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MYTHOLOGIE, subst. fém.
A. − Étude, connaissance et explication des mythes, de leur signification. Mythologie ancienne, moderne; mythologie comparée:
1. Dommage que je n'aie point d'argent pour que tu me rejoignes ici et que nous visitions ensemble tous ces marbres en compagnie des professeurs de l'Université: à la chaire de mythologie tu retrouverais toutes ces dames d'Ovide; c'est ici qu'il y a des attitudes qui t'inspireraient des poses: draperies, profils de mains, tabourets, et tout cela contemporain de Périclès! Barrès, Voy. Sparte, 1906, p.114.
B. − Ensemble des mythes propres à une civilisation, à un peuple, à une religion, à un thème, à un élément. Mythologie indienne; mythologie lunaire; mythologie du feu; (demi-)dieux de la mythologie; ancienne mythologie. La mythologie d'Hésiode paraît consister en 3 éléments: 1. Des allégories physiques, venues probablement d'Égypte; 2. La mythologie grecque proprement dit, c'est-à-dire le règne de Jupiter derrière lequel les allégories ci-dessus avaient été placées; 3. Des idées de morale parvenues dans la religion depuis Homère (Constant, Journaux, 1804, p.62).Les créatures ne sont pas là pour nous nourrir et réjouir nos sens; toutes les mythologies primitives le savaient bien, qui leur donnaient une signification métaphorique; et, par là, elles justifiaient la création d'une manière bien plus profonde que ne le font les interprétations utilitaires. «La nature est une révélation de Dieu à l'homme...» (Béguin, Âme romant., 1939, p.112):
2. ... toutes les religions sémitiques sont essentiellemnt monothéistes; cette race n'a jamais eu de mythologie développée. Toutes les religions indo-germaniques, au contraire, sont ou le panthéisme ou le dualisme, et possèdent un vaste développement mythologique ou symbolique. Renan, Avenir sc., 1890, p.285.
P. méton. Recueil de récits mythiques; ce qui représente des scènes de mythologie. Un peu de pâleur blême sur les cariatides des avant-scènes, sur les mythologies effacées du plafond, et sur le manche d'une contre-basse, émergeant au-dessus de la rampe, du noir profond de l'orchestre, voilà tout ce qu'on voit dans la salle vide (E. de Goncourt, Faustin, 1882, p.64).
C. − Ensemble des croyances, des idées qui se rapportent à un même personnage ou à un même groupe ou aux mêmes aspirations collectives.
1. Ensemble des mythes attachés à un personnage, à un fait, ayant une réalité historique. J'avais quelque pressentiment de cette courte durée de la légende et de la mythologie napoléonienne (Quinet, Napoléon, 1836, p.138).
2. Ensemble des personnages d'une oeuvre, d'un auteur. Le Tuteur d'amour, par Gilles d'Aurigny, est un poème tout classique par la décence et la composition. Ici, la mythologie du Roman de la Rose semble avoir fait place à celle d'Anacréon (Sainte-Beuve, Tabl. poés. fr., 1828, p.41):
3. Le Médecin volant, La Jalousie du barbouillé. Nous ne connaissons que les deux dernières farces, où il [Molière] commence à faire danser ses ballets clairs et faciles, à organiser sa mythologie de médecins, de cocus, de coquettes, de valets et de cuistres. Brasillach, Corneille, 1938, p.352.
3. Ensemble des mythes, des aspirations collectives d'un groupe, d'une époque, de l'humanité. Il aimait à se rappeler les leçons d'Hypatie et les allégories ingénieuses qu'elle savait découvrir dans la mythologie des poètes, transformant ainsi les fables les plus absurdes, en graves paraboles, d'un sens profond et d'une haute moralité (Ménard, Rêv. païen, 1876, p.89):
4. Les civilisations germaniques laissent une plus large survivance à l'être instinctif, à toutes les magies et à toutes les mythologies dont il nourrit ses rêves; l'esprit y a moins de contour et plus d'intensité, l'approximation mystique y prévaut en toute matière sur les formes arrêtées, et de temps à autre une effervescence sacrée l'agite et le pousse furieusement au-delà de lui-même. Mounier, Traité caract., 1946, p.107.
REM.
Mythologiade, subst. fém.Dans le domaine des Beaux-Arts,habitude, abus de la représentation de scènes mythologiques. En quoi peuvent nous toucher ces mythologiades appliquées à la vie moderne? (Huysmans, Art mod., 1883, p.197).
Prononc. et Orth.: [mitɔlɔ ʒi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1403 «ouvrages racontant des légendes héroïques ou divines» (Christine de Pisan, Chemin de long estude ds Barb. Misc. 8, 416); 1694 «explication des fables» (Ac.); 1845-46 «étude scientifique des mythes» et «tout système de mythes propres à une civilisation» (Besch.). Empr. au b. lat. mythologiae «mythe, mythologie», titre d'un livre de Fulgence (fin ves.), gr. μ υ θ ο λ ο γ ι ́ α «histoire ou étude des choses fabuleuses», «récit fabuleux, conte». Fréq. abs. littér.: 416. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 692, b) 500; xxes.: a) 523, b) 595.
DÉR. 1.
Mythologiser, verbe trans.Rendre, sous la forme mythologique, un sentiment, une aspiration humaine, une question métaphysique. La pauvre Salammbô éprouve, à sa manière, le même sentiment de vague aspiration et d'accablant désir. L'auteur a seulement transposé avec beaucoup d'art, et mythologisé cette sourde plainte du coeur et des sens (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 4, 1862, p.56). [mitɔlɔ ʒize]. 1reattest. 1580 (Montaigne, Essais, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, II, X, 410); de mythologie, suff. -iser*, (cf. bas-lat. mythologizare).
2.
Mythologisme, subst. masc.Système de pensée, d'interprétation, utilisant la mythologie. Le mythologisme, si dominant dans l'Inde, se montre à peine en Chine, et pourtant y est reconnaissable sur une échelle infiniment réduite. La philosophie, élément dominant des races indo-germaniques, semble complètement étrangère aux Sémites, et pourtant, en y regardant de près, on découvre aussi chez ces derniers non la chose même, mais le germe rudimentaire (Renan, Avenir sc., 1890, p.179). [mitɔlɔ ʒism̭]. 1reattest. 1823 (Boiste); de mythologie, suff. -isme*.
BBG.Quem. DDL t. 5.