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MOUSTACHE, subst. fém.
A.− Partie du système pileux qui garnit la lèvre supérieure. Synon. fam. bacante(s).Avoir, porter (la/des) moustaches(s); tailler, couper, tortiller, retrousser sa/ses moustache(s); se faire pousser la moustache; moustache(s) rugueuse(s), hérissée(s), blonde(s), frisée(s), tombante(s); paire de moustaches; moustache(s) à l'impériale, à la gauloise, à la tartare, en brosse, en crocs, franque. Lacarelle lissa ses moustaches gauloises (A. France, Orme,1897, p. 95).Une moustache épaisse dissimulait la ligne de la bouche (Romains, Hommes bonne vol.,1938, p. 263):
1. ... il portait tout le dessous de la moustache rasé pour bien découvrir les lèvres et garder libre le tour de la bouche, afin de pouvoir sonner du cor plus facilement. Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Rouille, 1882, p. 790.
Loc. Cirer sa moustache. Enduire de cire sa moustache pour qu'elle se tienne raide. Callot (...) ne jure que par sa rapière et par son escopette, et (...) n'a d'autre inquiétude que de cirer sa moustache (Bertrand, Gaspard,1841, p. 63).
Rem. Le sing. désigne la même chose que le plur., sauf si le cont. explicite qu'il ne s'agit que de l'une des deux parties (du système pileux) situées de part et d'autre de la ligne médiane du visage.
Fixe moustaches. V. fixer rem. 2 b.
Femme à moustache(s). Femme dont la lèvre supérieure est garnie d'un duvet visible et abondant. De monstrueuses femmes à moustaches un ruban cerise dans leurs cheveux à l'enfant (Goncourt, Journal,1865, p. 171).
Proverbe, fam. Un baiser sans moustache(s), c'est comme de la soupe (un œuf) sans sel. Eh bien, sans moustaches, ces baisers-là perdent aussi beaucoup de leur goût (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Moustache, 1883, p. 618).Un baiser sans moustache, disait-on alors, c'est comme un œuf sans sel; j'ajoute : et comme le bien sans mal (Sartre, Mots,1964, p. 29).
Loc. fig., fam. Sur/à la moustache (de qqn). Synon. à la barbe de, sous le nez (de qqn).C'est Trissotin maintenant qui épouse Henriette à la moustache de Dorante conspué (Veuillot, Odeurs de Paris,1866, p. 227).Donner sur la moustache à qqn (vx). ,,Frapper quelqu'un au visage`` (Ac. 1798-1878).
P. méton., vx., fam. (Vieille) moustache. Vieux soldat ayant beaucoup d'années de service. Les délinquants s'amusèrent à comploter des délits inconstatables, et la vieille moustache [le garde-champêtre] enragea de son impuissance (Balzac, Paysans,1844-50, p. 154):
2. Un général tout poudré, de l'Ancien Régime, fait rire les vieilles moustaches qui ont vaincu l'Europe entière... Staël, Consid. Révol. fr.,t. 2, 1817, p. 220.
P. anal. Moustache de qqc.Trace laissée sur la lèvre supérieure par une substance colorée. Moustache de chocolat. Le public (...) ne verra rien de ce qu'il doit ignorer (...) la moustache de sueur et de poudre collée, qui virilise si mal à propos ma lèvre supérieure (Colette, Music-hall,1913, p. 53).
B.− P. anal., gén. au plur.
1. Longs poils tactiles très sensibles poussant sur le museau de certains mammifères. Synon. vibrisses.Moustaches du phoque. Le nain difforme tirait la queue du singe et les moustaches du chat, dont l'un glapissait et l'autre jurait (Gautier, Rom. momie,1858, p. 260).
2. Barbillon des silures ou des poissons-chats. P. méton. Silure ou poisson-chat. Lotte franche (...) appelée aussi (...) Moustache (...) Corps gris jaunâtre avec des taches nuageuses (Coupin, Animaux de nos pays,1909, p. 212).
3. MARINE
a) L'un des haubans servant à maintenir un beaupré ou un très long boute-hors conjointement avec les martingales (d'apr. Gruss 1952). À 20 heures, ayant établi foc et brigantine pour appuyer le bateau, la moustache babord du bout-dehors cassa (Charcot, Rapp. prélim. camp. « Pourquoi-Pas? »,1934, p. 23).
b) Lame soulevée par la proue d'un bateau qui force la vitesse. Synon. lame de proue*. (Ds Soé-Dup. 1906, Le Clère 1960, Lar. 20e-Lar. Lang. fr.).
4. TECHNOL. Manivelle utilisée par les tireurs d'or pour tirer et dévider le fil d'or et de soie. (Dict. xixeet xxes.). Pince à longues branches qu'emploie le doreur pour retirer les pièces du feu (Dict. xixeet xxes.).
5. AÉRON. Ailerons d'un avion supersonique, rétractables en vol, employés à l'atterrissage et au décollage pour améliorer les performances de l'appareil (d'apr. Gilb. 1971).
6. ASTRON. Panache lumineux associé à une éruption solaire, apparaissant dans la chromosphère (d'apr. Astron. 1973). La moustache dure quelques minutes. L'énergie libérée alors est très grande malgré les faibles dimensions de la structure (de 400 à 1 000 km) : la densité d'énergie est plusieurs milliers de fois supérieure à celle de la photosphère, d'origine thermique (Astron.1973).
REM.
Moustaché, -ée, adj.Pourvu de moustache(s). Synon. moustachu.La Cochet n'avait jamais aimé que les hommes bruns, moustachés, à bosquets sur les phalanges des doigts, des Alcides enfin (Balzac, Paysans,1844-50, p. 275).De lui, on ne voyait d'abord que le jet du corps, étonnant de grâce. Après seulement, et parce qu'il y avait là-haut une lueur, on allait au visage un peu plein, moustaché de blond par deux petites épines courbes à la Turenne (Giono, Angelo,1958, p. 27).
Prononc. et Orth. : [mustaʃ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1511 barbette moustache « partie de la barbe qui croît au-dessus de la lèvre supérieure » (J. Lemaire de Belges, Epistre du roy à Hector de Troye ds Œuvres, éd. J. Stecher, t. 3, p. 81); 1549 moustache (Est.); 1585 moustaches (N. du Fail, Contes et discours d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t. 2, p. 169); 1626 loc. sous sa moustache synon. de à sa barbe (A. d'Aubigné, Histoire universelle, IV, 10, éd. A. de Ruble, t. 2, p. 249); 2. 1575 p. ext. nom donné aux grandes soies tactiles que beaucoup de mammifères portent au-dessus de la bouche, ici au masc. (Buttet, Amalthée, 102, p. 244 ds Hug. : un mostache de chat); 1845 fém. nom donné aux barbillons de certains poissons (Besch.); 3. 1745 p. méton. « soldat » (Caylus, Aventures des bals des bois ds Œuvres badines, t. 10, p. 122); 4. 1832 p. anal. « duvet ombrageant la lèvre supérieure (d'une femme) » (Hugo, N.-D. Paris, p. 332); 1910 « trace laissée autour des lèvres par une substance plus ou moins colorée » (Colette, Vagab., p. 67 : sa lèvre relevée dont le duvet garde une moustache de poudre). B. 1. a) 1690 moustache « manivelle du tireur d'or » (Fur.); b) 1840 « pince utilisée par le doreur » (Ac. Compl. 1842); 2. 1773 mar. moustaches « suspentes de la civadière et de la vergue barrée » (J. Bourdé de La Villehuet, Manuel des marins, t. 2, p. 111). Empr. au napolitain mustaccio, corresp. à l'ital. mostaccio qui est att. au sens 1 dep. la 2emoitié du xves. (G. Interiano ds Batt.; le mot ital. a aussi le sens de « visage » dep. fin xives. Storia di Stefano, ibid., et de « museau » dep. 1329 d'apr. DEI), lui-même issu, peut-être par l'intermédiaire du lat. tardif mustaceum « moustache » (hyp. de Kahane Byzanz, t. 1, p. 404; cependant ce mot n'est att. que dans des gloses anglo-norm. et n'a pas d'autre descendant dans les lang. rom., v. Cor.-Pasc.), du gr. byz. μ υ σ τ α ́ χ ι ο ν dimin. de μ υ ́ σ τ α ξ « lèvre supérieure; moustache ». Le mot a dû être empr. par le fr. à l'occasion de la campagne de Charles VIII en Italie du Sud. Voir FEW t. 6, 3, pp. 328-319. Fréq. abs. littér. : 1 835. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 971, b) 2 889; xxes. : a) 3 519, b) 3 309. Bbg. Hope 1971, pp. 211-212. − Mack. t. 2 1939, p. 126.