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MÂCHER2, verbe trans.
A. −
1. Couper quelque chose sans faire une section nette, déchirer. Il est essentiel que les sections de taille soient lisses, régulières, non mâchées, non écrasées (Brunet, Matér. vitic., 1909, p. 18).Il écarte ce drap du pantalon tout mâché et les paquets de pansements déroulés et puis celui qu'on a laissé en paquet dans le trou (Giono, Gd troupeau, 1931, p. 56).
2. User ou marquer de façon irrégulière. Cordage mâché. Les boulons (...) ont l'inconvénient d'élargir leurs trous, de mâcher le bois en prenant du jeu (Degrand, Résal,Ponts en maçonn., 1888, p. 590):
.Le mât de misaine n'a rien; il a eu cependant une sévère secousse. Tout le fer du beaupré a manqué, et, chose incroyable, le beaupré n'est que mâché, mais il est complètement dépouillé. Hugo, Travaill. mer, 1866, p. 183.
Mâcher une balle. Rendre la surface d'une balle irrégulière dans l'intention de la rendre plus dangereuse. Il haïssait les ci-devant princesses, celles qu'il se figurait, dans ses songes pleins d'horreur, mâchant, avec Élisabeth et l'Autrichienne, des balles pour assassiner les patriotes (A. France, Dieux ont soif,1912, p. 173).
B. − Meurtrir. Fruits mâchés. «Eh bien? eh bien?» bredouilla Prosper, étourdi, laissant voir, comme un collier, l'empreinte des doigts terribles qui lui avaient mâché la chair (Fabre, Rom. peintre, 1878, p. 101).Il avait l'aisselle toute mâchée par une grande cicatrice [d'un coup de corne] (Giono, Chant monde, 1934, p. 115).
Prononc.: [mɑ ʃe], [ma-]. Étymol. et Hist. xiiies. «battre, frapper, meurtrir» (Sermon poitevin, 57 ds T.-L.); 1547 par image ou nostre soulier nous mache «le point douloureux» (Marg. de Nav., Les Marguerites, Trop Prou, Peu, Moins [IV, 176] ds Hug.); spéc. a) 1640 «broyer le chanvre ou le lin» (A. Oudin, Rech. ital. et fr. d'apr. FEW t. 6, 1, p. 69 b; éd. 1643, p. 359 b); b) 1775 balle machée (Raynal, Hist. des Européens dans les deux Indes, XII, LXXXI, t. 2, p. 449); 1840 part. passé adj. «(d'une pièce de bois) dont les fibres ont été émoussées par le frottement d'un corps dur» (Ac. Compl. 1842). Dér. à l'aide de la dés. -er, du rad. onomat. makk- signifiant «presser ensemble», à rattacher à l'all. matsch pop.: adj. «écrasé; pulpeux; bourbeux; battu, défait», subst. «pulpe; bouillie; boue»; matschen id. «écraser, réduire en pulpe; battre, défaire» − et dont les dér. sont représentés outre en Italie et dans la Péninsule ibérique, dans les dial. gallo-rom. aux sens, notamment de «frapper, meurtrir, écraser (spéc. un fruit); broyer (le chanvre, le lin); battre (les gerbes); piler, écraser; exténuer de fatigue; frapper de stupeur», FEW, loc. cit., pp. 66b-74b; cf. l'a. prov. macar «frapper, meurtrir» (xiies. ds Rayn.), oils macatz «yeux cernés, battus» (1225-28 Jaufré, éd. C. Brunel, 5202), macat «brisé de fatigue» (ibid., 3263); ainsi que l'a. pic. maque «masse d'armes» (ca 1200 Aiol, 4002 ds T.-L.). Mâcher (Trév. 1752) par confusion avec mâcher1*.
STAT. _Mâcher1 et 2. Fréq. abs. littér.: 476. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 357, b) 769; xxes.: a) 1010, b) 701.