai reçu un petit fût de vieil armagnac. Vous allez m'en dire des nouvelles (A. France,Hist. comique,1903, p.172).
Rem. On rencontre l'expr. vieillie tu m'en diras de bonnes nouvelles. Tu auras soin de le mettre [ce jambon] dans la saumure, et en floréal prochain tu m'en diras de bonnes nouvelles ([L'Héritier], Mém. Révol. fr., t.1, 1830, p.96).
P. iron. [Pour avertir que qqc. risque d'avoir des résultats fâcheux] Nous ne l'appelions jamais entre nous que «Tu m'en diras des nouvelles», car c'est par cette phrase perpétuellement répétée qu'elle avertissait ses filles des maux qu'elles se préparaient, par exemple en disant à l'une qui se frottait les yeux: «Quand tu auras une bonne ophtalmie, tu m'en diras des nouvelles» (Proust,Sodome,1922, p.771).
Prononc. et Orth.: [nuvεl]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 au plur. «renseignements sur l'état d'une personne» (Alexis, éd. Chr. Storey, 479: Jo atendeie de te bones nuveles, Mais or les vei si dures e si pesmes!); spéc. 1694 (Ac.: par menace vous aurez de mes nouvelles); 2. «information sur un événement récent» a) début xiies. au sing. (Benedeit, Voyage St Brendan, 1821 ds T.-L.: Ja nuvele va par païs Que venuz est de paraïs); b) 1155 au plur. (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 2005); spéc. début xviies. (A.d'Aubigné, Confession du sieur de Sancy ds OEuvres, éd. E. Réaume et de Caussade, t.2, p.337: Quant à l'honneur, ceux qui auront à se faire recevoir en la Cour [...] m'en diront des nouvelles); 1751 nouvelles à la main «feuilles d'information manuscrites distribuées de la main à la main» (Voltaire, Le Siècle de Louis XIV, éd. 1878, chap.26, p.461 [en it. ds le texte]). Du lat. vulg. *novella, plur. neutre de novellus (nouveau*) pris comme subst. fém. singulier. Fréq. V. nouveau.