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NIHILISTE, adj. et subst.
I. − Adj. Qui se rapporte au nihilisme.
A. − PHILOS., MOR. [Correspond à nihilisme A] Tous les systèmes, exclusifs, spiritualistes, matérialistes, idéalistes, sensualistes, sceptiques, mystiques, panthéistes, nihilistes, etc. reposent chacun sur un principe absolu qui n'est qu'un côté abstrait de la nature humaine (Maine de Biran, Journal, 1823, p.396).Mon état d'esprit, nihiliste et mécréant (Cendrars, Lotiss. ciel, 1949, p.197).
B. − POL. [Correspond à nihilisme B] La protestation révolutionnaire, socialiste, anarchiste, nihiliste (Vogüé, Morts,1899, p.44).Cette plaine désolée, ces marais impénétrables, cette mer qui offrait à la fuite les refuges innombrables de ses fiords, avaient été toujours propices à l'aventure nihiliste (G. Leroux, Roul. tsar, 1912, p.143).
II. − Adj. et subst.
A. − PHILOS., MOR. (Personne) qui professe le nihilisme (v. ce mot A); p. ext. (personne) qui fait preuve de pessimisme et de désenchantement moral. Sceptique, pessimiste, nihiliste, on l'est quand on y pense: le reste du temps (et ce reste est presque toute la vie), eh bien! on vit, on va, on vient (Lemaitre, Contemp., 1885, p.208).Le nihiliste n'est pas celui qui ne croit à rien, mais celui qui ne croit pas à ce qui est (Camus, Homme rév., 1951, p.93):
1. ... sous couleur d'être analystes, nous ne sommes que des nihilistes, des âmes sèches, des cerveaux incapables de sentir efficacement et avec suite, organisés uniquement pour la négation. Barrès, Renan, Trois stations de psychothérapie, 1891, p.92.
B. − POL. (Qui est) partisan du nihilisme (v. ce mot B); (personne) qui adhère à un mouvement terroriste se réclamant de cette doctrine. Il m'a paru (...) un petit peu républicain et socialiste, nihiliste par-dessus le marché, comme le Bazarof de Tourguenief (Mérimée, Lettres à une inconnue, t.2, 1866, p.299).Elle passait pour une nihiliste russe et il la croyait (...) athée et révolutionnaire (A. France, Révolte anges, 1914, p.122):
2. Si donc la raison est chose bonne, le bien sera aussi la destruction de toutes les différences; et dans l'ordre social en particulier, il exigera l'indépendance absolue de chaque sujet pensant à l'égard de toute organisation, quelle qu'elle soit, religieuse, économique, politique ou même morale (...). C'est ce raisonnement, développé de bien des façons, que les nihilistes et les anarchistes appelaient mystérieusement la doctrine... Lalande, Raison et normes, 1948, p.96.
Prononc. et Orth.: [niilist]. Passy 1914: [-hilist]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1761 subst. «hérétique qui croit que Jésus-Christ en tant qu'homme n'a pas eu de véritable existence» (Crevier, Histoire de l'Université de Paris, 1, 205 ds Fonds Barbier); 2.1793 adj. «qui n'est ni pour, ni contre (une théorie, une religion, etc.)» (A. Cloots d'apr. Frey, p.165); 3. [1797 sans cont. (J. Lavallée, Semaines critiques ds DG)]; a) 1801 subst. «adepte du nihilisme philosophique» (Mercier Néol.); b) 1823 adj. «relatif au nihilisme philosophique» (Maine de Biran, loc. cit.); 4. a) 1866 subst. «adepte du nihilisme politique» (Mérimée, loc. cit.); b) 1871 adj. «relatif au nihilisme politique» (M. Delpit, Annales de l'Assemblée nationale, IX, 98 ds Dub. Pol., p.352). Dér. du lat. nihil «rien»; suff. -iste*. Fréq. abs. littér.: 157.