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MOMERIE, subst. fém.
A. − Vieilli ou littér.
1. Mascarade, danse bouffonne. J'entends tambouriner. Je crois que c'est la petite Smeralda qui fait ses momeries avec sa chèvre (Hugo,N.-D. Paris, 1832, p.245).
2. Chose concertée pour faire rire, jeu joué pour tromper quelqu'un par plaisanterie. C'est une plaisante momerie (Ac.1798-1878).
B. − Usuel.
1. Affectation outrée et hypocrite de sentiments que l'on n'éprouve pas. La mômerie de Camille jouant soudain les bons époux éplorés, les vieux compagnons de route, ne le faisait pas douter de moi (Drieu La Roch.,Rêv. bourg., 1937, p.334):
. Mais que vous fait cela, vous, messieurs les jurés? Vous n'êtes pas de la cour, j'imagine. Étrangers à ses momeries, vous devez vouloir dans vos familles la véritable honnêteté, non pas un jargon, des manières. Courier,Pamphlets pol., Procès, 1821, p.130.
2. Pratique religieuse ridicule ou feinte; bigoterie qui s'attache à des pratiques outrées, superstitieuses. Il était religieux par devoir, mais sans fanatisme et sans faiblesses comme sans momerie (Senancour,Obermann, t.1, 1840, p.203).J'ai une religion, ma religion, et même j'en ai plus qu'eux tous, avec leurs momeries et leurs jongleries! (Flaub.,MmeBovary, t.1, 1857, p.88).
Prononc. et Orth.: [momʀi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Rob.: ,,L'orthographe mômerie (par confusion avec môme) se rencontre assez fréquemment``. Docum.: mô- (Drieu La Roch., loc. cit.; Goncourt, Journal, 1883, p.266; Duhamel, Confess. min., 1920, p.266). Étymol. et Hist. 1. Ca 1440 mommerie «mascarade, divertissement dansé» (Amant rendu cordelier..., éd. A. de Montaiglon, CCVIII, 1659); 2.a) 1566 «pratiques religieuses jugées ridicules» (H. Estienne, Apologie pour Hérodote, chap.XXXVII, éd. P. Ristelhuber, t.2, p.274); b) 1673 momerie «bigoterie, affectation de pratiques religieuses» (Th. Corneille, Don Juan, VII, 2 ds Dub.-Lag.); c) 1824 en Suisse rom. «piété outrée ou affectée; dissidence des conventicules piétistes, des sectes ou des Églises séparées de l'État; ensemble des mômiers» (Ch.Bovet, Voy. Chine ds Pierreh.); 3. 1574 mommerie fig. «mascarade, comédie» (Jodelle, Contre les ministres de la nouvelle opinion ds Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t.2, p.142); 4. 1671 «hypocrisie, affectation de sentiments que l'on n'éprouve pas» (Pomey). Orig. incertaine. Soit dér. au moyen du suff. -erie* de l'a. fr. et m. fr. mommer, momer «se masquer, faire des mascarades» (1263 ds Gdf.), prob. mot d'orig. expressive imitant les sons sourds et déformés que faisaient entendre les personnages masqués (Bl.-W.; FEW t.6, 3, pp.62-63, s.v. momm-); soit issu de l'a. fr. et m. fr. mahumerie, mahom(m)erie (dér. au moyen du suff. -erie* de Mahomet, nom du prophète de l'Islam, v. FEW t.19, pp.112-113), «mosquée» (ca 1100, Roland, éd. J.Bédier, 3662), «p.ext., temple païen; pratique religieuse des musulmans; p. ext., pratique superstitieuse, idolâtrie» (hyp. de Du Cange, s.v. Mahum, mentionnée ds Fur. 1690, Trév. et Littré, reprise par J. P. Tusseau ds Romania, t.96, pp.547-552). Fréq. abs. littér.: 34. Bbg. Quem. DDL t.1.