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MOUTONNIER, -IÈRE, adj. et subst.
I.− Adjectif
A.− Relatif au mouton, qui concerne le mouton. Quand les troupeaux descendaient les pacages d'été, avec leurs sonnailles (...) et que leur piétinement moutonnier, leur fleuve laineux et bêlant couvrait la route, il me semblait que le tic-tac de la maison, son bruit de ruche se ralentissaient (Arnoux, Écoute,1923, p. 51):
1. Ainsi toute l'histoire de la tapisserie depuis le Moyen Âge peut-elle apparaître comme l'histoire de la despiritualisation d'un art, à mesure qu'il s'éloigne de sa matière, la laine, la laine moutonnière et artisanale, pour se rapprocher des transpositions de la peinture. Cassou, Arts plast. contemp.,1960, p. 677.
B.− P. anal. [En parlant d'animés ou d'inanimés]
1. Qui évoque l'aspect, l'attitude du mouton. Mais cette petite fille, cette rien du tout! elle avait, en somme, une de ces figures moutonnières dont on ne dit rien (Zola, Bonh. dames,1883, p. 706).La reine Marie-Thérèse, une belle fille blonde et blanche, moutonnière et tendre sous un empois héréditaire d'orgueil royal (Lemaitre, Contemp.,1885, p. 188).
2. Qui évoque l'aspect d'un troupeau de moutons. À ma gauche, les forêts épaisses et moutonnières; au loin la plaine échantillonnée (Barrès, Cahiers,t. 3, 1902, p. 37).
C.− Au fig. Qui se laisse facilement conduire ou berner, qui imite, suit le comportement des autres sans discernement. Synon. conformiste, mouton.Esprit, tempérament moutonnier; docilité, soumission moutonnière; foule, troupe moutonnière. L'Eauzan appartenait à cette minorité active qui courbe sous le joug, par les faveurs et par la terreur, une majorité moutonnière (Vogüe, Morts,1899, p. 96).Je me promenais à l'écart des jeux moutonniers, comme le pilote d'un vaisseau, que ne parvient pas à distraire la folie des passagers (Arland, Ordre,1929, p. 293).Aussi nous sentions-nous fort peu de goût pour accompagner plus longtemps tous ces bons garçons moutonniers, si rompus à l'obéissance par quatre ans et demi d'une existence végétative (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 365).
[P. méton.] :
2. ... nous pensons que si notre œuvre était l'œuvre de tout le monde, une œuvre moutonnière et plate, le roman que chacun fait et que le public a déjà lu, notre volume aurait été accepté d'emblée. Goncourt, Journal,1861, p. 889.
Emploi subst. masc. plur. Jusqu'aux chaleureux indécis (...) qui cédaient à cet impérieux besoin de participer qui s'empare des indifférents, des moutonniers (Arnoux, Roi,1956, p. 267).
Arg., vx. Victime d'un voleur à l'américaine. Je vais d'abord vous entretenir du vol à l'américaine (...). Malgré sa forme grossière, rien n'y fait, on le croit impossible; et les « moutonniers », c'est ainsi qu'on les appelle, se laissent toujours prendre (Macé, Joli monde,1887, p. 213).
II.− Substantif
A.− Berger, éleveur de moutons. Comme le capitaine D... l'invitait, une fois, à faire l'élevage du mouton puisque celui du chameau ne rapportait plus guère : « Moi! lui répondit le vieillard, un moutonnier, jamais! » (Tharaud, Alerte en Syrie!1937, p. 95).
B.− En partic. Boucher en gros, spécialiste de l'abattage et de la vente des moutons (d'apr. Chaud. 1970, Lexis 1975).
Prononc. et Orth. : [mutɔnje], fém. [-jε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. 1552 ame moutonniere « mouton » (Rabelais, Quart Livre, éd. R. Marichal, p. 63, ligne 45); 2. 1611 « qui est de la nature du mouton » (Cotgr.); 3. av. 1672 fig. (G. Patin ds Dochez); 1704 « id. » (Trév.). B. Subst. 1552 « berger de moutons » (Rabelais, op. cit., p. 62, ligne 23). Dér. de mouton*; suff. -ier*. Moutonnier s'employait plus anciennement, comme subst., au sens de « boucher qui vend de la viande de mouton » (1303 Doc. ds Archives administratives de la ville de Reims, éd. P. Varin, t. 1, 1repartie, p. 26) Fréq. abs. littér. : 33.