Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
MÉRITOIRE, adj.
A. − [Correspond à mérite A; dans un cont. gén. relig.] Qui rend quelqu'un digne de récompense et en particulier de la miséricorde divine. Les bonnes oeuvres sont méritoires (Ac.1835, 1878).Le prêtre boit, dans le vin pur, le sang méritoire de l'Agneau (Chateaubr.,Génie,t.1, 1803, p.46).En conséquence de la chute et du péché originel, il n'y a que Jésus-Christ qui puisse être actuellement cause méritoire de la grâce pour l'homme (Sainte-Beuve,Port-Royal,t.5, 1859, p.268):
1. ... la grâce vient ainsi rendre méritoires pour le ciel, colorer d'un vernis surnaturel des actes dont la raison de l'honnête homme suffit à assurer la parfaite rectitude. Maritain,Human. intégr.,1936, p.29.
Rare. [P. méton., en parlant de pers.] Qui s'est rendu digne de récompense et en particulier de la miséricorde divine:
2. Tu me diras: «J'ai été méritoire hier et j'en garde le bénéfice». Et je répondrai: «Non! Tu serais mort ayant ce mérite si tu étais mort hier, certes, mais tu n'es pas mort hier. Compte seul ce que tu es devenu à l'heure de la mort. Du généreux que tu étais hier, tu as tiré de toi ce ladre d'aujourd'hui. Celui qui mourra sera ladrerie». Saint-Exup.,Citad.,1944, p.918.
B. − [Correspond à mérite B; en parlant d'actions, d'oeuvres, de traits de caractère] Qui rend quelqu'un digne d'une appréciation avantageuse d'un point de vue moral ou intellectuel. Acte, dévouement, honnêteté, travail méritoire. N'est-ce pas, madame, que voici un madrigal vraiment méritoire? (Baudel.,Poèmes prose,1867, p.181).Des Français (...) ont assuré le fonctionnement du canal pendant toute la durée de la guerre; contribution importante et méritoire à l'effort des Alliés (De Gaulle,Mém. guerre,1956, p.15):
3. Il est plus difficile et plus méritoire de construire un état qu'une utopie, de faire marcher une équipe que de mettre en épure la société future, de réussir une vie que de faire servir de nobles aspirations au refus de toute vie possible. Mounier,Traité caract.,1946, p.345.
Rare. [P. méton., en parlant de pers.] Qui s'est rendu digne d'une appréciation avantageuse d'un point de vue moral ou intellectuel. Mère, tu as été la plus méritoire, la plus brave, car c'est toi qui as combattu et qui as souffert (Zola,Vérité,1902, p.362).
REM.
Méritoirement, adv.De façon méritoire. Correction, solidité (...) ils ont tout cela, ces messieurs [les Goncourt, Zola, etc.], ils l'ont durement, méritoirement conquis (Verlaine, Œuvres posth.,t.2, Voy. Fr., 1896, p.92).J'aurais aimé, simplement, que les soucis qu'il a eus, constamment et méritoirement − Henri David les accusât nettement dans son livre (L. Febvre,Combats pour hist.,Hist. art, hist. civilis., 1935, p.301).
Prononc. et Orth.: [meʀitwa:ʀ]. Ac. 1694, 1718: meritoire, dep. 1740: mé-. Étymol. et Hist. Début xives. ([Jean Chapuis], Trésor, 674 ds Rose, éd. Méon, t.3, p.357). Dér. de mérite* à l'aide du suff. -oire*; cf. lat. meritorius «qui procure un gain, qui rapporte un salaire». Fréq. abs. littér.: 161. Bbg. Gohin 1903, 297.