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MOUE, subst. fém.
A. − Grimace que l'on fait en rapprochant et en allongeant les lèvres pour manifester notamment du dédain, de l'ennui, du scepticisme. Synon. lippe.Moue boudeuse, incrédule, méprisante; moue de dépit. Au travers de ce joli sourire, je vois une petite moue qui m'effraie (Mérimée, Deux hérit., 1853, p.103).Elle poussait les lèvres en une moue qui signifiait non, tandis que ses yeux disaient oui (Montherl., Lépreuses, 1939, p.1409):
. ... les lèvres [de la reine Marie-Antoinette] se serraient, puis se gonflaient doucement pour former cette fameuse moue autrichienne que, naguère encore, à Versailles, avant les temps de l'angoisse, les uns trouvaient divine et les autres intolérable. Duhamel, Suzanne, 1941, p.8.
Loc. verb., fam. Faire la/une moue. Exprimer, par cette grimace, ses réticences, son mécontentement. Synon. faire la grimace*, la lippe*.Il prit mon cahier, le feuilleta, fit la moue et quitta la salle à manger, outré de retrouver sous ma plume les «bêtises» de mes journaux favoris (Sartre, Mots, 1964, p.120).
B. − P. méton. Réticence, mauvaise humeur, mécontentement. Synon. bouderie.À cette époque, dans ce canton de la Charente, les négociants avaient vendu leur cognac avec une moue, sauvant le stock d'eau-de-vie; ils éprouvaient le besoin de se régénérer (Chardonne, Femmes, 1961, p.45).
Loc. verb., fam. Faire la moue à/sur qqn/qqc. Se montrer réticent envers, dédaigner, repousser. Synon. bouder.J'ai lu les Chansons des Rues et des Bois (...) le public leur fait la moue. Vainement une claque industrieuse s'évertue à les pousser (Veuillot, Odeurs de Paris, 1866, p.224).Le mari ayant d'abord fait la moue sur cet ancien financier louche, le trouvant trop mince personnage et d'une immoralité compromettante (Zola, Argent, 1891, p.275).
Prononc. et Orth.: [mu]. Att. ds Ac. dep. 1694. Homon.: mou, moût, formes de moudre. Étymol. et Hist. 1176 faire la moe «grimace qu'on fait en allongeant les lèvres, par dérision ou par mécontentement» (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 4504). De l'a. b. frq. *mauwa «moue», que l'on restitue d'apr. le m. néerl. mouwe, FEW t.16, p.544b. Fréq. abs. littér.: 509. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 219, b) 952; xxes.: a) 1017, b) 855. Bbg. Vitu (A.). Le Jargon du 15es. Genève, 1977, pp.423-424.