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MÉDITATION, subst. fém.
A. − Action de méditer, de penser avec une grande concentration d'esprit pour approfondir sa réflexion. S'abandonner, se consacrer, s'employer, s'exercer, se livrer, se vouer à la méditation; fruits, sources de la méditation. Je te donne tout ce qui précède comme un thème à méditation. Seulement médite et considère-moi tout entier (Flaub., Corresp., 1851, p.323):
1. Seulement, figurez-vous que le cabinet de toilette des Morille est un endroit extrêment propice à la méditation. Je me suis assis devant un jeu de robinets de nickel, et j'ai pensé à la vie. Miomandre, Écrit sur eau, 1908, p.71.
P. méton., au sing. ou au plur. Pensée réfléchie et concentrée sur un sujet particulier. Synon. réflexion, spéculation.S'abîmer, s'absorber, se perdre, se plonger dans des méditations; une agréable, amère, délicieuse, importante méditation; méditation continuelle, féconde, intérieure, profonde, prolongée, silencieuse; arracher, distraire, sortir, tirer qqn de ses méditations. Un livre comme ça, mon petit ça ne se fait pas, en un an. C'est un livre de longues méditations, de profondes songeries (Goncourt, Journal, 1888, p.832).Les notes qu'il prenait au cours de ses longues lectures et méditations, dans ses douloureuses insomnies (Barrès, Cahiers, t.12, 1919, p.197).
[Le sujet particulier de cette pensée est souvent spécifié par un compl. prép.] Il inspire (...) la méditation sur l'instabilité des oeuvres de l'homme, qui bâtit pour des idées qu'il croit éternelles (Lamart., Voy. Orient, t.2, 1835, p.383).Il se livrait à l'étude de l'astronomie et à la méditation des écritures (A. France, Île ping., 1908, p.94).Il y trouva le prétexte d'une belle méditation sur la mort et sur lui-même (Maurois, Ariel, 1923, p.324).
En partic. [Souvent au plur. et avec une majuscule, titre d'un écrit portant sur des sujets philos., poét. ou relig.] Les Méditations métaphysiques (de Descartes); les Méditations poétiques (de Lamartine); les Méditations sur l'Évangile (de Bossuet):
2. En méditant sur cette Méditation, vous songez sérieusement que cette fantasmagorie politique, cette illusion de liberté est toute entière créée dans l'intérêt de notre égoïsme marital. Balzac, Physiol. mar., 1826, p.144.
B. − RELIG. ,,Exercice spirituel préparant à la contemplation`` (Foi t.1 1968). Méditation et recueillement/prière; fervente méditation. Cet exercice et tous les autres, excepté le matin à la méditation et à la messe, avaient lieu en simple soutane, sans surplis (Sainte-Beuve, Volupté, t.2, 1834, p.216):
3. Le père reprit: − Votre état d'avancement spirituel m'a paru nécessiter une direction spéciale. Suivez les divers exercices comme vos camarades: voici, en outre, de quoi alimenter vos méditations. Estaunié, Empreinte, 1896, p.136.
En méditation. Dans une attitude caractérisée par l'application à la réflexion contemplative. Entrer, rester en méditation. Dans ce salon, les grandes belles dames que j'aimais tant à voir; une à côté d'un capucin en méditation qui fait contraste (E. de Guérin, Journal, 1838, p.236).Je pensai qu'une religieuse en méditation dans la chapelle avait sans doute laissé cette porte sans la refermer derrière elle (Lamart., Confid., 1851, p.180):
4. Depuis ce matin un grand calme. Passé presque toute la nuit en méditation, en prière. Soudain il m'a semblé que m'entourait, que descendait en moi une sorte de paix lumineuse, pareille à l'imagination qu'enfant je me faisais du Saint-Esprit. Gide, Porte étr., 1909, p.591.
Prononc. et Orth.: [meditasjɔ ̃]. Ac. 1694, 1718 me-, dep. 1740 -. Étymol. et Hist. 1. 1remoitié xiies. relig. meditatiun «contemplation» (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, 38, 4); 2. 1380 meditacion «action de réfléchir profondément» (Roques t.II, Paris, B.N. Lat. 13032, 7341: meditacio, cionis meditacion. pensee); 1626 méditation «écrit sur un sujet religieux (ou philosophique)» (A. de Laval, Dévote méditation sur les saints anges, titre). Empr. au lat. meditatio, -onis (dér. de meditari, v. méditer), «préparation (à un discours, à écrire)», «réflexion», sens très fréq. chez les aut. chrét., v. Blaise Lat. chrét. et Nov. Gloss., d'où l'évolution de sens dans la lang. religieuse. Fréq. abs. littér.: 2119. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3074, b) 2167; xxes.: a) 2311, b) 3837. Bbg. Schalk (F.). Der Artikel méditation in der Diderotschen Enzyklopädie. Rom. Forsch. 1977, t.89, pp.227-239.