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NERVURE, subst. fém.
Ligne, cordon apparaissant sur une surface, ayant l'aspect d'un nerf (v. ce mot B).
A. − Élément de soutien d'une matière, d'une substance souple.
1. BOT. Filet ligneux ramifié en faisceaux dans les feuilles des végétaux, auxquelles il sert de soutien. Les grandes palmes des cocotiers se couchaient sous l'ondée, leurs nervures puissantes ruisselaient d'eau (Loti,Mariage,1882, p.20).Le limbe des Graminées présente le plus souvent une nervure médiane un peu plus forte que les autres, saillante généralement à la face inférieure (Plantefol,Bot. et biol. végét.,t.2, 1931, p.84):
1. L'arbuste derrière lequel elle se cachait à demi, était une plante maudite, (...) aux larges feuilles de buis, aux tiges blanchâtres, dont les moindres nervures distillent un lait empoisonné. Zola,Curée,1872, p.358.
2. ZOOL. Filet chitineux tubulaire qui sert de charpente de soutien aux ailes de certains insectes. Le citoyen Jurine, de Genève, a fait des observations fort curieuses sur les nervures des ailes supérieures dans les hyménoptères (Cuvier,Anat. comp.,t.1, 1805, p.462).Il disséqua des mouches, étonné qu'on pût, avec ses yeux, voir aussi bien des choses qu'il n'avait jamais examinées, le jeu merveilleux de la trompe, les nervures de l'aile, les poils de l'abdomen (Van der Meersch,Invas. 14,1935, p.282).
B. − Élément de renforcement, de soutien d'un matériau rigide ou souple.
1. ARCHIT. Moulure saillante, généralement de forme arrondie, servant de charpente ou de carcasse pour la construction d'une voûte. Les fenestrages de pierre (...) se sont dissous dans l'incendie. Il n'en reste plus que des moignons tout rongés qui font encore des saillies telles quelles sur les grosses nervures des ogives [à Chartres] (Hugo,Fr. et Belg.,1885, p.37):
2. ... sur la muraille montent des colonnettes qui grimpent droites comme des troncs de palmier. Elles appuient leurs pieds sur des piliers carrés, couronnent leurs chapiteaux de feuilles d'acanthe, et continuent au delà par de puissantes nervures qui se courbent sous la voûte, s'y croisent et la soutiennent. Flaub.,Champs et grèves,1848, p.394.
En partic. Motif décoratif en relief placé sur une arête, une cannelure, un angle de pierre. Les lignes de la cathédrale se compliquent et s'enchevêtrent, perdent leur sens, ses voûtes s'encombrent de nervures supplémentaires que l'ornement inutile va bientôt fragmenter (Faure, Hist. art,1912, p.294).
2. TECHNOLOGIE
a) MÉTALL. Partie saillante d'une pièce métallique servant au renforcement de celle-ci. Le terme «nervure» est parfois employé dans le même sens que le mot «raidisseur». Il désigne alors un élément, généralement plan et en forme de gousset, rapporté et assemblé sur deux surfaces planes ou courbes (Constr. métall.1975).
En partic. Nervure (de refroidissement). Rainure saillante permettant la circulation d'air ou d'eau dans un circuit fermé. Les ailettes [des tubes à fumée] sont des nervures longitudinales qui font saillie sur la surface intérieure des tubes (Herdner,Constr. et conduite locomot.,t.1, 1887, p.88).Le collecteur d'échappement doit disperser le plus rapidement possible la chaleur provoquée par le passage des gaz brûlés; à cet effet, il est plus massif et muni parfois de nervures facilitant le refroidissement (Chapelain,Techn. automob.,1956, p.38).
SERR. ,,Filet saillant que l'on réserve sur une pièce, pour lui donner de la force`` (Chabat t.2 1876).
b) CONSTR. Élément de l'armature donnant de la tenue ou une forme particulière à un matériau souple ou malléable. [La] membrure [d'un plan d'avion en forme de] (...) poutre sert de support à des éléments profilés appelés «nervures» et destinés à donner à l'aile un profil convenable (Guillemin, Constr., calcul et essais avions,1929, p.98).Des profilés creux, en acier, soudés sur cette membrure de traction, supportent les nervures (...). Les nervures méridiennes sont comme les nervures circonférentielles, constituées par des planches encollées (Joedicke, Structures en voiles et coques,1962, pp.123-124).
En partic. Poutre de renforcement en acier ou en béton armé, d'un plancher, d'un mur, d'une voûte. Plancher à nervure transversale; nervure de raidissement. La rive du toit en coque de l'aéroport de St-Louis (USA) est renforcée par une nervure massive en béton armé (Siegel, Formes struct. archit. mod.,1965, p.228).
c) MENUIS. ,,Feuillure de forme triangulaire appelée aussi arrachement et que l'on pratique sur les faces des poteaux de remplissage, du côté des plâtres, pour y fixer les lattes de la cloison`` (Chabat t.2 1876).
d) Ligne saillante augmentant l'adhérence et la résistance d'un pneumatique. La surface de roulement plus plate augmente le contact avec la route, tandis qu'une combinaison de nervures sinueuses au centre et de nervures droites sur les bords permet de mieux résister au dérapage latéral (Tinard,Automob.,1951, p.344).
e) RELIURE. Partie saillante que forment au dos d'un livre les cordes ou nerfs servant à relier des feuillets. Il n'y avait à cet endroit qu'un assez gros volume allemand, relié en peau de truie, avec des clous de cuivre aux plats et d'épaisses nervures sur le dos (A. France,Bonnard,1881, p.352).
f) INDUSTR. TEXT. Ligne en relief dans un tissu. Sergés à nervures multiples (...). Quand les nervures vont de gauche à droite, le grain est dit «croisé». Dans le cas contraire, il est dit «anglais» (cas du twill) (Thiébaut, Fabric. tissus,1961, p.70).
g) COUT. Petit pli droit, cousu à la main ou piqué très fin, et, de ce fait, ne pouvant se coucher d'un côté ou de l'autre (d'apr. Lar. mén. 1926). Les groupes de nervures servent à orner les tailleurs, robes et blouses, et s'exécutent dans tous les tissus (Lar. mén.1926).
3. P. anal. Côte, arête formant saillie dans un élément, un ensemble. Remarquez sur ce corps admirable les puissantes nervures qui se prolongent des Alpes aux Pyrénées, aux Karpathes, à l'Hémus, et cette imperceptible merveille de la Grèce dans la variété heurtée de ses monts et de ses torrents (Michelet,Introd. Hist. univ.,1831, p.411).Des arbres énormes, (...) dont les racines jaillissaient brusquement hors de terre et étalaient sur leurs nervures toutes les variétés de mousses et de gazons (Gobineau,Nouv. asiat.,1876, p.300).Le regard a peine à se tenir sur cette figure-là, se bute à des nervures osseuses, enfin tombe dans une bouche profonde et large où rien de blanc n'apparaît (Renard,Journal,1889, p.41).
4. P. métaph.:
3. ... de cette croissance globale de la biosphère, une preuve quasi-mécanique est formée sur notre esprit, sans échappatoire possible, par le dessin matériel auquel nous aboutissons inévitablement à chaque effort nouveau tenté pour fixer, point par point, les contours et les nervures du monde organisé. Teilhard de Ch.,Phénom. hum.,1955, p.150.
Prononc. et Orth.: [nε ʀvy:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. Ca 1380 «lien de cuir ou nerf de boeuf servant à renforcer un bouclier» (Froissart, Meliador, éd. A. Longnon, 18944); 2. 1514 «ligne en relief servant d'ornement (dans une étoffe)» (Comptes de l'Ecurie de François d'Angoulême ds B. du Comité des travaux hist. et sc., 1898, p.73: satin cramoysi à nerveures de toille d'argent); 1563 en gén. nervure «ligne en relief (dans une matière quelconque)» (B. Palissy, Recepte veritable, De la ville forteresse ds OEuvres, éd. A. France, p.148); 3. 1542 archit. «moulure en relief» (doc. 25 févr. ds M. Roy, Artistes et monuments de la Renaissance en France, t.1, p.261: filletz ou nerveures de boys de noyer); 4. 1719 bot. (Mém. de l'Acad. des Sciences, p.294); 5. 1723 reliure (Savary). Dér. de nerf*; suff. -ure1*. Fréq. abs. littér.: 112. Bbg. Archit. 1972, p.110. _Quem. DDL t.16.