Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
MYTHIQUE, adj.
A. − Qui appartient au mythe; qui s'y rapporte. Ancêtres, héros, personnages mythiques; conte, récit, croyances mythique(s); épopée, pensée, thèmes mythique(s). L'habitude de revêtir les enseignements de la forme mythique, à la manière de Platon (...) devenait générale (Renan,Église chrét.,1879, p.145).Le monde mythique de la germanité primitive (Maritain,Human. intégr.,1936, p.295):
1. L'humanité, d'abord matérielle et grossière, ne pouvait, dans des langues encore toutes concrètes, exprimer la pensée abstraite qu'en la réalisant, en lui donnant un corps, une personnalité humaine, un nom propre. Le même besoin de simplification, si naturelle à la faiblesse, fit aussi désigner une collection d'individus par un nom d'homme. Cet homme mythique, ce fils de la pensée populaire, exprima à la fois le peuple et l'idée du peuple. Romulus, c'est la force et le peuple de la force; Juda, l'élection divine et le peuple élu. Michelet,Hist. romaine,t.1, 1831, p.VII.
Qui s'applique au mythe. Géographie mythique (Lévi-Strauss,La Pensée sauvage,Paris, Plon, 1962, p.288).L'histoire mythique offre donc le paradoxe d'être simultanément disjointe et conjointe par rapport au présent (Lévi-Strauss,La Pensée sauvage,Paris, Plon, 1962p.313).
B. − Qui est de la nature du mythe; qui en a les caractères; qui est imaginaire, irréel et plus ou moins idéalisé. Il faut savoir bien entendu si les 10.000 francs de bénéfice que déclare Desjardins sont réels ou mythiques (Du Bos,Journal,1927, p.290).À Florence, j'avais cru rencontrer l'amazone; j'avais créé de ma propre substance une Odile mythique et parfaite (Maurois,Climats,1928, p.48).
Emploi subst.
masc. Personne qui croit aux mythes. Il eut ainsi recensé les personnages les plus remarquables de la section (...) Dupré, mystique qui était surtout un mythique (...) Ostrow, heimatlos inquiet et inquiétant (H. Bazin,Tête contre murs,1949, p.281).
fém. Théorie, manière de penser, représentation idéalisée. L'État est le pivot d'une Balance − Dieu aussi. L'Éternité est une chambre de compensation. Cette mythique est implantée au plus intime de nous (Valéry,Tel quel I,1941, p.125):
2. Il faut même ajouter − puisque l'empirique de la faute ne va peut-être jamais sans la mythique de l'innocence − que l'inspection des possibilités fondamentales de l'homme s'appuie en fait sur ce mythe concret de l'innocence. C'est lui qui donne le désir de connaître l'homme en deçà de sa faute et fait échec à une représentation obsédante et exclusive du monde des passions et de la loi. Ricoeur,Philos. volonté,1949, p.31.
REM.
Mythiquement, adv.De manière mythique; d'un point de vue mythique. Est-ce de deux frères nés de la même mère, que Moïse a voulu parler? Oui, sans doute, mythiquement, mais non pas dans le sens vulgaire (P. Leroux,Humanité,1840, p.556).Le totem (...) a désormais pour fonction de circonscrire, de saisir, d'expliquer mythiquement le mal social (Philos., Relig., 1957, p.48-5).
Prononc. et Orth.: [mitik]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1570 (théologie) mythique (La Cité de Dieu, trad. G. Hervet, I, 175b, édit. 1578 ds Rom. Forsch., XXXII, p.109); 1831 «qui appartient à un mythe, fondé sur un mythe» (Michelet, loc. cit.). Empr. au lat. mythicus «relatif à la fable, fabuleux». Fréq. abs. littér.: 172.